Conflit encore et toujours

Si votre histoire n’offre pas de conflit, ce ne sera pas vraiment une histoire d’autant plus que certaines idées s’organisent mieux autour du conflit.
Pour qu’une idée soit dramatique, elle a besoin du conflit. S’il n’y a pas de conflit en soi, il n’y a pas de concept.

Pour qu’il y est un concept, vous devriez rajouter l’élément dramatique qui va créer le conflit.
Dépeindre la lune de miel d’un jeune couple, si rien ne se produit, relève du reportage.
Maintenant, ajoutez de quoi épicer cette lune de miel comme, par exemple, la jeune femme qui tombe sous le charme du barman de l’hôtel alors que son mari est allé jouer au casino, chose qu’elle déteste.
Maintenant, vous avez un concept avec de la tension, des enjeux, tous ces éléments dramatiques qui promettent au lecteur une aventure par personnages interposés.
Et si… vous réfléchissiez à une intrigue secondaire en rapport avec votre thématique qui pourrait dans cet exemple être la trahison.
Vous ne souhaitez pas créer un triangle amoureux (à ce propos, nous vous conseilons de lire Détourner le principe du triangle amoureux, grâce à la série Community de Cinéaste Indépendant), vous pourriez alors imaginer que le mari de la sœur du marié ou de la mariée trompe sa femme et développer une facette de votre thème.

Ce qui motive vos personnages devrait être au cœur du concept (au-delà de l’idée) et se nourrir de conflits, de drames et d’enjeux. Ces éléments dramatiques seront à développer dans votre intrigue.
Si vous ne parvenez pas à faire naître un concept, des personnages, une thématique et emmener vos lecteurs dans votre histoire avec votre idée, alors changez d’idée. Celle-ci n’a pas le potentiel pour faire une bonne histoire.

A partir de votre idée, vous devriez vous créer un espace qui peut être minutieusement exploré, testé et optimisé. Abusez du
Et si …
afin de voir dans quelles directions peut s’aventurer votre histoire.
Et si… le jeune marié est un cambrioleur qui a choisi le lieu de sa lune de miel pour faire le casse du casino ?

Les forces à l’œuvre

La tension dramatique, l’intrigue, une quête, un objectif, un problème à résoudre, une pression extérieure (antagonisme) sur le héros, des enjeux que le lecteur peut comprendre sont toutes ces forces à l’œuvre dans une histoire.
Votre intention originale, votre idée ne disparaît pas au profit de ces éléments dramatiques. Elle devient un sous-texte thématique mais si toutes ces forces dramatiques que nous venons de lister sont éludées ou si seulement quelques unes sont exploitées, l’histoire ne fonctionnera pas et votre idée n’aura aucune portée, aucun potentiel.

Sommairement, pour avoir une histoire, il faut un personnage qui ait quelque chose à faire et ce quelque chose se déroulera au cours d’une intrigue.
Le personnage, l’intrigue sont des éléments dramatiques qui en appellent d’autres (comme le conflit, par exemple).
Votre idée doit avoir le potentiel pour générér tous ces éléments dramatiques. Même si elle vous passionne, ne vous lâche pas, si vous ne pouvez inférer d’elle les éléments dramatiques pour la conter, vous ne pourrez en faire une fiction et par conséquent un scénario.

Une histoire n’est donc pas quelque chose à propos d’un lieu, d’une époque, d’une situation, d’un thème… et puis c’est tout ! Car c’est quelque chose qui se produit et qui possède sa propre énergie. Une histoire a besoin de principes fondamentaux, de forces dramatiques reconnues et éprouvées. Il ne s’agit pas de suivre un modèle les yeux fermés mais de respecter certaines règles qui de toutes façons ne vont pas restreindre votre créativité mais permettre à celle-ci de s’épanouir à l’intérieur d’un cadre.