RoboCop - La série (Mécanique avariée)

Par Olivier Walmacq

Genre : science-fiction, action
Année : 1994
Durée : 1h25 (pour l'épisode pilote) et 43 minutes pour les épisodes suivants

L'histoire : Robocop est un Cyborg de haute technologie développé par l'OCP, un conglomérat qui règne sur la ville de Détroit et qui a développé le projet Delta City, une ville exempte de toute violence. Fabriqué à partir des restes du corps d'Alex Murphy, un officier de police abattu en service, Robocop est réassigné à l'enceinte métropolitaine de Delta City. Indestructible et puissamment armé, le Cyborg combat le crime et s'interpose contre des criminels tels que le scientifique fou, le Dr. Cray Z. Mallardo ou encore Pudface Morgan, défiguré par des déchets toxiques.    

La critique :

Comme une évidence. Après avoir triomphé sur les écrans, le premier RoboCop, réalisé par Paul Verhoeven en 1988, se décline en plusieurs épisodes. Dès le second chapitre, la saga connaît ses premiers atermoiements. Paul Verhoeven n'est plus aux commandes. Il est donc remplacé par Irvin Kershner qui s'empresse de reprendre la formule gagnante de son illustre modèle.
Puis, les choses se corsent avec la sortie de RoboCop 3, cette fois-ci réalisé par les soins de Fred Dekker. Le cinéaste est prié de signer un épisode consensuel et destiné à flagorner le jeune public. Résultat : la franchise s'enlise et tourne presque à l'autoparodie avec un cyborg aux abonnés absents. Au fil des épisodes, les scénaristes se sont fourvoyés en fustigeant le thème central du chef d'oeuvre de Paul Verhoeven : RoboCop ou cette nouvelle allégorie sur l'âme humaine.

Certes, RoboCop 3 se soldera par un échec commercial au cinéma. Pourtant, les producteurs s'ingénient. Une série télévisée, sobrement intitulée Robocop - The Series, sort dans la foulée, donc en 1994 (soit un an après RoboCop 3). La série doit s'inscrire elle aussi dans la continuité de son triste prédécesseur. Résultat : une seule saison de 22 épisodes, dont un épisode spécial (ou pilote) de 85 minutes environ. Consciente de l'inanité du projet, la firme Orion Pictures cède les droits au studio canadien Skyvision Entertainment. En outre, le scénario de l'épisode pilote, intitulé Justice Mécanique, est écrit par Edward Neumeier et Michael Miner, qui avaient déjà participé à l'écriture des précédents volets.
A l'origine, cet opuscule devait être le script de RoboCop 2. Il ne sera finalement pas retenu par Orion Pictures, peu convaincu par cette histoire amphigourique.

La distribution de la série réunit Richard Eden (dans le rôle d'Alex Murphy, alias RoboCop), Yvette Nipar, Blu Mankuma, Andrea Roth, David Gardner, Sarah Campbell, Cliff de Young et James Kidnie. RoboCop - The Series est réalisé par les soins de Stephen Downing. Fan de la saga, le cinéaste tente de reprendre les ingrédients des précédents volets. Attention, SPOILERS !
Robocop est un Cyborg de haute technologie développé par l'OCP, un conglomérat qui règne sur la ville de Détroit et qui a développé le projet Delta City, une ville exempte de toute violence. Fabriqué à partir des restes du corps d'Alex Murphy, un officier de police abattu en service, Robocop est réassigné à l'enceinte métropolitaine de Delta City.

Indestructible et puissamment armé, le Cyborg combat le crime et s'interpose contre des criminels tels que le scientifique fou, le Dr. Cray Z. Mallardo ou encore Pudface Morgan, défiguré par des déchets toxiques. Dès les premières minutes de l'épisode pilote, le ton est donné. La série débute par une séquence de conflagration calquée sur l'introduction de RoboCop 2, la violence et l'énergie en moins.
Le meurtre horrible d'Alex Murphy est lui aussi rapidement évincé. Vous pouvez donc oublier l'humour désinvolte du premier au profit d'un spectacle calibré, étriqué et ultra policé. Cette fois-ci, RoboCop ne tire même plus sur ses assaillants. Mutin, le cyborg se contente (au mieux) d'assommer les bandits. Le projet ED-2009 est lui aussi éludé. Ici, pas question d'opposer RoboCop à un nouvel ennemi cybernétique !

Stephen Downing et son équipe doivent donc composer avec un bugdet impécunier. Pis, la série se confit peu à peu dans un scénario ubuesque et fuligineux. Stephen Downing s'obstine à reprendre la formule (perdante) de RoboCop 3. Le cyborg joue à nouveau les éducateurs et les assistances sociales. Il s'accointe avec une gamine de 8 ou 9 neuf ans, déjà érudite en informatique.
A cela s'ajoutent toute une série de bad guys caricaturaux, plus stupides que méchants, à l'image de Pudface Morgan, un être atrocement défiguré. Inutile de rechercher la présence de Peter Weller, le grand absent de RoboCop 3, qui a décidé de quitter le costume lourd et embarrassant du cyborg. Il est donc remplacé par un certain Robert Eden, qui brille surtout par son mutisme et son inexpressivité.

Même remarque pour Yvette Nipar qui a la lourde tâche de succéder à Nancy Allen. En l'occurrence, pour des raisons de droit, le nom d'Anne Lewis a été copermuté par celui du Détective Lisa Madigan, qui ne sert strictement à rien. Au moins, le réalisateur, Stephen Downing, a eu la bonne idée de laisser tomber le lance-flamme et les robots-ninjas de RoboCop 3.
Le cinéaste tente de s'approprier l'univers de son personnage métallique. Une chimère. Même les publicités sont devenues étrangement policées. Contrairement à son triste prédécesseur, RoboCop - The Series n'a même pas le charme d'un bon vieux nanar. La "messe" est dite dès l'épisode pilote. Les épisodes suivants ne feront que confirmer la vacuité de cette série. Triste fin pour RoboCop. Par la suite, les producteurs ressusciteront le mythe via une mini-série, RoboCop 2001 (ou RoboCop : Directives Prioritaires), puis par un remake homonyme, sans jamais retrouver la fougue et l'irrévérence du film de Paul Verhoeven.

Côte : Navet

 Alice In Oliver