Aussi farfelu que son personnage, Un vrai faussaire est bougrement intéressant. Mes connaissances en la matière étant on ne peut plus limitées, il faut bien admettre qu’on ne s’improvise pas faussaire. « L’activité » est d’autant plus complexe qu’elle va bien au-delà de la peinture, de la copie ou de la maîtrise des techniques. C’en est fascinant. Guy Ribes, ce personnage au langage parfois aussi léger qu’une bonne torgnole, dépeint ses magouilles librement, sans tabou et nous livre un récit passionnant agrémenté d’anecdotes. Il explique sans détour sa technique pour rendre un tableau authentique, comment les vendre et surtout, quels étaient les discours auprès des collectionneurs. Un sacré bonhomme, dont on ne sait vraiment jamais si tout ce qu’il raconte est vrai !
Le documentaire de Jean-Luc Leon est comme son personnage, parfois décousu dans le montage et la réalisation : Ribes est interviewé à différents moments, on a du mal à cerner la chronologie : cheveux courts, longs, chapeau, pas chapeau, plusieurs intérieurs, avec toutefois une continuité dans le récit. Étrange.
À première vue, Un vrai faussaire n’est pas un film vers lequel on va aller naturellement voir au cinéma, du moins, pas en premier choix, mais je vous le conseille tant il est fascinant et instructif. De plus, vous pourrez briller à la machine à café, car vous serez incollable sur la contrefaçon (vous pourrez même envisager une reconversion).
Sortie en salles le 02 Mars 2016.