Après 24 et Heroes et avant le retour de Twin Peaks, c’est la série culte X-Files qui revient sur le petit écran le temps de 6 épisodes inégaux et dont on se demande bien quel est l’intérêt.
Alors que la série c’est arrêtée en 2002 après 9 saisons et un film, Mulder et Scully avaient déjà tenté un retour sur le grand écran en 2008 sans grand succès. Mais 8 ans plus tard et 14 ans après la fin de la série, alors qu’une vague de revival de série rend les chaînes et les téléspectateurs nostalgiques, la Fox et Chris Carter se disent que le moment est peut-être venu de remettre au goût du jour les X-Files. Il faut dire que par ces temps troublés et avec une certaine paranoïa sur la surveillance toute puissante des gouvernement, la série peut encore être d’actualité tout en ayant des personnages qui peuvent avoir évolué de manière intéressante.
Et c’est ce que tente de nous présenter le premier épisode centré sur Mulder qui doit retrouver la foi pour enquêter sur un nouveau complot possible. Evidemment, il ne tarde pas à rappeler sa partenaire et les retrouvailles sont difficiles après mes épreuves qu’ils nt vécu. Les personnages se sont un peu perdus et doivent réapprendre à travailler ensemble pour mettre à jour une nouvelle mythologie toujours à base d’ADN alien et d’expériences gouvernementales. Sauf que depuis, les méthodes ont changé, internet, les chaines infos continu sont apparues et leurs alliés n’ont plus autant de pouvoir pour les aider. Même si on avait lâché la série en cours de route, tout est fait pour que l’on puisse reprendre facilement le train en marche dans cet épisode, repartant sur une nouvelle intrigue globale et remettant quelques indices sur le vécu des personnages pour mieux les comprendre, même si le rythme et les dialogues en pâtissent et que les effets visuels et maquillages n’ont pas vraiment évolué depuis.
Puis suivent ensuite 4 épisodes stand alone aux intrigues complètement différents et aux tons tout aussi opposés. Alors que le second épisode est plutôt réussi et nous fait découvrir des expériences menées sur des gamins, il approfondit en même temps le sentiment de perte qu’on eu Mulder et Scully à l’abandon de leur propre enfant. Assez sombre et violent, nous voilà bien replongés dans l’ambiance des dossiers non classés de la bonne époque de la série et si ça n’invente rien c’est plutôt efficace. On retrouve d’ailleurs cette ambiance avec le 4e épisode tout aussi perturbant avec son tueur venant de nulle part et ce n’est pas étonnant quand on retrouve à la réalisation de ces épisodes James Wong et Glen Morgan (qui se sont depuis illustrés sur la saga Destination Finale).
Le 3e épisode sera quand à lui bien plus dans une veine comique avec son monstre à l’ancienne et complètement kitsch tandis que le 5e sera complètement à l’ouest en tentant d’amener un nouveau duo d’agents, copie conforme et sans saveur de Mulder et Scully (et pourtant on adore Lauren Ambrose, revenant de Six Feet Under), dans une intrigue convoquant terrorisme, délire de drogué et communication avec les mots. Un grand n’importe quoi qui fait perdre pas mal de sens à la série, ce qui culminera avec l’épisode de conclusion qui doit du coup apporter toutes les réponses aux questions du premier épisode et qui n’ont pas du tout été évoquées dans les épisodes intermédiaires. Tout est alors précipité dans des tunnels de dialogue qui font perdre tout rythme et toute tension et font tomber à plat un mystère dont on se fiche complètement (sans parler des personnages secondaires revenant sans aucun intérêt sinon celui de répondre au quota fanboyisme).
Si il y avait un bon potentiel pour le retour de X-Files avec une remise à jour qui aurait pu être intéressante et des personnages qui ont du vécu mais sont toujours en forme (David Duchovny et Gillian Anderson n’ont pas vraiment pris de coup de vieux, ils ont juste bien mûri et ça fait plaisir de les revoir, même si leurs personnages sont pour le coup un peu trop paumés), il est dommage de n’avoir fourni en 6 épisodes qu’un pot pourri de ce qu’était X-Files avant sans innover (alors que la série était justement parmi ce qu’il y avait de plus neuf à l’époque) et en se vautrant sur la moité de ses choix. On va donc oublier cette saison et rester sur la fin originelle.