Le Jour d'Après - 1983 (La Troisième Guerre Mondiale a bien eu lieu)

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Genre : science-fiction, post-apocalyptique (interdit aux - 12 ans)
Année : 1983
Durée : 2h06

L'histoire : A Kansas City, aux Etats-Unis. Alors que les radios et télévisions ne cessent de diffuser des communiqués alarmants sur la crise qui sévit en Allemagne, les citoyens vaquent à leurs occupations habituelles. Mais très vite, les pires craintes deviennent réalité. En réponse aux missiles envoyés par les USA, les Soviétiques lancent des bombes nucléaires sur l'Amérique. C'est alors l'horreur. Un gigantesque champignon éclaire le ciel, dévastant le pays en quelques minutes. Les quelques centaines de rescapés vont désormais devoir survivre face aux horribles conséquences de cette attaque.

La critique :

Dès les années 1950, le cinéma de science-fiction se soucie de l'apogée de l'ère nucléaire. Des films tels que Le Jour où la Terre s'Arrêta (Robert Wise, 1951), La Guerre des Mondes (Byron Haskin, 1953), Des Monstres Attaquent la Ville (Gordon Douglas, 1954) ou encore L'Homme Qui Rétrécit (Jack Arnold, 1957), pour ne citer que ces exemples, s'inquiètent déjà d'un monde visiblement condamné à la radioactivité. Tendance qui se confirme dans les années 1960 avec la série Les Envahisseurs (Larry Cohen, 1964), La Jetée (Chris Marker, 1962) et surtout La Bombe (Peter Watkins, 1965).
Pour la première fois au cinéma, un cinéaste adopte un ton quasi documentaire en s'inspirant de la destruction de la ville d'Hiroshima. La Bombe influence de nombreux ersatz, souvent de qualité, notamment Threads (Mick Jackson, 1984), qui s'inscrit dans la tonalité (morbide et eschatologique) de son modèle.

Vient également s'ajouter Le Jour d'Après, réalisé par Nicholas Meyer en 1983, à ne pas confondre avec le navet... Pardon... Avec le film homonyme de Roland Emmerich, sorti en 2004. A l'instar de Threads, Le Jour d'Après est aussi un téléfilm diffusé dans un moment de tension et de Guerre Froide entre les Etats-Unis de Ronald Reagan et la Russie de Yuri Andropov.
A l'époque, la population vit dans la peur et la terreur d'une éventuelle Troisième Guerre Mondiale, synonyme à la fois de Guerre des Missiles et d'holocauste nucléaire. Diffusé sur le réseau ABC, le téléfilm choque l'audimat. Un débat télévisé est réalisé dans la foulée. Le Jour d'Après a donc un fort impact médiatique et interroge à la fois le public et le gouvernement sur cette course folle à l'armement nucléaire. 

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Pendant le tournage du téléfilm, Nicholas Meyer est prié plusieurs fois de revoir sa copie. Pugnace, le cinéaste s'ingénie et refuse de couper certaines séquences du film, notamment celle de l'explosion nucléaire (séquence sur laquelle nous reviendrons...). Même Ronald Reagan contacte Nicholas Meyer et lui somme de calmer ses ardeurs. En vain. Le Jour d'Après est menacé de censure.
Harassé, Nicholas Meyer boucle le tournage et promet de ne plus jamais travailler pour la télévision. La distribution de ce téléfilm réunit Jason Robards, Steve Guttenberg, JoBeth Williams, John Cullum, John Lithgow, Amy Madigan et Jeff East. Attention, SPOILERS ! (1) Kansas City, aux Etats-Unis. Alors que les radios et télévisions ne cessent de diffuser des communiqués alarmants sur la crise qui sévit en Allemagne, les citoyens vaquent à leurs occupations habituelles.

Mais très vite, les pires craintes deviennent réalité. En réponse aux missiles envoyés par les USA, les Soviétiques lancent des bombes nucléaires sur l'Amérique. C'est alors l'horreur. Un gigantesque champignon éclaire le ciel, dévastant le pays en quelques minutes. Les quelques centaines de rescapés vont désormais devoir survivre face aux horribles conséquences de cette attaque (1). 
Le scénario de The Day After (titre original du film) est de facture classique et se divise en trois parties bien distinctes. Dans la première, Nicholas Meyer analyse les prémisses de la future Guerre Nucléaire. Le cinéaste décrit une situation internationale en plein marasme. La Guerre Froide ne concerne pas seulement les Etats-Unis et la Russie, mais aussi d'autres grands pays européens, notamment l'Allemagne.

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Le contexte d'espionnage se transforme rapidement en une dialectique comminatoire. Parallèlement, Nicholas Meyer se focalise sur la vie de plusieurs personnages : un médecin, un policier, un étudiant et une famille lambda. La tension monte crescendo jusque l'inéluctable. Les missiles nucléaires sont larguées. C'est la seconde partie du film. A partir de là, merci de quitter votre siège et d'aller faire un petit tour.
Certes, cette séquence de destruction massive et de conflagration dans les règles ne dure que sept ou huit minutes (guère plus), mais les images proposées sont d'une violence inouïe et surtout d'un réalisme à couper le souffle (c'est le cas de le dire). Hommes, femmes, enfants et animaux. Personne n'est épargnée. Tout le monde est condamné à périr dans les flammes, la terreur, les hurlements et la radioactivité.

Les villes, les immeubles, la nature et l'Humanité toute entière ont laissé place à un immense agrégat de poussière. Dans la troisième et dernière section, Le Jour d'Après se focalise sur les rares survivants. C'est le retour de la peste et du choléra. Cette fois-ci, The Day After se transmue en film post-apocalyptique analysant les corollaires d'un monde radioactif. Nicholas Meyer adopte un ton quasi documentaire, dans la grande tradition de La Bombe et de Threads (que j'ai déjà cités).
Retour alors aux principaux protagonistes. Certes, ils ont tous survécu aux déflagrations provoquées par les missiles. Hélas, les pertes sont immenses. Certains voient leur corps se transformer et se déliter à cause des effets de la radioactivité. D'autres périssent de maladies infectieuses. D'autres encore sont aveugles et sont condamnés à voir leur proche se tuméfier et se décomposer. 
Quant au paysage, il s'est transformé en gigantesque poubelle radioactive, avec tout un tas de dépouilles déchiquetées et carbonisées. Bienvenue en plein cauchemar, celui du Jour d'Après ! Nicholas Meyer a le mérite de réaliser un téléfilm très éloigné des productions hollywoodiennes habituelles. Précautionneux, le cinéaste prend son temps pour décrire et analyser la situation.
Bref, un spectacle sans concession et brut de décoffrage. Plus de trente ans après sa sortie, 
Le Jour d'Après a toujours le même impact, en espérant qu'il soit toujours aussi dissuasif.

Note : 16/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=1743