Réalisé par : Jérôme Cohen-Olivar
Avec : Gad Elmaleh, Avishay Benazra, Aziz Dades
Sortie : 2 mars 2016
Durée : 1h53
Budget : /
Distributeur : Lena Films
Synopsis : A la demande de son père, Mickael Abitbol est de retour au Maroc, son pays natal après l'avoir quitté trente plus tôt. Il n'a aucun souvenir de cette période faste pendant laquelle son père était un célèbre musicien et membre de L'Orchestre de Minuit. Les retrouvailles ne sont que de courte durée car son père s'allonge sur son lit en jouant de son instrument favori mais ne se réveillera plus. C'est en voulant rapatrier le corps de son père qu'il va faire la connaissance d'Ali, véritable fan de ce dernier et partir à la rencontre des membres de l'Orchestre de Minuit...
L'histoire du fils qui se retrouve désarmé face à son père après six ans d'absence a déjà été traité de nombreuses fois au cinéma. Le grand musicien Marcel Abitbol décède quelques heures après l'arrivée de son fils revenu sur sa terre natale du Maroc. Ce dernier se retrouve sans réponse face à quelque chose qui le dépasse : pourquoi avoir ignoré son père tant de temps ?
Mickaël ( Avishay Benazra) , le grand ténébreux, va alors retourner sur les traces de son enfance avec pour ultime motivation, retrouver les membres de l' Orchestre de Minuit dont faisait partie son père.
Nous sommes alors invités à suivre Mickaël qui grâce à un ami chauffeur de taxi va chercher à souder les musiciens. Depuis le temps, chacun a pris une direction différente et même si l'Orchestre de Minuit reste présent dans les esprits, une certaine rancoeur fait surface. Les musiciens ne peuvent en vouloir au fils de la célébrité mais un fait passé semble les contrarier. Un mélange de respect, d'amour, de regret mais aussi de haine les animent. Pourquoi Marcel a t-il quitté l'Orchestre sans prévenir et fuir en Israël avec son fils ?
Plongé en plein coeur de l'histoire du pays marocain dans les années 60, le réalisateur illustre l'enfance de Mickaël dans des flash back aux couleurs sépias et donne des réponses au fur et à mesure de l'avancement du film.
Le chauffeur de taxi qui accompagne Micka tout au long de son périple est interprété par Aziz Dadas. Il est porté par une énergie triomphante, un humour excentrique et une maîtrise de la langue française bancale qui nous fait rire. Son extravagance contrastant avec la mélancolie de Micka offre un duo surprenant. Ici, tout est juste, les vannes ne sont pas pesantes et permettent d'accompagner le film dans sa longueur.
Nous noterons également la présence de Gad Elmaleh et Hassan El-Fan qui apporte une touche d'humour non négligeable et des dialogues fantasmagoriques. Un contraste agréable dans cette recherche d'identité. Mickaël qui revient des Etats-Unis pour retrouver sa terre natale offre un regard sur la richesse du patrimoine culturel judéo-musulman marocain. Un véritable plaisir de découvrir cet univers au cinéma.
La musique n'est finalement pas au coeur de ce film. On se demande parfois où est sa place. Jusqu'à comprendre qu'elle est le moteur de la réunification de ce groupe phare de la musique populaire judéo-marocaine.
Le réalisateur Franco-marocain Jérôme Cohen-Olivar signe un premier film touchant sur la culture et l'éthique du Maroc.
Un sincère hommage à l'artiste Marcel Botbol.