[Ciné-club italien] du 7 au 11 mars, l’association Dante Alighieri présente les Contes italiens des frères Taviani

A Caluire, à Pierre Bénite, à Ecully et à Villeurbanne, le ciné-club italien de la Dante Alighieri vous propose de (re)découvrir le beau film des frères Taviani « Les Contes italiens »

Les séances

  • Le Lundi 07 mars à 14h30 et 20h30 au Ciné Caluire à Caluire
  • Le mardi  08 mars à 14h30, 18h et 20h30 au Zola à Villeurbanne
  • Le Jeudi 10 mars à 16h, 18h et 20h au cinéma de la Maison du Peuple à Pierre Bénite
  • Le Vendredi 11 mars à 18h à l’Ecully Cinéma à Ecully

Les comtes italiens

Contes italiens
Réalisé par Vittorio et Paulo Taviani
Avec  Riccardo Scarmacio, Kim Rossi Stuart, Jasmine Trinca
Italie, 2015, durée : 1h55

Date de sortie 10/06/2015

Synopsis

Florence, XIVème siècle : la peste fait rage. Dix jeunes gens fuient la ville pour se réfugier dans une villa à la campagne et parler du sentiment le plus élevé qui existe, l’amour, dans toutes ses nuances.

« Une merveille pure, célébration de l’amour intemporel dans la Toscane médiévale, par les Taviani qui, en adaptant Boccace, semblent avoir retrouver la force d’un Fiorile. Des chapitres littéraires et éminemment cinématographiques, tour à tour sombres, tragiques, fantastiques, drôles et fantasques également, intrinsèquement romantiques.  » Avoir Alire

contes italiens

A propos du film

Contes italiens est de cinq récits issus du Décameron, l’anthologie de récits de Boccace avec ses récits enchâssés et variés.

Florence, au temps de la peste. Edifices et palais se ferment tandis que les cadavres jonchent les rues et les places. La maladie s’abat sans distinction et emporte jeunes, vieux, sœurs, amants, enfants, plongeant la ville dans la paranoïa. Pour fuir cette atmosphère mortifère, un groupe de dix jeunes gens, dont les prénoms sont autant de promesses poétiques, décident de se réfugier dans les collines aux abords de Florence.Dans ce paysage sublime hanté par le souvenir de la ville abandonnée, Dionéo, Pampinée et leurs camarades racontent tour à tour une histoire, pour tromper le désespoir et l’ennui.

Après Pasolini, le Decameron inspire à nouveau le cinéma italien. Loin de la précédente adaptation, le film des frères Taviani est une fresque épurée qui célèbre l’amour et la jeunesse. Le film parlent surtout de la jeunesse contemporaine, dont les affres et aspirations se font l’écho de celles d’autres jeunes gens, à des époques lointaines et toutes aussi tourmentées.

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Après l’univers carcéral de César doit Mourir, Les frères Taviani changent de décor et installent leur caméra dans les splendeurs d’un cadre florentin et Toscan où la majesté des paysages verdoyants, les bâtisses médiévales donnent encore plus de poésie aux images.. Ils  utilisent une palette de tons pastels, baignés de lumière Toscane. Les réalisateurs  composent  pour l’écran de saisissants tableaux. Chaque plan est une composition remarquablement ordonnée, tel celui des jeunes gens assoupis au milieu des fleurs, dans une praire tachetée de soleil. L’atmosphère bucolique de cette campagne hors du temps rappelle Les Amours d’Astrée et Celadon, le dernier film de Rohmer.

Dans cette campagne riante, alors que la peste dévore les corps et couvre les plus beaux visages de pustules, l’exil des dix personnages est une célébration de la vie. Le film est une ode à leur jeunesse, sa vitalité, son énergie ou sa gravité. Les personnages opposent leur beauté triomphante à la mort. Loin des carcans de la moralité religieuse, ils révèlent leur désir de sensualité. Mais chez les Taviani tout est suggéré, par une attention extrême aux détails des mains, des bouches et des regards, jouant sur le fil d’un érotisme toujours maîtrisé. On se touche sous une chaude pluie d’été ou se plonge dans l’eau fraîche d’un lac,on embrasse. Et les histoires qu’ils se racontent sont autant de fantasmes qui mettent en scène la victoire du corps et de ses appétits..

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Les cinq nouvelles

CATALINA ET GENTILE : QUAND L’AMOUR EST UN ANTIDOTE À LA MORT
Catalina (Vittoria Puccini) est aimée par un homme qui n’est pas son mari. Quand elle tombe malade, son mari l’éloigne et la laisse mourir. Mais Gentile (Riccardo Scamarcio) va rester à ses côtés et réussir à la ressusciter, la voulant alors pour lui seul. « Nous avons beaucoup travaillé sur le gros plan de Vittoria Puccini qui se réveille. De la lumière devait jaillir de ses yeux car il s’agit là d’une histoire de résurrection par l’amour », disent les frères Taviani qui
n’ont aucun doute : « L’amour est plus fort que la mort. Et ily a un tel désir d’amour chez Boccace, l’amour a un tel droit d’exister qu’on doit le chercher coûte que coûte. En ce sens, la scène où Catalina, que l’on croit morte, est enlacée par son amoureux qui déboutonne son chemisier, cherche son sein et le caresse sensuellement comme si elle était vivante, est emblématique. »

CALANDRINO : À QUEL POINT UN MARI PEUT-IL ÊTRE MONSTRUEUX ET CRUEL ?
Le thème de la deuxième histoire, qui s’oppose d’une certaine manière à la première, est tiré de la nouvelle de Calandrino. Le personnage est interprété par Kim Rossi Stuart, qui a été enlaidi autant que possible et est véritablement méconnaissable. « Nous avons choisi cette nouvelle car il nous semble qu’elle illustre très bien quelque chose de contemporain ». Le thème en est le suivant : qu’est-ce que ferait aujourd’hui un homme considéré comme étant un peu idiot, à l’instar de Calandrino, s’il pouvait devenir invisible ? « Nous avons pensé à un garçon qui, bébête ou pas, croit qu’il va se tirer d’affaire en puisant au fond de lui-même sa part la plus obscure. Il se transforme en un monstre terrifiant qui désire des filles très jeunes et qui devient encore plus effrayant quand il arrive chez lui et se retrouve face à sa femme.
Cette dernière le voit, lui faisant comprendre qu’en réalité il n’est pas invisible, ce qui déclenche chez lui une colère terrible. Calandrino traite tout d’abord son épouse de sorcière, puis il la bat jusqu’au sang, la rouant de coups de pied. Il y a là une allusion claire aux faits divers que nous lisons tous les jours dans les journaux : des époux qui tuent leur épouse, la violence subie par les femmes y compris dans le mariage. »

GHISMUNDA ET LE DUC TANCREDI : UN DESPOTE SANS UNE ONCE DE COEUR.
La troisième histoire est un mélange des deux premières. Ghismunda (Kasia Smutniak), fille du duc Tancredi (Lello Arena), a beaucoup d’affection pour son père. Mais quand elle perd son mari bien plus âgé qu’elle et qu’elle revient vivre chez lui, elle fait l’erreur de tomber amoureuse d’un valet, Guiscardo (Michele Rondino). Le père n’accepte pas cet amour et va faire assassiner le jeune homme.
« Nous avons été frappés par plusieurs histoires arrivées ces dernières années faisant état de relations conflictuelles et absurdes dans des couples dont l’amour était contrarié car les conjoints n’étaient pas d’une même confession religieuse ou bien issus de classe sociale différente. À la fin de cette nouvelle, la femme choisit de mourir avec l’homme que son père a tué et dit une phrase – qui se trouve également dans le texte de Boccace – qui est très significative : « J’ai aimé et s’il est vrai que j’ai aimé, j’aimerai toujours après la mort ».
Une recherche passionnante a également été faite sur les couleurs qui ont une tonalité différente dans chaque épisode. Ici, nous sommessur un violet qui tend vers le noir, étant donné que cette nouvelle devait être imprégnée d’un sentiment de deuil présent du début à la fin. »

USIMBALDA ET ISABETTA : « NOUS SOMMES COUPABLES CAR LE SEIGNEUR NOUS A AUSSI FAITES DE CHAIR »
Le ton du quatrième épisode est différent et vient contrebalancer la noirceur de ce qui a précédé. Que se passe-t-il en effet quand le comique se mélange à l’amour ? Dans un couvent tenu par une abbesse très rigide (Paola Cortellesi), on découvre que soeur Isabetta (Carolina Crescentini) a reçu un homme dans sa chambre. L’abbesse Usimbalda commence par la réprimander et la menacer devant toutes les soeurs. Mais voilà qu’ensuite, on découvre qu’elle a passé
elle aussi une nuit avec un homme. Et on assiste à un renversement de situation avec l’abbesse qui admet être « une femme coupable comme les autres car le Seigneur nous a aussi faites de chair ». Les Taviani commentent : « Dans son jeu, Paola est drôle, mais aussi cruelle et méchante. Elle passe avec talent du registre de l’abbesse inflexible à celui de la femme qui admet le plus simplement du monde qu’elle a pris un amant et qui incite les autres à faire de même ». Un renversement qui suscite chez le spectateur un sentiment d’émerveillement, mais qui témoigne aussi, par-delà tout jugement, de la liberté absolue d’aimer

FEDERICO ET GIOVANNA : UNE ERREUR FAITE PAR AMOUR DOIT ÊTRE PARDONNÉE.
Et enfin, l’histoire qui est sans doute la plus célèbre, celle de Federico degli Alberighi (Josafat Vagni). Sans le sou, Federico sacrifie son faucon adoré pour préparer un déjeuner destiné à sa bien-aimée Giovanna (Jasmine Trinca). « Le fait de tuer le faucon est l’expression de l’amour absolu car c’est comme s’il se tuait lui-même par amour », disent les Taviani. Un geste qui, tout d’abord, horrifie la jeune femme, venue voir Federico pour lui demander de lui faire cadeau
du faucon, car son fils est très malade et seul cet animal pourra le sauver. Mais après la mort de l’enfant, Giovanna va quand même retourner voir Federico et lui tendre la main avec une délicatesse et un érotisme tels qu’ils suggèrent d’inégalables sommets de sensualité.

Filmographie de Paolo et Vittorio Taviano 

  • 2015 CONTES ITALIENS
  • 2012 CÉSAR DOIT MOURIR
  • 2007 LE MAS DES ALOUETTES
  • 2004 LA SANFELICE (TV)
  • 2001 RÉSURRECTION
  • 1998 KAOS II
  • 1996 LES AFFINITÉS ELECTIVES
  • 1993 FIORILE
  • 1990 LE SOLEIL MÊME LA NUIT
  • 1987 GOOD MORNING BABILONIA
  • 1984 KAOS (CONTES SICILIENS)
  • 1982 LA NUIT DE SAN LORENZO
  • 1979 LE PRÉ
  • 1977 PADRE PADRONE
  • 1974 ALLONSANFAN
  • 1972 SAINT MICHEL AVAIT UN COQ
  • 1969 SOUS LE SIGNE DU SCORPION
  • 1967 LES SUBVERSIFS
  • 1963 I FUORILEGGE DEL MATRIMONIO
  • 1962 UN HOMME À BRÛLER