Albert Dupontel
Diffusion dimanche 6 mars, 20h55, France 2
Vous vous sentez angoissé ? Acculé ? Harcelé par un trop bon programme télé ( Shutter Island, Gremlins, Nikita, Requiem for a Dream ou encore Inspecteur Gadget) ? Bizard Bizard a une solution à vous proposer. Respirez à fond, appuyez sur la touche 2 de votre télécommande, jetez celle-ci loin de vous - afin d'éviter toutes tentations de zapping intempestif - et offrez vous 1h22 avec Albert Dupontel.
Ariane Felder (Sandrine Kimberlain) est une juge célibataire et fière de l'être. À quarante ans ses préoccupations existentielles ne se résument qu'à sa carrière et à l'épanouissement de sa solitude. Mais, au soir du réveillon, la magistrate finit par se laisser tenter par un verre, puis un autre, puis beaucoup trop d'autres. Six mois plus tard, alors que l'entorse à son règlement est oubliée, Ariane se voit écoper de la pire des peines : un déni de grossesse. C'est avec un bébé inavortable sur les bras que la juge va apprendre que le père de l'enfant n'est autre que Bob Nolan, un cambrioleur récemment devenu " globophage ". Alors qu'elle tente d'avorter en se laissant chuter sur le ventre, le criminel pénètre dans son appartement et lui propose un marché...
9 mois ferme n'est peut-être pas le meilleur film de notre Albert adoré, mais il a bon nombre de qualités à vous proposer.
Grâce à une mise-en-scène malicieuse et un montage qui fait se succéder de très belles images, Dupontel réussit à faire un film donnant l'air d'être simple, alors qu'il ne l'est pas. La loufoquerie des personnages s'exprime au travers d'un cadrage parfait et d'une esthétique à la beauté presque onirique. Comme dans un rêve, le spectateur pénètre dans un univers où la réalité n'est que le décor d'une histoire fantastique (comme quand vous rêvez que vous êtes chez vous alors qu'il s'agit de la salle de bain de votre grand-mère - mais que c'est chez vous quand même - et qu'en vous réveillant vous vous rappelez que vous avez parlé avec Leonardo DiCaprio alors qu'il s'était transformé en chat - mais que c'était Leonardo DiCaprio quand même). Le récit s'enchaîne avec une facilité désarmante tandis que la virtuosité des dialogues ne cesse de faire sourire.
Avec ce film, notre Albert prouve encore une fois qu'il n'a pas son pareil lorsqu'il s'agit de justesse et d'intelligence. La critique de la justice et du commérage est présente à chaque instant, revendiquant son statut de pierre angulaire du film avec douceur et discrétion. Ici la forme et le fond se marient à la perfection et livrent un récit extraordinaire dans la réalité d'un monde qui existe sans exister. Le spectateur croit tout ce qu'il voit et se laisse embarquer avec délectation dans cet univers aussi réaliste que farfelu.
Ainsi, avec un Albert Dupontel, en cambrioleur au grand cœur et une Sandrine Kimberlain en coincée-hystérique, 9 mois ferme vous offrira une merveilleuse petite histoire avant de dormir. Tout est bon, tout est beau, il ne vous reste plus qu'à admirer la justesse et le comique du maître à l'œuvre ; vos rêves n'en seront que plus inspirés.
Crédits images: cinemalux.org (couverture) - unifrance.org