Le premier volet n’était qu’un amuse-bouche, le second est un festin.
N’ayons pas peur des mots, Hell’s Club Part 2 pourrait bien devenir l’objet de culte absolu des cinéphiles. Prouesse chorégraphique et technique, cet exercice de style entrecroise et reconfigure en un jeu choral étourdissant les destins de nos héros préférés (Terminator, James Bond, Snake Plissken entre autres). Grâce au montage millimétré, mais aussi à l’étalonnage et aux effets de surimpression, les personnages, pourtant issus d’univers et de films différents, interagissent, rentrent physiquement en contact, alors que leurs faits et gestes sont détournés, recontextualisés. La continuité narrative qui en découle impressionne et se densifie même encore davantage au moment du grand carnage, morceau de bravoure jubilatoire où les Aliens ensanglantent le dance-floor. Il faut également saluer le travail sonore, qui sous-tend l’illusion jusqu’à rendre inaudible la moindre couture, ainsi que le choix des Daft Punk, rois du sample, pour incarner à l’image la fièvre disco du Hell’s Club (excellents remixes de Sweet Dreams et Let’s Groove). Vous l’aurez donc compris, cette vidéo « mash-up » mérite tous les éloges, et s’impose à la fois comme une déclaration d’amour virtuose à la pop-culture et une folle profession de foi cinéphile. Gageons qu’un troisième et peut-être dernier volet est en préparation et saura réitérer voire dépasser l’exploit.
Réalisé par Antonio Maria Da Silva.
Sortie sur Internet le 2 Mars 2016.