[CRITIQUE] Divergente 3 – Au delà du mur (2016)

[CRITIQUE] Divergente 3 – Au delà du mur (2016)

[CRITIQUE] Divergente 3 – Au delà du mur (2016)Réalisé par : Robert Schwentke

Avec : Shailene Woodley, Theo James, Jeff Daniels, Miles Teller, Zoë Kravitz, Naomi Watts

Sortie : 9 mars 2016

Durée : 2h01

Budget : /

Distributeur : SND

Synopsis :

Sous le choc, Tris et Quatre doivent fuir et franchir le mur encerclant Chicago. Pour la première fois, ils quittent la seule ville et famille qu'ils aient connues. Mais au delà du mur se trouve un monde hostile qu'ils vont devoir affronter. Tris et Quatre doivent rapidement déterminer en qui ils peuvent avoir confiance alors qu'une bataille menaçant l'humanité toute entière est sur le point d'éclater...

Enfonçons une porte ouverte en disant qu'aujourd'hui, rares sont les sagas qui arrivent à offrir des suites de qualité égale aux premiers volets. Hunger Games, qui semblait de loin la plus sympathique n'a pourtant pas réussi, sur la fin, à résister à la tentation du blockbuster gonflé. Divergente, dans sa lignée directe, n'a pas échapper au miracle de la génétique hollywoodienne où les choses ne finissent plus de recommencer.

Quand la quantité dépasse la qualité

Tenant d'une main de fer son cheval de bataille dans le premier volet, la transgression n'a que l'écho de prétexte dans ce nouvel opus. Le Chicago post apocalyptique de Tris est un coeur qui gonfle et qui dégonfle au rythme des répressions qui s'imposent et disparaissent. Mais ce coeur est en fin de course : construire une troisième fois une film sur l'unique montée d'un pouvoir répressif miraculeusement éteint par nos deux héros ne peut plus fonctionner. Divergente est de toutes les sagas celle qui n'a jamais réussi à synthétiser les lignes de force du genre : une géopolitique alternative, l'acceptation de soi et le combat contre l'intolérance. Des différents réalisateurs qui sont passés sur la franchise, aucun n'a réussi à les soulever autrement qu'avec une subtilité pachydermique. Tout reste en surface, de peur de devenir un être génétiquement modifié et de déplaire aux parents hollywoodiens.

[CRITIQUE] Divergente 3 – Au delà du mur (2016)

Ce nouveau volet avait pour lui le suspens de faire découvrir le monde au delà du mur. Mais c'est toute l'impatience du public de découvrir un nouveau monde, et donc une esthétique neuve, pas totalement ratée pour Chicago, qui retombe aussi vite. C'était l'occasion de marquer des points et d'offrir au film un nouveau souffle visuel. Nous étions loin de nous imaginer que la terre se transformerait en planète Mars fondue, au milieu de laquelle trône deux îlots futuristes tout droit repris de la thématique visuelle de Chicago. Même si certains d'entre nous apprécierons de voir Theo James lutter sous une pluie rouge et peinturluré comme après une partie de Paintball, la crédibilité n'est pas non plus un adjectif que l'on peut associer à la réalisation de Robert Schwentke. Les scènes d'action, qui constituent l'essentiel de la matière vivante du film, restent calibrées, taillées, puis resservies à l'écran comme un show routinier que l'on regarde sans espoir de surprise. Robert Schwentke prive son film de tout enjeu, blindant l'action d'une habitude qui tue tout début d'adhérence du spectateur. C'était déjà le triste constant que l'on pouvait faire de RED, où il avait enrobé son film d'un humour d'usage qui ne laissait aucune chance aux dialogues de se développer. C'est dire toute l'ironie de la mise en scène, lorsque, plan final, Tris et Quatre se retrouvent dans une construction géométriquement parallèle au plan d'ouverture, le réalisateur nous le dit lui même, entre ces deux instants, tout est identique, il ne s'est rien passé.

Rappelons l'incompréhension des fans de la sagas d'avoir séparé le dernier opus en deux films. Les producteurs se sont contentés ici de retourner le moule, afin de retarder la sortie de l'ultime épisode et de trouver le nouveau récit qui viendra alimenter cette foule de clones. Il faut alors pointer l'hypocrisie du marché déclinant mais prolifique des dystopies pour jeunes adultes, qui depuis Twilight, parient sur l'indulgence de l'âge de son public, et continuent de lui servir de la mal bouffe hors de prix.

Prenons Divergente comme un récit initiatique dans lequel nous pourrons évaluer notre capacité à résister à la médiocrité cinématographique.

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