Regression

Un grand merci à Metropolitan FilmExport pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le dvd du film « Regression » de Alejandro Amenabar.

Regression« Il a fait de mauvaises choses. Il occulte ses souvenirs. Il n’est pas très difficile de retrouver la clé pour les libérer. Il faut provoquer chez lui une régression. »

Minnesota, 1990. L'inspecteur Bruce Kenner enquête sur un crime révoltant dont la jeune Angela accuse son père, John Gray. Lorsque John avoue sa culpabilité de façon tout à fait inattendue et sans garder le moindre souvenir des faits, le docteur Raines, un célèbre psychologue, est appelé à la rescousse. Il va devoir aider John à retrouver la mémoire, mais ce qu'ils vont découvrir cache un terrifiant mystère qui concerne le pays tout entier...

« Je dis souvent à mes étudiants que l’esprit est un univers à lui tout seul »

RegressionScénariste, compositeur, réalisateur, l’espagnol Alejandro Amenabar est un homme polyvalent et aux multiples talents. C’est néanmoins en sa qualité de réalisateur qu’il s’est fait connaitre au milieu des années 90, en réalisant coup sur coup deux thrillers horrifiques - ou du moins angoissant - salués pour la qualité de leurs scénarios à la fois tortueux et anxiogènes : « Tesis » (1996) et « Ouvre les yeux » (1997). Ce dernier, particulièrement remarqué à l’international, fera même l’objet d’un remake hollywoodien. Ce sera « Vanilla sky » (2001) de Cameron Crowe avec Tom Cruise dans le rôle principal. Emballé par le projet, ce dernier ira même jusqu’à produire le film suivant d’Amenabar, « Les autres » en 2001, chef d’œuvre du thriller horrifique. Porté par la propre épouse d’alors de Tom Cruise, en l’occurrence Nicole Kidman, le film (son premier en anglais) lui ouvrira les portes d’Hollywood. Plus discret au cours de la décennie suivante, Amenabar délaissera le genre horrifique pour des films plus consensuels, le drame « Mar adentro » (qui remportera l’Oscar du meilleur film étranger et vaudra une nomination à l’acteur Javier Bardem dans la catégorie meilleur acteur ) et le péplum à gros budget « Agora » en 2009. Après plus de six années d’absence, le réalisateur espagnol nous revient avec « Regression », qui marque son grand retour au sein de l’univers du thriller. Un film inspiré d’un fait divers réel survenu aux Etats-Unis dans les années 80.

« Le diable n’est pas de leur côté. Il n’existe pas ! »

RegressionAprès six années d’absence, « Regression » devait marquer le grand retour d’Alejandro Amenabar derrière les caméras. Et surtout son grand retour à son genre de prédilection, à savoir le thriller horrifique, près de quinze ans après la sortie de « Les autres ». En la matière, la recette du réalisateur espagnol est connue et semble faire toujours mouche : un scénario flirtant avec le domaine de l’étrange, une ambiance anxiogène créant un sentiment de malaise, et au switch final qui laisse le spectateur sur les fesses. Avec son intrigue peuplée de religieux de tous genres, de secte sataniste, ses messes noires et ses rituels cruels, le sujet de « Regression » semblait être un terrain de jeu idéal pour l’esprit débordant d’Amenabar. Seulement voilà, le réalisateur espagnol semble se perdre un peu dans le cliché de l’Amérique profonde – à la fois rurale, pauvre et puritaine – peuplée de péquenots alcooliques et de pervers fanatiques. Surtout, il peine un peu à nous passionner pour son enquête, dont les tenants et les aboutissants paraissent parfois un petit peu abscons. Surtout quand vient se greffer sur l’affaire des séances d’hypnoses, censées aider les protagonistes à exhumer les souvenirs et les traumatismes qu’ils ont tenté d’enfouir au plus profond de leurs mémoires. Une sorte de voyage mental qui interroge la conscience de l’homme sur la notion de vérité et de croyance : la vérité est-elle celle que l’on veut croire ou celle que l’on peut prouver ? Si Amenabar parvient quand même à créer ce climat anxiogène et cette ambiance étrange qui lui sont propres, notamment par le biais d’images mentales, on en ressort avec l’impression que la montagne accouche un peu d’une souris. Pas déplaisant à regarder, notamment grâce à la qualité de ses interprètes principaux (le toujours génial Ethan Hawke, la jolie Emma Watson, le mystérieux David Thewlis), « Regression » n’est pas non plus le film effrayant auquel on s’attendait.

Regression

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Le dvd : Le film est proposé en versions originale (anglaise), française et en audiodescription. Des sous-titres français optionnels sont également proposés. Côté bonus, le dvd propose des entretiens avec Alejandro Amenábar (9’) et Emma Watson (6’), un reportage « Autour du film » (10’), un teaser et des bandes-annonces

Edité par Metropolitan FilmExport, « Regression » est disponible en dvd et en blu-ray depuis le 2 mars 2016.

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