A la suite de plusieurs négligences et de mauvaises volonté, les habitants d'une petite ville américaine sont victimes d'un virus, venu d'Afrique, particulièrement dévastateur. Pour enrayer l’épidémie, un général sans scrupule décide, avec l'accord du président, de rayer de la carte la bourgade en larguant une bombe incendiaire.
Alerte – 12 Avril 1995 – Réalisé par Wolfgang Petersen
Les années 90, une époque bénie pour toutes amateurs de blockbusters ! Un temps ou le cerveau d'hollywood n'était pas sclérosé par les adaptations de tout genre. La même année William criait « Liberté », un jouet voulait aller voir « vers l'infini et au delà », deux Bad Boys naissaient et un jeu de société prenait vie. Une profusion de genre dans lequel on trouve aussi une histoire de contamination ! Pas celle menée par une armée de douze singes, mais par un innocent Sapajou Capucin en road-trip aux USA …
En 1967, le Zaire traverse une grave crise interne et que des combats font rage, un virus sème la mort dans un camp ! Mais après la visite de mystérieux médecins américains, le camp est rasé et l'affaire étouffée. En 1995 l'histoire se répète presque à l'identique. Au Zaire une épidémie fait de nouvelles victimes, pour enquêter avant l'OMS, deux médecins militaires de l'USAMRIID (The United States Army Medical Research Institute for infectious diseases) dont le reconnu colonel Sam Daniels vont sur place. Le constat est alarmant et le rapport qu'écrit Daniels l'est tout autant ! Malgré le danger que le virus représente, on ne le prend pas au sérieux, car d'autres intérêts sont en jeu. Sauf que le jour ou le virus Motaba contamine une petite ville américaine, le colonel Daniels va faire fit de tout ordre et combattre sur tous les fronts au péril de sa vie.
La redécouverte de ce film de Wolfgang Petersen a quelque peu écorné l'avis que j'en avais !Ceci dit c'est assez logique vu que cela faisait bien plus de dix ans que je ne l'avais pas vu et la première bonne nouvelle au final, c'est que l'ensemble du film fonctionne toujours aussi bien.
Le scénario écrit par le tandem Laurence Dworet/Robert Roy Pool ratisse large et mélange allègrement l'épidémie, le complot militaire et l'histoire d'amour ! Une profusion de sujets a priori casse gueule, mais cela se marie très bien, car le film ne perd pas de vue l'histoire principale. Et grâce à cela on est vite pris par les péripéties du colonel Daniels, par le stress que véhicule la peur du virus, par les manœuvres du « méchant » McClintock ainsi que par le destin de tous les personnages. Ce que Wolfgang Petersen a bien compris, car on pas le temps de s'ennuyer, le film imprime un rythme très bien maîtrisé et du début à la fin tout s’enchaîne avec beaucoup de fluidité. Visuellement c'est plutôt propre et l'on peut saluer le travail de qualité mené par Michael Ballhaus (Les Infiltrés, Gangs of New York), mais aussi la composition musicale de James Newton Howard, qui est à l'unisson de l'histoire qu'elle accompagne !
Les louanges s’arrêtent donc ici ! « Alerte » est un film vraiment sympathique, mais qui a clairement le syndrome du « Plus c'est gros, plus ça passe », rendant de facto le film très con ! Si le début peut laisser circonspect, la suite est d'une lourdeur sans égal, car tout est d'une banalité affligeante. Les personnages ne sont qu'une suite sans fin d'archétypes sans aucunes nuances, l'histoire manque de suspense et surtout elle ne surprend jamais !!! Par exemple le cas du petit singe (Le vecteur de propagation du virus) est symptomatique des soucis du film, alors qu'au début le singe n'a rien avoir avec l'intrigue, Wolfgang Petersen ne cesse de s'y attarder dessus, il y insiste et ne manque a aucun moment de nous dire qu'il va être un élément important de l'intrigue !!! Alors quand il devient enfin un élément actif, on regarde l'écran en se disant simplement « Mais qu'est ce qu'ils sont cons ces personnages » …
Pour finir, un petit mot sur ce casting de qualité ! Tout d'abord il y a l'imposant Dustin Hoffman qui campe un colonel dont la droiture force le respect, la caractérisation du personnage comme celle de tout les autres est un brin caricaturale, mais le talent de Hoffman fait le reste; Morgan Freeman est une fois de plus la figure « paternaliste » bienveillante tandis que Donald Sutherland en est le parfait opposé et franchement c'est assez réjouissant ! On trouve aussi la talentueuse Rene Russo, le futur grand Kevin Spacey qui signait ici son premier film post « Usual Suspects », le tout jeune Cuba Gooding Jr et un certain Patrick Dempsey, un acteur bien loin de Grey's Anatomy … Efficace sur toute la ligne à défaut d’être brillant !