Room, critique

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Petite sensation indé présente aux Oscars, Room n’a pas volé son oscar pour Brie Larson et chamboule immanquablement les coeurs.

Room, critiqueCela fait 7 ans que Joy a été enlevée et enfermée dans une pièce par son ravisseur, et 5 ans qu’elle a donné naissance à un petit garçon qui n’a connu que cette pièce toute sa vie.  Voici comment débute Room, s’inspirant de faits divers connus pour nous placer du côté de la victime qui doit faire sa vie dans ces horribles conditions pendant tant d’années, régulièrement maltraitée et  et violée. Mais encore plus que cela, nous découvrons ici cela par les yeux de ce petit garçon encore rempli d’innocence pour qui le monde n’est que c’est pièce et où tout le reste n’existe pas. Entre moments touchants et d’autres particulièrement difficiles car c’est évidemment horrible d’élever un enfant dans ces conditions, pendant le premiers tiers du film, nos émotions sont régulièrement chamboulées.

Mais là où le réalisateur Lenny Abrahamson (qui avait réalisé l’étrange Frank) se montre encore plus doué que dans cette contrainte d’espace, c’est lorsque l’on doit en sortir. Car Joy décide qu’il est temps de retrouver le monde et va se servir de son enfant pour retrouver la liberté. Ainsi, après quelques préparatifs douloureux, nous avons droit à l’une des plus belles scènes d’évasion ou le petit doit appliquer ce que sa mère lui a dit tout en découvrant en même temps qu’il y a un monde bien plus vaste à l’extérieur. Une séquence éprouvante et libératrice autant pour le personnage que pour le spectateur !

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S’enclenche alors la seconde partie du film, très différente de la première dans laquelle nous découvrons du coup les conséquences que cet enfermement a pu avoir sur l’enfant et sur Joy. Loin du thriller ou du film de procès, c’est ici un drame intimiste et psychologique sur le fait d’être une mère et d’élever son enfant dans des conditions extraordinaires. Nous sommes alors témoins de la découverte émerveillée du monde par le petit Jack de manière particulièrement touchante alors que sa mère doute et ressent le contre-coup de cet enfermement de 7 ans, se demandant si elle a bien fait d’élever son fils dans cet environnement.

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Dans le rôle de cette jeune mère, Brie Larson (que l’on avait découvert dans States of Grace où elle rayonnait déjà) est formidable de justesse, véhiculant toutes les émotions qu’il faut sans jamais trop en faire dans la dépression pour que l’on s’attache à elle. A ce titre, elle mérite amplement l’oscar de la meilleure actrice obtenu il y a quelques jours. Mais elle n’aurait sans doute pas pu autant se donné si son jeune partenaire Jacob Tremblay n’était lui aussi particulièrement talentueux en se montrant aussi irritable qu’adorable.

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Film audacieux, très bien maîtrisé pour délivrer toutes les émotions voulues (oppression, liberté, tendresse, doute), Room est une petite pépite sur le monde vu à travers les yeux d’un enfant et la difficulté de devenir mère et d’assumer ses choix d’éducation. Un petit film fort dont on ressort forcément bouleversé.