La Chute De Londres (London Has Fallen)
Sorti le 2 mars 2016
1h38
Action
De Babak Najafi Avec Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman...
Distribué par
En 2013, deux films traitant d’un sujet identique sortaient dans les salles obscures. Le White House Down de Roland Emmerich et La chute de la maison blanche d’Antoine Fuqua.
Et ce ne sera que ce second film qui se paiera le luxe de faire une suite, mais cette fois-ci, ils vont démolir Londres.
Alors que l’on pouvait trouver que le premier volet était assez réussi tournant un peu dans le style des premiers Die Hard, si l’on devait continuer la comparaison avec celui-ci, cette suite se rapprocherait plutôt du dernier mauvais volet signé par John « je mets des CGI partout » Moore mais en mieux tout de même.
Gerard Butler se fait tellement rare au cinéma que l’on ait content de le retrouver dans un film. Mais lorsque l’on commence à regarder La Chute de Londres, on se demande si le film va être bon car il met tout de même du temps à se lancer, sans compter sur la réalisation.
Alors que dans le premier, on y allait doucement sur l’humour et que cela fonctionnait, dans cette suite, on essaie de nous mettre une vanne à toutes les phrases de Gerard Butler, mais ça tombe totalement à l’eau. Mais finalement, ce sera grâce aux scènes d’actions que l’on se rattrapera pas mal le coup.
Mais si vous n’êtes pas fan du patriotisme américain dégoulinant, ce film ne sera certainement pas fait pour vous.
Mais le plus gros souci dans ce film, c’est son scénario beaucoup trop simpliste et finalement beaucoup trop téléphoné contrairement au premier dans lequel il y avait tout de même un peu de suspens et de tension. Ici, on a l’impression que le film n’est en fait qu’un prétexte pour défourailler et flinguer du terrorisme, qui au passage redevient le terrorisme à « l’ancienne » des USA alors que dans le premier, on avait tout de même eu l’imagination de trouver un nouvel ennemi terroriste avec la Corée du Nord.
Doit-on parler des autres présidents et autres premiers ministres des pays étrangers dans ce film ? C’est un peu dingue de voir que le président américain est tout de même une machine de guerre alors que les autres ne sont que des caricatures grossières, surtout avec le coup du premier ministre italien d’un âge avancé avec une tout juste trentenaire comme compagne.
Même si les scènes d’actions rattrapent ce film de série B, le budget a sûrement était dépensé pour les scènes de combats avec explosion à la clé, et dans l’embauche de figurants car il ne reste plus grand-chose pour les CGI de ce film. Alors que j’avais espéré que la bande annonce n’était pas tirée totalement d’une version terminée du film et bien finalement c’est le cas. Regardez la scène de la voiture qui tombe du pont, sur un petit écran, on peut trouver que c’est passable, mais sur grand écran les CGI sont incroyablement moches, à croire qu’ils n’ont été finalisées que rapidement. Car toutes les CGI qui ont été ajoutées sont de cette qualité.
Au début du film, on est sérieusement inquiet au vu de la réalisation qui sent bon le téléfilm d’action, et encore… Ce qui est assez désolent c’est que rapidement, on découvre comme un schéma de réalisation dans ce film. Scènes un peu plus intimistes, on se retrouve avec champ et contre champ, suivi de placement de caméra au dessus ou au dessous de l’acteur. Puis, dans les scènes plus dans l’action, là c’est à grand renfort de grues, d’utilisation de la Steadicam et de caméras embarquées qui vont suivre Gérard Butler dans l’action. La réalisation de Babak Najafi est à l’image de sa carrière, lui qui est habitué à la télévision (série excellente comme Banshee, ou film direct TV) n’a pas pris l’ampleur de la tâche de faire un film pour le grand écran, ne se limitant qu’à faire une réalisation pour un film en direct DVD.
Heureusement que le duo Gerard Butler/Aaron Eckhart fonctionne toujours très bien et que les acteurs font leur maximum pour donner un semblant de professionnalisme dans ce film car sans eux le film n’existerait même pas.
Et pourquoi la majorité du dialogue d’Angela Basset n’est que des appels à l’aide lancés à Mike, à croire que le doublage français a été un peu fort sur le coup car même quand elle ne bouge pas les lèvres, elle appelle à l’aide.
On est content de retrouver Gerard Butler (trop rare au cinéma) dans cette suite de La Chute de la Maison Blanche, ça aurait pu faire un bon Die Hard. Mais en continuant la comparaison avec Die Hard, La chute de Londres se rapproche plus du mauvais Die Hard 5. Le scénario va très vite dans la simplicité et contrairement au premier, le film est beaucoup plus téléphoné et il y a donc moins de suspens, mais si l’on pouvait se douter des événements dans le premier. Les CGI mis un peu où l’on peut sont moches et semblent dater d’une autre époque tellement cela fait faux dans le décor, que ce soit la voiture pas crédible du ministre japonais, ou de la fumée noire ajoutée sur certains plans de la ville qui font croire à un travail soit bâclée, soit pas terminé. Le duo Gerard Butler/Aaron Eckhart fonctionne toujours très bien, même si l’on regrette les multiples mots d’humour du personnage joué par Butler et qui tombe tous à côté, alors qu’il était plus rare dans le premier et fonctionnait pour le coup. Mais si l’on trouve à redire sur le scénario et les CGI, on regrette énormément le choix du réalisateur qui a fait ce qu’il connaissait le plus, faire un film pour un direct dvd ou direct TV (ça dépend du pays) et finalement, tout comme le film, on ne s’en sort réellement que dans les scènes d’actions. Finalement, cette suite n’est qu’un film d’action assez moyen qui fait passer le temps mais sans rester dans les mémoires, pas étonnant que la promotion a été plutôt discrète.