Dark Skies (L'invasion des profanateurs)

Par Olivier Walmacq

Genre : science-fiction, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 2013
Durée : 1h37

L'histoire : Dans une banlieue paisible, la famille Barrett voit soudainement sa vie basculer suite à des évènements étranges qui, chaque nuit, viennent troubler la tranquillité de sa maison. Lorsque leur fils cadet évoque un mystérieux « Ogre des sables » lui rendant visite le soir, le quotidien de Daniel et Lacy Barrett tourne alors au cauchemar : ils deviennent victimes d’inquiétants trous de mémoires, et de soudaines pertes de contrôle de leur corps. Ne trouvant aucun soutien autour d’eux, ils se retrouvent impuissants pour affronter ce qui va se révéler être une force extra-terrestre cherchant à s'emparer de leurs enfants

La critique :

Cela fait déjà plusieurs années que le cinéma d'épouvante, et plus précisément le film de fantômes et/ou de maison hantée, est de retour dans les salles obscures et en vidéo : l'immense succès de la saga Paranormal Activity, Insidious et ses suites, The Conjuring : les dossiers Warren, La Dame en Noir ou encore le remake de Poltergeist. Hormis quelques exceptions, le bilan reste assez (très) décevant.
Vient également s'ajouter Dark Skies, réalisé par un certain Scott Charles Stewart en 2015. Le cinéaste a débuté sa carrière dans la conception des effets spéciaux. Il participe ainsi au tournage de Mars Attacks !, Le Monde Perdu : Jurassic Park, Sin City, Harry Potter et la coupe de feu, La Nuit au Musée, Pirates des Caraïbes : le secret du coffre maudit, Superman Returns, Die Hard 4 : Retour en Enfer ou encore Iron Man.

Scott Charles Stewart n'est donc pas un débutant dans la profession. C'est en tournant avec les plus grands et surtout dans des blockbusters qu'il fait ses grands débuts derrière la caméra. En 2011, il réalise Priest, qui sort dans l'indifférence générale et récolte des critiques unanimement négatives. Son nouveau film, Dark Skies, n'est donc pas spécialement attendu au tournant.
D'autant plus que le long-métrage semble s'inscrire dans la lignée de Paranormal Activity et ses nombreux succédanés. Reste à savoir si Dark Skies est bel et bien la catastrophe annoncée. Réponse dans les lignes à venir. La distribution du film réunit Keri Russell, Josh Hamilton, Dakota Goyo, Kadan Rockett, J.K. Simmons et L.J. Benet. Attention, SPOILERS ! Dans une banlieue paisible, la famille Barrett voit soudainement sa vie basculer suite à des évènements étranges qui, chaque nuit, viennent troubler la tranquillité de sa maison.

Lorsque leur fils cadet évoque un mystérieux « Ogre des sables » lui rendant visite le soir, le quotidien de Daniel et Lacy Barrett tourne alors au cauchemar : ils deviennent victimes d’inquiétants trous de mémoires, et de soudaines pertes de contrôle de leur corps. Ne trouvant aucun soutien autour d’eux, ils se retrouvent impuissants pour affronter ce qui va se révéler être une force extra-terrestre cherchant à s'emparer de leurs enfants. Indubitablement, Dark Skies possède un scénario intéressant et original.
Le film semble à la fois influencé par Poltergeist (la version de 1982 de Tobe Hooper), Rencontres du Troisième Type (Steven Spielberg, 1978) et L'Invasion des Profanateurs (la version de 1978 de Philip Kaufman). Dans sa première partie, Dark Skies s'apparente à un film d'épouvante de facture conventionnelle.

Sans que l'on sache réellement pourquoi, une famille lambda américaine voit leur maison se transformer en antre de l'horreur. Des bruits étranges se font entendre. Quelqu'un ou quelque chose semble arpenter les longs couloirs de la maison. Toute la famille est concernée par cet étrange phénomène. Néanmoins, c'est le fils le plus jeune de la famille qui semble être la cible principale des attaques d'un esprit à priori démoniaque. Dans cette première section, Dark Skies s'apparente à un nouvel ersatz de The Conjuring.
Pourtant, dans sa seconde partie, le film change de direction. Et l'épouvante se transmute en horreur science-fictionnelle. Ici point de fantôme, d'esprit malfaisant ou de démon incube qui font virevolter les têtes en mode rotative. Les monstres provenant des limbes de l'enfer n'ont qu'à bien se tenir. Ils viennent d'être supplantés par une menace encore plus insidieuse : l'invasion d'extraterrestres aux intentions bellicistes.

Néanmoins, ne vous attendez pas à voir des lumières étincelantes et aveuglantes. Les envahisseurs s'emparent de notre corps par tout un tas de subterfuges. Sur ce dernier point, Scott Charles Stewart se montre assez élusif, mais maintient volontairement le mystère sur les intentions de nos petits hommes verts.
Encore une fois, le scénario de Dark Skies s'apparente à une relecture de L'Invasion des Profanateurs, dont il reprend les même thématiques : une société américaine repliée sur elle-même et en pleine anomie et des extraterrestres qui se sont immiscés parmi nous.
Toutefois, Dark Skies a une vraie consonance familiale. Pour Scott Charles Stewart, ce sont les repères familiaux et l'éducation qui sont clairement menacés par des forces qui les dépassent.

A ce sujet, les vingt dernières minutes ne sont guère éloquentes. Pour lutter contre cette nouvelle forme de "mal", la famille n'a d'autre choix que de se réunir et de prôner à la fois l'amour et le bonheur dans leur demeure en déliquescence. Nous voici donc face à une nouvelle production hollywoodienne qui vient nous déverser ses moralines et ses longues homélies.
Contre toute attente, Dark Skies s'en sort avec les honneurs et se révèle supérieur à la majorité des films de genre, surtout les plus récents. Le long-métrage se révèle beaucoup plus profond (et intéressant) que Paranormal Activity et les derniers remakes du moment. Si le résultat n'est pas toujours à la hauteur des attentes, Dark Skies constitue un bon, en tout cas un honnête film de genre. Pourtant, contrairement à ses prédécesseurs, le film sortira dans l'indifférence générale.

Note : 12.5/20

 Alice In Oliver