Date de sortie: 2 mars 2016Réalisation, scénario: Benoît Delépine et Gustave KervernGenre: Comédie dramatiqueNationalité: Français, belge
Tous les ans, Bruno fait la route des vins… Sans quitter le salon de l’Agriculture ! Mais cette année, son père, Jean, venu y présenter son taureau champion Nabuchodonosor, décide sur un coup de tête de l’emmener faire une vraie route des vins afin de se rapprocher de lui. Et s’ils trinquent au Saint-Amour, ils trinqueront bien vite aussi à l’amour tout court en compagnie de Mike, le jeune chauffeur de taxi embarqué à l’improviste dans cette tournée à hauts risques entre belles cuvées et toutes les femmes rencontrées au cours de leur périple...
Céline Sallette
Nous sommes au salon de l'agriculture, le film s'ouvre sur une musique étonnante composée par Sébastien Tellier et nous apercevons Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde, campant deux agriculteurs respectivement père et fils, sur le point d’entamer une petite route des vins de France afin de resserrer les liens familiaux. Rien d'extraordinaire a priori, pourtant je vous assure qu'une réelle alchimie opère. Les réalisateurs prennent un immense plaisir à mettre en scène ces monstres du cinéma français et il en est de même pour nous, qui jouissons de les voir s'investir à ce point dans des rôles aussi atypiques, déjantés et même touchants. La filiation père-fils entre les deux comédiens fonctionne à merveille (étrange idée tout de même, mais on y croit totalement).
Même joie en ce qui concerne le reste du casting : Vincent Lacoste et la sublime Céline Salette sont brillants dans leur prestation et, dans des rôles plus secondaires, Andréa Ferréol, Ovidie, Michel Houellebecq (à mourir de rire) et bien d'autres font des apparitions surprenantes.
Venons-en maintenant au plus important, le long-métrage lui-même : À la fois désopilant et émouvant, Saint Amour est une comédie douce-amère magnifique sur l'amour du bon vin, l'amour entre un père et son fils et, tout simplement, l'amour entre les hommes et les femmes. Portant un regard décalé et attendrissant sur le monde agricole, Kervern et Delépine parviennent à passer du rire au malaise, puis du malaise à la mélancolie avec une aisance remarquable, se permettant même quelques fulgurances poétiques dont eux seuls ont le secret. En somme, un film tendre, plein d'humour, de poésie et d'acteurs talentueux, que je vous invite bien sûr à savourer sans modération (c'était facile, je vous l'accorde...).
Note: ★★★★★