L'Important c'est d'aimer (1975) de Andrzej Zulawski

Après avoir été censuré dans son pays pour le film "Les Diables" (1972), le réalisateur "Les innocents aux mains sales" (1975) de Claude Chabrol et surtout Andrzej Zulawski (décédé il y a peu) s'expatrie en France et adapte le roman "La Nuit Américaine" (1972) de Christopher Franck, l'auteur co-scénarisant avec le réalisateur son propre roman. A noter que ce livre n'a aucun rapport avec le film éponyme de François Truffaut (1973)... Au casting on trouve le chanteur Jacques Dutronc dans son 3ème film pour un rôle qui va révéler un talent de comédien jusque là passé inaperçu. On y voit aussi le génial Klaus Kinski dans un rôle presque trop sobre pour lui. Tandis que les premiers rôles sont tenus par Fabio Testi alors en pleine ascencion et qui vient de jouer dans un autre film français, "Nada" (1974) de Claude Chabrol alors que sa partenaire n'est autre que la sublime Romy Schneider alors en pleine apogée pour une année 1975 riche puisque suivront "Le Vieux fusil" (1975) de Robert Enrico. Une année qui aura son pic réel quand elle obtiendra le César 1976 de la Meilleure Actrice pour son rôle dans "L'Important c'est d'aimer", justement...

L'Important c'est d'aimer (1975) de Andrzej ZulawskiL'Important c'est d'aimer (1975) de Andrzej ZulawskiNote : L'Important c'est d'aimer (1975) Andrzej ZulawskiL'Important c'est d'aimer (1975) Andrzej ZulawskiL'Important c'est d'aimer (1975) Andrzej Zulawski

Tout le monde revoit cette scène déchirante où l'actrice en pleur demande au photographe de ne pas la photographier. Une scène marquante d'autant plus que l'actrice est à la fois une femme à fleur de peau et une actrice adulée. Romy joue une actrice has been qui est contrainte de tourner des films pour adulte, et qui tombe amoureuse d'un photographe tout aussi râté alors qu'elle est très attaché à son époux lunaire, interprété lui par un Jacques Dutronc parfait. Sous les travers d'un réalisateur hystérique qui tourne des histoires terribles de haines et de déchirements Zulawski tourne ici, mine de rien, un film romantique. Un trio amoureux, trois loosers où deux hommes aiment une même femme qui aime tout autant ces deux hommes. Un seul réel soucis, comment comprendre que l'actrice accepte sans broncher la venue du photographe sà son domicile ?! Passé ce malentendu on plonge presque malgré nous dans cette tragédie depressive. Un trio qu'on devine au bord de la rupture et le plus fragile des trois n'est pas obligatoirement celui qu'on croit. Un drame dostoïevskien (auteur cité par le réalisateur lui-même) où la performance de Romy rajoute à la détresse ambiante comme aux autres personnages. Film d'un fatalisme terrible par lequel Zulawski gagne ses galons de réalisateur sur lequel il faut compter.

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