" Une tempête électro-magnétique a anéanti les données numériques de la planète quelques années plus tôt. Le monde se remet doucement du cataclysme. Le " Cloud " a été réactivé. Les interfaces relancées. Marc part à la recherche de Karen, son amour perdu avant la chute du " Cloud ". Mais dans un monde ultra-connecté, comment retrouve-t-on celle qu'on aime quand celle-ci reste déconnectée? "
Lost Memories 2.0, réalisé par: François Ferracci vient tirer la sonnette d'alarme. À travers une histoire d'amour, on nous projette une vision du monde 2.0 très agressive et destructrice. Pendant les premières minutes de ce court métrage, il n'est pas simple de s'habituer à toutes les interfaces présentes à l'écran. Les personnages sont entourés d' hologrammes et d'écran numériques. En tant que spectateur, c'est étouffant. Mais cette oppression ressentie via l'intrusion excessive du 2.0 donne très justement l'effet escompté par le réalisateur. Trop de technologies, tue la technique. On est submergés. Cela en devient écœurant. Et cette sensation est transmise uniquement grâce aux images et à des effets visuels très forts. Déjà, c'est une belle réussite de faire parler l'image d'elle-même. Les effets sonores viennent également accentuer cela. Chacun son est minutieusement calé. Malgré des images tournées dans la rue, on entend aucun bruit de la vie réelle. Quasiment pas de son de voiture, aucune alarme, rien que des bruitages liés aux interfaces connectées aux hommes.
Mais en plus de cela, les dialogues sont tout aussi percutants. Le jeune homme, personnage principal, est le narrateur de ce Lost Memories. Mais au-delà de son histoire, c'est l'appréciation de son ex petite amie qui nous frappe en plein visage. En effet, elle lui reproche de ne s'être pas assez occupé d'elle à cause de son addiction au numérique. À travers ses paroles à elle, on vient nous interpeller nous, spectateurs. En 2016, dans un monde déjà trop numérique, déjà trop focalisé sur les réseaux sociaux et sur l'ensemble du net, on vient nous taper sur l'épaule en nous disant " regarder ce que vous pourriez devenir. Regardez ce que VOUS ETES en train de devenir ". Cela se fait notamment grâce à une métaphore très poignante de la jeune femme, qui compare la vie réelle à une photographie pleine de grain. Poétique et efficace.
Complètement engagé, ce court métrage nous avertit aussi sur les effets sociétaux des technologies sur notre quotidien. On se laisse clairement dépasser, et de plus en plus de citoyens lambdas deviennent entièrement dépendants de cette numérisation outrancière. Bien que le rendu soit parfois difficile à digérer, la mise en scène est percutante. Elle attend son but très facilement.
Court métrage utile voire nécessaire.
Le dit court métrage Lost Memories 2.0 est disponible ci-dessous mais vous pouvez aussi faire comme nous et voter pour eux au Webprogram Festiva l.