[Hallucinations collectives] Samedi 19 mars, “Mutantes : Féminisme Porno Punk” de Virginie Despentes au Périscope.

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Un avant-gout du Festival Hallucinations collectives, samedi 19 mars à 14h avec la projection du documentaire “Mutantes : Féminisme Porno Punk” de Virginie Despentes au Périscope.

Projection organisée en partenariat avec Bobinophile – le ciné club de Sciences Po – et le collectif Pamplemousse.

« Quand on parle de féminisme on pense souvent au féminisme abolitionniste. Il assimile toute image pornographique à une atteinte à la dignité de la femme et réclame la censure. Il perçoit toute prostitution comme une marchandisation du corps humain que la loi doit venir sanctionner. Le féminisme pro-sexe élabore une stratégie opposée. La représentation pornographique et le travail sexuel sont des outils de résistance à la norme, des zones de silence dans lesquelles il y a beaucoup à dire. » Ce documentaire donne la parole aux actrices de ce courant.

Le Périscope  : 13 rue Delandine, 69002.
entrée gratuite.
Le programme complet du Festival Hallucinations Collectives : ici


De Virginie Despentes
Documentaire
France, 2009, 1h32
Format : DVD – vostf
Film interdit aux -16 ans

«Mutantes : Féminisme porno punk » est un projet documentaire sur le féminisme pro-sexe et le mouvement queer post-porno, réalisé par Virginie Despentes entre 2006 et 2009. Constitué d’une série d’entretiens réalisés aux Etats Unis, à Paris ou à Barcelone, et de documents d’archives autour de l’action politique des travailleuses sexuelles, des activistes queer et de performances post pornographiques, Mutantes dessine les contours d’un féminisme dont on a peu parlé en France.

Dix ans après Baise Moi et trois ans après la publication de King Kong Théorie, Virginie Despentes travaille cette fois avec les mots ou les images de celles qui ont inspiré son travail – Annie Sprinkle, Lydia Lunch, Candida Royalle – de celles avec qui elle a collaboré ou qui l’ont directement influencée – Coralie Trinh Thi, Catherine Breillat, Nina Roberts, Beatriz Preciado – et de celles qui investissent aujourd’hui des domaines qui lui sont proches – Post Op, Emilie Jouvet, Maria Llo

Dans ce documentaire, Virginie Despentes donne la parole aux réalisatrices, actrices, performeuses, musiciennes, et plus généralement aux artistes qui travaillent cette conception. Lydia Lunch, Annie Sprinkle, Maria Beatty, Catherine Breillat, Del LaGrace Volcano et bien d’autres questionnent les normes associées à la représentation de la sexualité, aux pratiques sexuelles et aux assignations de genre.

Né aux Etats-Unis dans les années 80, le féminisme pro-sexe, contrairement au féminisme abolitioniste, affirme que la représentation des corps et des plaisirs sont des domaines qui doivent être investis par les femmes et les minorités sexuelles, que la pornographie ne doit pas être soumise au contrôle de l’état patriarcal et demande la légalisation du travail sexuel. Les travailleuses sexuelles, les actrices porno, les strip-teaseuses, les lesbiennes ont commencé à s’exprimer et à construire un discours sur elles mêmes, produisant une nouvelle culture.

Constitué d’une vingtaine d’entretiens réalisés aux Etats-Unis, en France et en Espagne, et de documents d’archives autour de l’action politique des travailleuses sexuelles, Mutantes donne la parole aux pionnières, artistes et activistes, qui ont marqué l’histoire du mouvement pro-sexe et post-pornographique mais aussi aux héritières.

Annie Sprinkle

Prostituée, star du X, puis artiste et sexologue, elle est la figure de proue du féminisme pro-sexe. C’est elle qui invente l’expression « post-pornographie », au milieu des années 80, à l’occasion de sa performance The Public Cervix Announcement.

Son autobiographie, Post-Porn Modernist, est aujourd’hui culte.

Lydia Lunch

Musicienne, actrice, performeuse, auteure de théâtre, de spoken word et de romans, photographe. Artiste radicale, autoproclamée «confrontationnaliste », elle n’a de cesse de dénoncer le conformisme, l’exploitation de la misère et les violences faites aux femmes.

Son roman Paradoxia : Journal d’une prédatriceouvre la voie à une littérature post-pornographique.