Incursion vers la SF pour Jeff Nichols après sa trilogie "sudiste" avec "Shotgun Stories" (2007), Joel Edgerton tout juste sorti de Adam Driver ersatz de Dark Vador dans"Take Shelter" (2011) et "Mud" (2012) le réalisateur retrouve pour l'occasion son acteur fétiche Michael Shannon. Au casting on trouve la Force avec "Jane got a gun" (2016 ) de Gavin O'Connor et oncle de Luke Skywalker dans "Star Wars : l'attaque des Clones" (2002) et "Star Wars : la revanche des Siths" (2005). On trouve aussi "Star Wars : le Réveil de de la force". Citons également le toujours parfait Sam Shepard, Sean Bridgers (le méchant dans "Room"), la jolie Kirsten Dunst dont le dernier vrai rôle date de Jaeden Lie "Melancholia" (2011) de Lars Von Trier. Et surtout le jeune berher, aperçu dans "Welcome back" (2015) de Cameron Crowe et qui risque fort d'être une des coqueluches de Hollywood d'ici peu. Nichols ne quittent pas vraiment le sud par ailleurs puisque l'histoire se déroule au Texas, où un enfant "spécial" est au centre du récit. Il doit être à un lieu précis à une heure précise, il est aidé par quelques uns et poursuivis par d'autres.
Tourné en pellicule 35mm car comme l'explique le réalisateur : "Si on tourne en pellicule, c'est parce que ce format permet d'obtenir la représentation de la vie la plus proche de la réalité..." Nichols, malgré la SF, veut insister sur le réalisme pour que la foi reste terre à terre, d'où le choix d'un grain spécifique. Sinon le réalisateur avoue une inspiration de John Carpenter et Joe Dante... Mais on pense surtout à un mixte Spielbergien avec "Rencontre du Troisième Type" (1977) et "E.T." (1982), à une différence de taille tout de même, on délaisse le conte SF pour un thriller métaphysique. Jeff Nichols place donc son film dans une dimension plus "adulte". Il y a tout de même un détail qui nous gêne. En effet si Alton a des pouvoirs si puissants pourquoi a-t-il besoin d'autant d'aides ?! Passé cette interrogation (sur lequel repose l'essentielle de l'action) le drame de Nichols se transforme petit à petit pour devenir avant tout un drame familial où toute l'émotion réside dans le sacrifice ultime des parents (Shannon-Dunst), et, pourrait-on dire à cause de l'égoïsme de leur enfant. Le fait que l'enfant soit à la fois une sorte de dieu et un être un peu paumé rend certain passage un peu bancal mais la beauté (fond comme forme) de plusieurs scènes, de superbes performances d'acteurs et un final qui risque de faire couler une larme ou deux, font que ce film reste une très belle réussite.
Note :
Critiques De Films
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