Un grand merci à Seven 7 Editions pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le dvd du film « Men on fire » d’Adam Alleca.
« Je vous ai montré mon visage donc vous êtes déjà morte. Quand on regarde le diable, on doit s’attendre à en payer le prix ! »
Venue se recueillir sur la tombe de ses parents, une fillette est le témoin d’un triple meurtre. Poursuivie par le tueur, elle se réfugie dans la maison de Carter, vétéran de l’armée, frappé de troubles psychiques. Cette situation de crise a l’effet d’un électrochoc. Protéger la vie de cette enfant va devenir sa seule obsession. Entre le tueur à gage et le vétéran, va s’engager une lutte à mort. D’autant qu’il n’y a pas le voisinage à la ronde pour porter secours à Carter et sa protégée.
« Il n’y a plus personne pour nous porter secours dans la vallée. Il ne reste que les épouvantails... Et moi ! »
Au mauvais endroit au mauvais moment. Tel pourrait être le postulat type du film noir. Et c’est d’ailleurs parce que leur route a malencontreusement croisé celle d’un tueur à gages exécutant un contrat dans un cimetière désert, que Carter (un ancien militaire dépressif et suicidaire à cause de la mort accidentelle de son fils) et Bird (une énigmatique gamine orpheline) se retrouvent assiégés à l’étage d’une maison, perdue au beau milieu de nulle part, sans voisinage pour leur venir en aide, avec en tout et pour tout, un fusil et deux cartouches pour se défendre. Jusqu’ici connu en tant que scénariste de séries B d’épouvante (« La dernière maison sur la gauche », « Cell »), Adam Alleca réalise avec « Men on fire » son premier film. Un premier exercice marqué par une économie évidente de moyens autant que d’effets (nous ne saurons rien de la nature du contrat exécuté par le tueur à gages ni du passé de la petite fille) dont le réalisateur s’amuse (ses personnages eux-mêmes sont à court de munitions) et tire son parti en optant pour une quête constante d’efficacité (le film dure moins d’une heure trente). Reprenant à son compte la thématique chère au cinéma US de l’enfermement et du siège (on pense à « Rio Bravo » de Hawks, à « Assaut » de Carpenter ou encore dans des genres un peu différents, à « Desperate hours » de Cimino ou encore à « Misery » de Reiner), le réalisateur nous invite à un face à face sous forme de huis clos tendu et plutôt jouissif, mêlant violence (torture du policier, glissade pieds nus sur du verre...) et second degré. La grande force de ce « Men on fire » repose dans son parti pris d’éviter toute esbroufe. Alors certes, certains passages sont un peu hors sujets (les flash-back du héros sur sa vie de famille), mais dans l’ensemble le film se tient plutôt bien et se laisse regarder sans déplaisir. D’autant plus que les acteurs sont plutôt convaincants, Laurence Fishburne en tête, qui semble avoir pris beaucoup de plaisir à jouer les tueurs sadiques. Une série B d’honnête facture.
**