Genre : action, drame (interdit aux - 12 ans)
Année : 2009
Durée : 1h53
L'histoire : Soucieux de faire bonne impression, Juan débute un jour plus tôt son nouveau travail dans une prison de haute sécurité. Mauvais timing ! À peine arrivé, il se retrouve au cœur d'une émeute. Personne ne le connaît et le hasard va lui permettre de se faire passer pour un prisonnier. Il peut ainsi approcher le leader de l'insurrection. Quand des membres de l'ETA sont retenus en otage, l'affaire prend un tour politique et le gouvernement s'en mêle.
La critique :
Cela fait déjà plusieurs décennies que le cinéma espagnol parvient à s'expatrier et à s'imposer en dehors de ses frontières. Evidemment, impossible de ne pas citer les films de Pedro Almodovar, notamment Volver (2005), La Piel Que Habito (2011), La Mauvaise Education (2003) ou encore Talons Aiguilles (1991). Viennent également s'ajouter d'autres réalisateurs de prestige, entre autres Alejandro Amenabar (Tesis, Les Autres, Mar Adentro), et évidemment Luis Bunuel (Un chien andalou, Belle de Jour, Le Charme discret de la bourgeoisie, Cet obscur objet du désir), pour ne citer que ces exemples.
Une liste foisonnante et exhaustive à laquelle vient s'intégrer le nom de Daniel Monzon. Bien sûr, son nom ne doit pas vous évoquer grand-chose.
Pour le moment, le cinéaste est surtout connu dans son pays avec plusieurs longs-métrages à succès : Le Coeur du Guerrier (1999) et The Kovak Box (2006). Vient également s'ajouter Cellule 211, sorti en 2009. Le long-métrage a remporté de nombreuses récompenses, plus précisément huit prix Goya : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleur son...
Reste à savoir si Cellule 211 est bel et bien la claque voire le chef d'oeuvre annoncé. Réponse dans les lignes à venir. La distribution du film réunit Carlos Bardem, Luis Tosar (prix du meilleur acteur), Antonio Resines, Marta Etura (meilleur second rôle féminin) et Alberto Ammann. Attention, SPOILERS ! Soucieux de faire bonne impression, Juan débute un jour plus tôt son nouveau travail dans une prison de haute sécurité.
Mauvais timing ! À peine arrivé, il se retrouve au cœur d'une émeute. Personne ne le connaît et le hasard va lui permettre de se faire passer pour un prisonnier. Il peut ainsi approcher le leader de l'insurrection. Quand des membres de l'ETA sont retenus en otage, l'affaire prend un tour politique et le gouvernement s'en mêle. Cellule 211 est un nouveau film de "prison", un genre qui inspire régulièrement le noble Septième Art, avec une multitude de références : Les Evadés (Frank Darabont, 1994), Midnight Express (Alan Parker, 1978), La Grande Evasion (John Stuges, 1963), La Ligne Verte (Frank Darabont, 1999), Hunger (Steve McQueen, 2008), Bronson (Nicholas Winding Refn, 2008), Les Evadés d'Alcatraz (Don Siegel, 1979) et dernièrement Un Prophète (Jacques Audiard, 2009).
Autant le dire tout de suite : Cellule 211 ne s'inscrit pas dans le désespoir ni l'amertume de tragédies telles que Midnight Express ou Les Evadés d'Alcatraz. Ici, point de faits réels, de biographie ou d'histoire vraie, ni de consonance fantastique, dans la logique de La Ligne Verte. Néanmoins, Cellule 211 a de grandes ambitions et tente de copier ses illustres modèles hollywoodiens par son sens de l'action, du suspense et d'une tension perceptible dès les premières minutes de bobine.
Cellule 211 possède donc tous les ingrédients pour s'exporter à l'étranger et séduire le grand public, sans pour autant prendre ce dernier pour un imbécile. Il suffit de regarder la performance d'Alberto Ammann (dans le rôle de Juan Oliver) pour s'en convaincre.
Avec sa petite barbe et son physique à la fois véloce et famélique, le jeu de l'acteur n'est pas sans rappeler celui d'Al Pacino, notamment dans Serpico (Sidney Lumet, 1973). Certes, les intrigues des deux films sont très différentes et même incomparables. Néanmoins, on retrouve tout de même quelques similitudes, notamment dans la psychologie du héros principal.
A la seule différence que le flic incorruptible se transmue ici en maton impavide, obligé de s'acoquiner avec des prisonniers. Etrange paradoxe. A ce titre, Juan apparaît presque comme une sorte de martyre christique. Condamné à s'entendre avec ceux qu'il est censé surveiller, Juan se transforme en prisonnier. Dès lors, Cellule 211 part dans toutes les directions et cherche à maintenir l'attention du spectateur, jusqu'à le perdre dans sa seconde partie.
D'une situation à priori simpliste (une émeute en prison), l'intrigue devient de plus en plus fuligineuse : des actions terroristes menées par l'ETA, des flics retors, des chiourmes pervers qui s'insurgent contre le diktat établi par Malamadre (Luis Tosar), et même un ancien maton qui se transforme en tueur éploré et vindicatif. Certes, le film peut s'appuyer sur de nombreuses séquences d'action d'une redoutable efficacité. Certes, Cellule 211 n'a pas à rougir de la comparaison avec les grosses productions hollywoodiennes récentes. Certes, les acteurs sont unanimement excellents.
Mention spéciale à Alberto Ammann et Luis Tosar. Pourtant, rien d'extraordinaire ni de sensationnel non plus. En tout cas, rien qui ne puisse justifier un tel engouement envers ce film d'action solide, mais un peu trop présomptueux pour s'inscrire parmi les grandes références du genre.
Note : 13.5/20
Alice In Oliver