La morale se fonde sur les principes fondamentaux d’une conduite juste plutôt que sur l’obéissance aux règles légales ou aux usages.
Un personnage moral serait donc un personnage d’une grande probité toujours prompt à faire les bonnes choses. Ce qui implique que la moralité s’affranchit alors des lois et des usages de la société dans laquelle ce personnage s’inscrit.
Pourtant les contraintes imposées par la société peuvent être immorales comme par exemple l’armée qui met des personnes dans des situations où elles doivent tuer d’autres personnes.
Ou bien encore tous ces petits mensonges qui font partie de nos usages quotidiens et que l’on ne peut qualifier de probes.
Comme ces contraintes sociétales (comme par exemple mentir pour ne pas blesser l’autre) sont immorales par nature, un personnage moral pourrait très bien considérer de les ignorer (occasionnellement ou comme principe de vie).
Le psychologue Frans de Waal indique qu’il y a deux facteurs fondamentaux à la moralité. L’un est la réciprocité et un sens de justice et d’équité. La réciprocité consiste à répondre positivement à une action positive créant ainsi une dynamique autour d’actions positives.
Le second est l’empathie et la compassion c’est-à-dire la capacité de comprendre et de partager les sentiments de l’autre. L’éthique est bien plus complexe que cela mais ces deux piliers (réciprocité et empathie) sont essentiels à sa définition.
Si votre personnage est moral, c’est qu’il possède certainement un sens de justice et d’équité très élevé. Ce sont des vertus. Parmi ces dernières, l’empathie se comprend comme Amour ou Charité et la réciprocité est souvent confondue avec Justice.
Un pesonnage moral est souvent à l’écoute des autres et est altruiste par nature. Sa propre personne lui importe peu et il agit pour le bien d’autrui, pour ce qui arrive aux autres soit une conséquence positive.
Mais la moralité est aussi une courbe dont la valeur évolue selon les circonstances. Un personnage héroïque est fondamentalement moral bien qu’il lui arrive de tuer, de mentir, de voler ou de tricher face à la menace ou lors de situations difficiles.
Ce qui le distingue pourtant du méchant de l’histoire (qu’on ne peut raisonnablement qualifier d’être moral puisque ses valeurs sont plutôt à l’inverse des critères moraux tels qu’ils sont communément admis), ce qui distingue donc un héros est la coopération.
Un personnage moral a des relations franches avec les autres. La moralité s’appuie fortement sur le besoin de coopération entre les êtres humains et bien entendu de la compréhension de celle-ci comme essentielle aux relations humaines.
Ainsi, si vous étiez le dernier être humain sur terre, vous n’auriez pas besoin de morale puisque vous ne pourriez l’exprimer envers personne. D’où probablement la création du personnage de Wilson dans Seul au monde de William Broyles Jr.
On peut donc en déduire qu’un personnage moral désire interagir positivement avec autrui alors qu’un personnage immoral se souciera peu d’offenser ou de blesser. C’est-à-dire que selon son point de vue, il agira conformément à ses préceptes mais du point de vue du leclteur, ses actes seront considérés comme immoraux.
C’est ainsi que des véritables héros seront souvent des leaders parce que le souci d’autrui (via la coopération) est un mode de vie. Le personnage immoral sera quant à lui un être solitaire (solitude ou isolement) parce qu’il ne peut rien bénéficier du contact avec autrui.
Il est bon de noter que la moralité (bien que véhiculant certaines valeurs universelles) est une question individuelle dépendant des gens, des lieux et des époques. Au cours de notre enfance, nous avons certes été éduqués avec des valeurs telles que la coopération, la justice, la compassion, un sens de la droiture et de l’inconvenance.
Cependant, en tant qu’auteur, vous avez votre propre moralité et vous pourriez la projeter sur votre personnage principal.