Médecin de campagne (2016) de Thomas Lilti

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Ancien médecin devenu réalisateur Thomas Lilti a déjà exploré son domaine avec le joli succès de "Hippocrate" (2014). Après nous avoir plongé dans le milieu hospitalier il nous montre l'autre facette du métier, avec les coulisses de l'hôpital nous voilà donc dans les chemins de campagne. Il retrouve pour l'occasion plusieurs acteurs du film précédent dont Marianne Denicourt une nouvelle fois médecin. Mais cette fois elle passe de titulaire à remplaçante pour le docteur François Cluzet qui est touché par un cancer. Premier constat, si on adore François Cluzet il est ici dans un rôle pour lequel il est sans doute trop jeune où alors il fallait atténuer plusieurs traits de caractères qui paraissent plus adéquates pour un vieux médecin de 70 ans ne trouvant pas de remplaçant pour sa campagne. En effet ce docteur est caractériel, bougon, réfractaire à la modernité... etc... Des clichés qui sied à un vieil homme pas un médecin encore (relativement) jeune.

Note :

De même, le docteur Marianne Denicourt devient médecin après avoir été 10 ans infirmière, si on chipote la chronologie laisse perplexe. Néanmoins les deux acteurs offrent une performance touchante et humaniste qui rend hommage à la profession. Des détails... Le plus gros soucis reste les erreurs médicales ou, du moins, les erreurs techniques, la scène de PLS étant la plus navrante. Vu le pasé du réalisateur cet instant est très maladroite. Mais le scénario reste parfaitement écrit et aborde des thématiques parfaitement ancrées dans la réalité, notre réalité. Si on peut s'agacer du panel habituel (l'ado handicapé, l'ado enceinte, le patient auquel on s'attache...) et du cliché de la stagiaire (alors qu'elle est médecin titulaire !) le film instille une vraie sincérité et de l'empathie bienveillante avec un message de fond important, la désertification médicale. Là est la problématique de Thomas Lilti, son style docu-fiction est d'un réalisme salutaire mais c'est aussi sa limite car il n'échappe pas à la redite et aux poncifs. La dramaturgie reste en retrait (ça reste des patients, donc des seconds rôles) et l'humour n'est jamais complètement assumé. La force du réalisateur c'est que ses sujets de prédilection n'est pas franchement attaquable sur le fond, que ses acteurs sont tous impeccables et surtout qu'il évite l'écueil du larmoyant.

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