Ce western est un film à part dans la filmo du grand John Ford dont il dit que "Le convoi des Braves" est, avec "Dieu est mort" et "Le soleil brille pour tout le monde", l'oeuvre la plus proche de ce que j'ai voulu faire."... Quand on connait le nombre de chefs d'oeuvre signé du maitre c'est assez surprenant. De plus pour ce western il offre les premiers rôles à des acteurs qui sont parmi les plus fidèles au réalisateur, des acteurs abonnés aux seconds rôles souvent aux côtés de John Wayne. A croire que John Ford a voulu faire un cadeau à ses acteurs fétiches que sont donc Ben Johnson, Harry Carey Jr et surtout Ward Bond (ce dernier accumule les records avec 25 films pour Ford, l'acteur qui apparait dans le plus de films du TOP 100 de l'American Film Institute...). Il serait trop laborieux de citer plusieurs films, nous citerons le seul qui réunit tous les protagonistes de ce film-ci, à savoir "Le Fils du désert" (1948), outre John Wayne, celui-là réunit nos trois acteurs cités plus haut, mais aussi la jolie Joanne Dru, ainsi que le scénariste (et gendre du réal soit dit en passant) Franck S. Nugent et également le producteur Merian C. Cooper (connu pour avoir été réalisateur du célèbre "King Kong" en 1933). Il manquait plus que Victor V. McLaglen pour compléter le casting !...
Comme le titre l'indique le film raconte les péripéties d'un convoi de colons vers l'Ouest sauvage, un sous-genre du western où une caravane de chariots doit affronter les dangers du Far-West pour atteindre leur terre promise. On pense évidemment àtrop facile trop incohérent dans son déroulement. Un western dont le récit est beaucoup trop sage pour entrer dans les grands films de la conquête de l'Ouest. Un est heureux de voir ce trio d'acteurs sortir un peu de l'ombre mais ils sont finalement tout aussi remarquable dans des films de qualités bien supérieurs. Bref, si vous voulez voir un bon western de convoi mieux vaut revoir "La Piste dse Géants, voir aussi "La Piste des Géants" (1930) de Raoul Walsh avec un certain John Wayne... Un style de western qui a ses codes obligatoires comme l'idylle entre le convoyeur et une des pionnières, l'attaque des indiens, les bandits, les soucis techniques dus au chariots, la rivière à traverser... etc... En y ajoutant les thématiques chères à John Ford comme la solidarité familiale et/ou amicale, le courage en solo et en équipe... Au final John Ford sert sur un plateau un western à ses plus fidèles compagnons de tournage mais, bizarrement, le réalisateur semble s'être un peu reposé sur ses lauriers. Le parcours est relativement calme, les bandits sont peu impressionnants, les incidents naturels sont tout aussi décevants et le pire arrive avec les indiens dans une partie râtée, "Les Affameurs" (1952) de Anthony Mann ou "La dernière Caravane" (1956) de Delmer Daves ou encore "La route vers l'Ouest" (1967) de Andrew V. Mc Laglen. Mais surtout rappelons que John Ford a signé des chefs d'oeuvres qui le place encore aujourd'hui comme le maitre incontesté du genre avec "La Chevauchée fantastique" (1939), "La prisonnière du désert" (1956) et "L'Homme qui tua Liberty Valance" (1962)... Conclusion, "Le Convoi des Braves" est un western très plaisant et de bonne facture mais ça reste uatant un film mineur qu'un western mineur pour John Ford.