Les Trois Mousquetaires (1953) de André Hunebelle

Enième adaptation du célèbre roman de Alexandre Dumas Père, un roman qui reste un monument de la littérature et qui a déjà maintes adaptations dont les plus connues sont "Les Trois Mousquetaires" (1948) de George Sydney avec Gene Kelly et Lana Turner, "Les Trois Mousquetaires" (1961) de Bernard Borderie avec Bernard Barray et Mylène Demongeot et la version (1973-1974) de Richard Lester avec Richard Chamberlain et Faye Dunaway. La dernière en date étant l'extravagante version de 2011 de W.S. Anderson. On ne fera pas l'affront de résumer l'histoire ici. Au casting de grands acteurs, surtout venus du théâtre, avec Jacques François en Aramis et Jean Partinelli en Athos, on reconnait le truculent Gino Cervi en Porthos (qui venait de faire face à Fernandel dans "Le petit monde de Don Camillo" en 1952) et, surtout, dans le rôle de d'Artagnan l'acteur Georges Marchal, grande star de l'époque, comparable à Jean Marais ou Gérard Philippe spécialisé dans les films d'époque (peplum et cape et d'épée) mais dont la postérité sera bien moindre que ces camarades.

Les Trois Mousquetaires (1953) de André HunebelleLes Trois Mousquetaires (1953) de André Hunebelle

En prime nous avons un Planchet mythique avec dans le rôle un certain Bourvil qui n'est pas encore la star qui explosera avec le chef d'oeuvre "La Traversée de paris" (1956) de Claude Autant-Lara. Bourvil est un atout non négligeable dans ce film dans un rôle qui reprendra dans des similarités troublantes et avec le même réalisateur dans "Cadet Roussel" (1954) et surtout le dyptique "Le Bossu" (1959) et "Le Capitan" (1960) tous deux avec Jean Marais. Le réalisateur prouve qu'il sait s'entourer puisqu'il fait appel à Michel Audiard pour le scénario, ce dernier ayant été lancé dans le cinéma grâce à Hunebelle avec "Mission à Tanger" (1949). Audiard s'y est amusé à moderniser le fond avec quelques anachronismes amusant comme le fait que les gens de maison devraient fonder un syndicat ! Malheureusement si sur le papier le film a tout pour séduire le réalisateur ne parvient jamais à rendre hommage au roman et signe un petit film d'aventure beaucoup trop sage. Les méchants (Richelieu et Rochefort) sont d'un charisme trop pauvre, Milady n'est pas assez vénéneuse, les mousquetaires sans panache dont un D'Artagnan qui manque de bondissant, surtout peu de temps après le magnifique Gene Kelly dans la version de 1948. On ne serait pas loin de préférer le comique plus assumé de la version avec les Charlots, "Les quatre Charlots mousquetaires" (1974) d'un certain... André Hunebelle !

Note : Trois Mousquetaires (1953) André HunebelleTrois Mousquetaires (1953) André Hunebelle

Dans ce film Bourvil/Planchet est à la fois l'atout et le défaut ; atout parce que Bourvil vole la vedette aux mousquetaires et que tout l'humour repose sur lui, défaut parce que l'intrigue ne repose pas sur lui et que le reste parait alors bien fade. Un divertissement sympathique mais qui reste bien loin des autres films plus prestiogieux.