[Quais du Polar] Au Ciné Toboggan, Arrêtez-moi là en présence de l’auteur et du réalisateur

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Vendredi 1er avril à 20h30, Quais du Polar s’invite au Ciné Toboggan pour la projection de « Arrêtez-moi là » de Gilles Bannier.

La séance sera présentée par le réalisateur Gilles Bannier (Engrenages), et Iain Levison, auteur du roman éponyme dont est tiré ce premier film, meilleur polar français de l’année 2015.

A travers Arrête-moi là, le réalisateur comme l’écrivain dissèquent une erreur judiciaire contemporaine.

Toutes les informations pratiques sur : www.letoboggan.com
Voir le reste de la programmation du week-end Quais du polar

Arrêtez-moi là
De Gilles Bannier
Avec Reda Kateb, Léa Drucker
 France – 2015 – 1h34

Date de sortie : 6 janvier 2016

Syonopsis

Chauffeur de taxi à Nice, Samson Cazalet, charge une cliente à l’aéroport. Un charme réciproque opère. Le soir même, la fille de cette femme disparaît et des preuves accablent Samson. Comment convaincre de son innocence lorsqu’on est le coupable idéal ?

A propos du film

Le film est adapté d’un roman qui est lui-même inspiré d’un fait divers survenu aux Etats-Unis en 2002 et dans lequel un homme innocent se voit croupir en prison puisqu’accusé à tort de l’enlèvement d’Elizabeth Smart, une adolescente de 14 ans, à Salt Lake City.

Ce qui a le plus marqué l’écrivain Iain Levison dans ce fait divers était cet engouement des médias à en parler énormément du fait qu’il s’agisse d’une victime blanche, riche et jolie. Devant cette explosion médiatique, la police fut contrainte d’arrêter un suspect. La fillette a été retrouvée dix mois plus tard mais entre-temps l’innocent est mort en prison de circonstances étranges…  Il avait été emprisonné sans preuve et n’avait pas les moyens de se payer un avocat.

L’enjeu du film était donc d’adapter cette histoire américaine sur le sol français, les deux pays n’ayant pas du tout le même code pénal : « Avec Nathalie Hertzberg, ma coscénariste, nous avons rencontré plusieurs avocats pénalistes pour étudier les pistes qui nous permettraient de relever ce challenge. Et avons écrit les premières versions du scénario sous le regard de l’un d’entre eux : le film devait s’inscrire dans un cadre juridique irréprochable. Au final, le fait que Samson Cazalet soit condamné à perpétuité avec une peine incompressible de 22 ans, c’est-à-dire sa vie entière d’adulte, me paraît finalement être un atout pour le film : il y a quelque chose de monstrueux dans la perspective de se faire voler chaque jour de sa vie pour un homme innocent des crimes dont on l’accuse… »

L’une des raisons ayant poussé le cinéaste à se lancer dans l’aventure était de traiter la très cinématographique thématique du héros injustement condamné. Il s’agissait aussi pour lui, après avoir étudié pendant de longues années le système judiciaire pour les besoins des épisodes de séries qu’il a réalisés (Engrenages), de représenter cette idée d’une justice à deux vitesse en France. Cette dernière s’exprime au travers du personnage de Reda Kateb qui n’a aucune connaissance du milieu, pas d’argent et pas de famille pour se défendre efficacement.

Les scènes du film au début de la détention du personnage de Reda Kateb ont été tournées au centre pénitentiaire de La Farlède à Toulon qui est une prison très moderne où l’équipe a pu être accueillie. Les détenus et surveillants que l’on y voit sont donc tous vrais.