Genre : horreur
Année : 2001
Durée : 1h35
L'histoire : Un avion s'écrase en catastrophe sur une île du Pacifique Sud. A son bord, une troupe venue enquêter sur un virus local. Une fois arrivés, ils ne vont pas tarder à être confrontés à une araignée géante, mutante, d'origine extraterrestre et animée par un instinct vorace et carnassier.
La critique :
La carrière cinématographique de Jack Sholder commence au début des années 1980. Il participe (en tant que monteur) à Carnage, un slasher à succès. Puis l'année d'après, en 1982, il réalise son tout premier long-métrage, Dément. En 1985, Jack Sholder a la lourde tâche de succéder à Wes Craven pour La Revanche de Freddy (1985), qui est donc la suite de Les Griffes de la Nuit (1984).
Répudié et conspué au moment de sa sortie, ce second volet n'est pourtant pas la catastrophe annoncée. Mais Jack Sholder vit très mal cette (quasi) éviction du système hollywoodien. Qu'à cela ne tienne, le cinéaste va désormais se focaliser sur les séries B et les séries télévisées. Dans les années 2000, c'est le grand retour des arachnides dans le cinéma horrifique.
Spiders (Gary Jones, 2000), Spiders 2 (Sam Firstenberg, 2001) et Arac Attack : les monstres à 8 pattes (Ellory Elkayem, 2002) sont autant de tentatives foireuses et impécunières. Vient également s'ajouter Arachnid, une production espagnole réalisée par le même Jack Sholder en 2001. La distribution du film réunit Chris Potter, Alex Reid, José Sancho, Neus Asensi et Ravil Isyanov.
Attention, SPOILERS ! Un avion s'écrase en catastrophe sur une île du Pacifique Sud. A son bord, une troupe venue enquêter sur un virus local. Une fois arrivés, ils ne vont pas tarder à être confrontés à une araignée géante, mutante, d'origine extraterrestre et animée par un instinct vorace et carnassier. Le scénario d'Arachnid est à la fois classique et laconique.
On retrouve tous les clichés du genre : le crash d'un avion, l'atterrissage forcé sur une île inconnue, l'attaque d'araignées mutantes, une histoire d'amour peu passionnante entre un aventurier (Valentine) et la belle pilote de l'avion (Mercer) et toute une série de rebondissements amphigouriques. Pour Jack Sholder, cela sent bon le film de commande ! D'ailleurs, le réalisateur semble peu concerné par son film.
En mode pilotage automatique, le cinéaste s'inspire de Tarantula ! (Jack Arnold, 1955), dont il reprend peu ou prou le même scénario. A la seule différence que les inimitiés ne se déroulent pas dans un espace chaotique et désertique, mais sur une île. Hélas, la comparaison s'arrête bien là. Certes, presque cinquante ans séparent les deux films. Pourtant, ce sont bien les effets spéciaux d'Arachnid qui paraissent obsolètes.
Concernant le design de nos chères créatures aux pattes oblongues, Jack Sholder tergiverse entre les effets visuels surannés et les bonnes vieilles maquettes mécaniques activées (maladroitement) par des techniciens en déveine. Ici, peu ou prou de réflexion sur les conséquences du nucléaire. Dans Arachnid, il est bien question d'un cas curieux (et inquiétant) de gigantisme animal.
Mais Jack Sholder élude toute diatribe de la radioactivité et du capitalisme. N'est pas Jack Arnold qui veut. Alors quelle est (ou quelle serait) la raison de ce cas avarié de gigantisme ? Tout simplement une mystérieuse substance extraterrestre. Point barre. Rien de plus. Pendant plus de 45 minutes, il faudra donc supporter les conversations oiseuses de nos protagonistes.
En résumé, pendant plus de la moitié du film, il ne se passe strictement rien ou presque. Certes, un membre de l'expédition est piqué (par quoi ? On ne le saura jamais... Sans doute une araignée miniature...) et meurt quelques heures plus tard. A partir de là, le long-métrage se transforme en survival dans la jungle. Après toute une série de péripéties (encore une fois peu passionnantes), les araignées surgissent enfin à l'écran. Curieusement, nos protagonistes sont à peine surpris et émoustillés par ces créatures gigantesques qui dévorent tout sur leur passage. La partie de massacre peut enfin commencer !
Hélas, malgré un capital sympathie indéniable, Arachnid se montre fort décevant. La faute revient essentiellement à un scénario ultra conventionnel. Viennent également s'ajouter des personnages et des histoires alternatives sans relief. A l'image de la dilection amoureuse entre Valentine et Mercer qui ne présente aucun intérêt. Pis, à aucun moment, on ne reconnaît le style rigoureux de Jack Sholder, pourtant expert de la série B. Bref, un petit nanar sans envergure et à réserver aux fans invétérés d'araignées en mousse !
Côte : Nanar