Envie de noirceur, d'une plongée terrifiante dans la peau d'un serial killer ? La compassion du diable de Fabio M. Mitchelli, qui vient de paraître aux Éditions Milady, est pour vous. Voici notre avis.
Fabio M. Mitchelli est né à Vienne (Isère) en 1973. Musicien, il a suivi un cursus jazz à Lyon et a évolué pendant près de dix ans en tant que saxophoniste. Écrivain, il est auteur de thrillers psychologiques, romans et nouvelles. Depuis l'adolescence il est passionné par la lecture fantastique. Il aime mêler à la fiction des éléments puisés dans le chaudron du réel. La compassion du diable, c'est exactement cela un mixte de fiction et de réalité. Fabio M. Mitchelli réinvente le genre du true crime.
La compassion du diable, un thriller noir, très noir
Fabio M. Mitchelli s'est inspiré des horreurs commises par Jeffrey Dahmer et Anthony Sowell, tous deux tueurs en série, pour écrire La compassion du diable. Il nous plonge dans l'univers glauque, barbare et trash de Blake. Blake fuyait la solitude, mais elle le rattrapait toujours, l'écrasait, l'étouffait. La seule façon de lutter, c'était de garder à tout jamais avec lui, en lui, les chairs de ses victimes...
Tout commence en 1963. Nous sommes aux États-Unis, dans l'Ohio, à Cleveland. Le club 777 regorge de petites salopes mais aussi de jeunes hommes gays. Débute alors une série de meurtres bien gores. Une légende vient de naître.
Nous voici propulsés en 1981. Dans la réserve naturelle de Fort Peck Lake (Montana), des employés s'activant à éradiquer une herbe parasite polluant les berges de la rivière Cuyahoga, découvrent deux grands cylindres en plastique contenant chacun un corps momifié et mutilé. Freddy Lawrence et Victoria Fletcher sont chargés de l'enquête. L'investigation les mènera sur d'effroyables charniers. Toutes les victimes sont de jeunes hommes. Ils ont tous été atrocement torturés. La traque du serial killer surnommé " le boucher de Cleveland " va alors commencer. Au cours de l'enquête, Freddy et Victoria seront hantés par les fantômes de leur passé qui refont surface. Mais qu'ont-ils donc à cacher ?
La compassion du diable, un thriller rythmé, très rythmé
Dès les premières pages, La compassion du diable nous plonge dans les secrets d'une âme criminelle. D'abord in utero, pour nous mener jusqu'au matin du 18 décembre 1984. Une vie terrifiante que Fabio M. Mitchelli nous narre avec beaucoup de talent. Sans s'encombrer de fioritures, il va droit au but. Il décrit les scènes de barbarie de manière très cash, très trash. Le sang gicle, il nous éclabousse. Cannibalisme et nécrophilie sont au rendez-vous. L'odeur de la chair, de la mort nous envahit.
L'écriture est efficace tout comme la construction du roman. En alternant les flashbacks, Fabio M. Mitchelli donne du rythme. Les chapitres sont courts et denses. Tellement courts que le lecteur est vite largué. Il lui faut alors s'accrocher pour resituer la narration. C'est un peu déstabilisant. Ceci étant le rythme est tellement soutenu que l'on tourne les pages et l'on ne voit rien venir. Impossible d'anticiper la fin et ça, c'est bon ! Ce qui l'est également c'est que La compassion du diable bénéficie d'une incroyable bande-son. Impossible de s'assoupir.
Alors, si les tueurs en série vous fascinent, si vous avez toujours voulu savoir ce qu'il pouvait bien se passer dans leur tête, sans jamais le demander, La compassion du diable est pour vous. Sinon, âme sensible, s'abstenir.
Encore merci aux Éditions Milady de nous avoir fait découvrir cet auteur français et ce thriller haletant.
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