Five : La comédie française qui renouvelle le genre

Par Kinocinéblog @amauryfoucart
Igor Gotesman, nous lui devons quelques-uns des meilleurs sketchs de la mini-série Casting(s), ainsi que le scénario du Nouveau (coécrit avec Rudi Rosenberg), l'un des plus beaux teenage movies jamais réalisés dans notre pays. Vous ne serez donc pas déçu de Five, son premier long-métrage en tant que réalisateur qui, en plus de combler efficacement les attentes suscitées, apporte un vent de fraîcheur bienvenu dans le paysage si inégal des comédies françaises.

Date de sortie : 30 mars 2016Réalisation, scénario : Igor GotesmanGenre : ComédieNationalité : Français
Cinq amis d'enfance rêvent depuis toujours d'habiter en colocation. Lorsque l'occasion d'emménager ensemble se présente, Julia, Vadim, Nestor et Timothée n'hésitent pas une seule seconde surtout quand Samuel se propose de payer la moitié du loyer ! A peine installés, Samuel se retrouve sur la paille mais décide de ne rien dire aux autres et d'assumer sa part en se mettant à vendre de l'herbe. Mais n'est pas dealer qui veut et quand tout dégénère, Samuel n'a d'autres choix que de se tourner vers la seule famille qu'il lui reste : ses amis !

Pierre Niney et François Civil


Une nouvelle génération de comiques serait-elle en train d'émerger ? Comme Radiostars et donc Le Nouveau, qui avait révélé Rudi Rosenberg il y a quelques mois, Five confirme le talent d'un nouvel auteur biberonné à ce qui se fait de mieux aux US en matière de comédies. En effet, Gotesman ne cache pas ses influences américaines et son amour pour le cinéma de Judd Apatow se ressent fortement à l'écran (on pense notamment à En Cloque, mode d'emploi). Au final, les cinq colocataires du film sont comme une version légèrement boboïsée de la clique de Seth Rogen : même addiction à la fumette, même langage cru et toujours ce côté « grands gamins attendrissants ».
Chaque personnage est attachant, correctement traité et brillamment interprété par un casting en roue libre. On retient principalement les prestations de Pierre Niney et François Civil, hilarants dans leur manière de bafouiller ou de faire les pitres. Igor Gotesman quant à lui, en plus d’imposer un audacieux sens du cadre et de la mise en scène, s'offre un joli rôle secondaire avec lequel il semble très à l'aise. Dans de plus brèves apparitions, on retrouve également Fanny Ardant, assez surprenante, et un Pascal Demolon épatant de drôlerie, tant son improbable personnage est dérangeant.

Idrissa Hanrot, François Civil, Pierre Niney,
Margot Bancilhon et Igor Gotesman


Concernant le scénario, on regrettera seulement quelques faciles ficelles et un aspect BCBG à deux doigts d'être « trop politiquement correct ». Mais on ne va pas chipoter non plus, car cela ne plombe en rien la qualité de l'écriture, qui bénéficie d'un rythme extrêmement soutenu et de dialogues virtuoses, laissant une large part à l'improvisation. Enfin, il est important de saluer l'impeccable travail du groupe Gush sur la bande originale, qui assure une ambiance électro-pop rayonnante !
Plus qu'un simple film de potes, Five est une parfaite ode à l’amitié, portée par d’irrésistibles comédiens. Une comédie ultra moderne et réjouissante, d'une qualité que l'on aimerait plus souvent rencontrer. On a d'ailleurs hâte de revoir cette bande dans d'autres longs-métrages de ce style !
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