Volta à terra est un documentaire différent, qui détonne avec le panorama cinématographique habituel. L’oeil de Placido est à la fois bienveillant et implacable : aucun détail ne lui échappe. De la beauté des paysages à la rugosité du quotidien des paysans, de la torpeur latente qui se dégage des journées pourtant bien chargées à la liesse des fêtes du village, des discussions en famille autour de la table aux silences qu’impose la nature, le cinéaste donne à voir autant qu’à écouter.
Voici les moutons tondus aux ciseaux, les airs d’harmonica qui ponctuent le travail auprès des bêtes, le curé qui, invité à déjeuner lors des fêtes religieuses, s’improvise médecin à la demande de ses hôtes, le grand-père d’une rare élégance qui part labourer la terre en tracteur et en pantalon de costume… Et puis il y a le jeune Daniel, déjà mature et lucide, qui aimerait tomber amoureux et échapper à ce profond sentiment de solitude.
Et malgré quelques scènes difficiles, Volta à terra est un documentaire fascinant, au charme insaisissable. Un bel hommage au monde paysan, courageux, ardu et travailleur.
Sortie le 30 mars 2016.