Après le grand ratage artistique qu'était Man of Steel et avec un titre aussi racoleur que Batman v Superman, on pouvait s'attendre au pire et effectivement, malgré un franc succès en salles, le nouveau film de Zack Snyder (L'Armée des morts, 300, Watchmen...) fait depuis deux semaines l'objet de critiques plutôt mitigées. Nous aurions aimé apporter un avis un peu plus nuancé, seulement on ne va pas se mentir, il n'y a pas grand-chose à sauver là-dedans...
Date de sortie : 23 mars 2016
Réalisation : Zack Snyder
Genre : Super-héros, action, fantastique
Nationalité : Américain
Habituellement, j'aime beaucoup ce que fait Zack Snyder (surtout Sucker Punch qui est son oeuvre la plus personnelle, la plus inventive...), c'est un véritable esthète et il parvient toujours à imposer sa patte d'auteur, même sur de grandes productions telles que les films de super-héros. En effet, il y a dans Batman v Superman plusieurs partis pris qui rendent le long-métrage bien plus intéressant que n'importe quel produit Marvel sorti ces dernières années (à l’exception peut-être de Deadpool). Tout n'est donc pas à jeter, surtout pas le mode de stylisation de Snyder, ni ses métaphores bibliques, qui frôlent parfois le mauvais goût certes, mais qui ont au moins le mérite d'être assez osées.
Il faut savoir que sur les vingt ou trente premières minutes, j'étais plutôt enthousiaste et même empli de bonne volonté pour apprécier cette Aube de la Justice dans sa globalité. Tout d'abord, le film s'ouvre sur un assez beau clip musical mettant en scène la mort des parents de Bruce Wayne (« encore ?! » me direz-vous, mais je vous assure c'est visuellement sublime), vient ensuite une trouvaille scénaristique assez audacieuse : rejouer la destruction de Metropolis qui avait lieu à la fin Man of Steel, mais du point de vue des citoyens, ce qui donne une troublante scène d'action, évidemment marquée par l'imagerie des attentats du 11 septembre. Après cela cependant, j'ai vite déchanté.
Si Zack Snyder a un certain talent pour les ralentis esthétisés, on ne peut pas en dire autant de ses scènes de combat, véritables gloubi-boulgas d'images de synthèse perdues dans un découpage anarchique, aussi illisible que toutes ces sous-intrigues inutilement compliquées, bourrées de personnages secondaires à peine esquissés (n'est pas Christopher Nolan qui veut !) et qui cachent en réalité un scénario psychologisant d'une bêtise sans nom. Au final, la raison pour laquelle Batman (Ben Affleck, pas si mauvais) et Superman (Henry Cavill, toujours aussi monolithique) s’affrontent n’a plus aucun sens et ces derniers finissent par se réconcilier car leurs mères respectives s'appellent toutes les deux Martha (??!!).
Entre-temps, on a droit au cabotinage de Jesse Eisenberg, qui incarne un méchant bien souvent pitoyable et dont on ne comprend pas vraiment les motivations, mais j'avoue quand même avoir ri une ou deux fois à ses blagues (oui, je pense à ce petit bonbon à sucer). Par ailleurs, ces rares touches d'humour sont plutôt bienvenues, car Dieu que ce film se prend mortellement au sérieux ! C'est d'un ennui accablant (aussi accablant que la soupe musicale servie par Hans Zimmer et Junkie XL), c'est long, très long, deux plombes et demie, il faut s'accrocher !
Ayant fini par abandonner la compréhension du film après une longue lutte contre le sommeil, je n'ai rien trouvé de plus intéressant que d'observer les spectateurs de ma salle. À ma droite donc, un monsieur ronflait et son voisin semblait avoir des impatiences dans les jambes (c'était également mon cas). Devant moi, un ado complètement dépité levait les bras au ciel à chaque scène un peu ridicule (c'est-à-dire souvent) et derrière moi, un couple chuchotait sans arrêt, se demandant si ce qu'ils voyaient était bien réel ou non... Je me suis ensuite endormi, jusqu'à ce qu'une immonde créature numérique vienne tabasser la Justice League (Wonder Woman semble avoir rejoint le groupe) dans un bruyant combat d'effets spéciaux dégoulinants... Quand on croit en avoir terminé, on nous impose encore un interminable épilogue, qui s'achève en plus sur un plan semblant désamorcer une issue tragique (assez couillue, il faut l'admettre) mise en place vingt minutes plus tôt !
Vous l'avez compris, malgré une bonne introduction et quelques qualités esthétiques, Batman v Superman : L'Aube de la Justice est un film de super-héros que je déconseille fortement et très sincèrement. Fuyez, pauvres fous !
Note: ★★★★★
Date de sortie : 23 mars 2016
Réalisation : Zack Snyder
Genre : Super-héros, action, fantastique
Nationalité : Américain
Craignant que Superman n'abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l'affronter : le monde a-t-il davantage besoin d'un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d'un justicier à la force redoutable mais d'origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l'horizon...
Henry Cavill
Habituellement, j'aime beaucoup ce que fait Zack Snyder (surtout Sucker Punch qui est son oeuvre la plus personnelle, la plus inventive...), c'est un véritable esthète et il parvient toujours à imposer sa patte d'auteur, même sur de grandes productions telles que les films de super-héros. En effet, il y a dans Batman v Superman plusieurs partis pris qui rendent le long-métrage bien plus intéressant que n'importe quel produit Marvel sorti ces dernières années (à l’exception peut-être de Deadpool). Tout n'est donc pas à jeter, surtout pas le mode de stylisation de Snyder, ni ses métaphores bibliques, qui frôlent parfois le mauvais goût certes, mais qui ont au moins le mérite d'être assez osées.
Il faut savoir que sur les vingt ou trente premières minutes, j'étais plutôt enthousiaste et même empli de bonne volonté pour apprécier cette Aube de la Justice dans sa globalité. Tout d'abord, le film s'ouvre sur un assez beau clip musical mettant en scène la mort des parents de Bruce Wayne (« encore ?! » me direz-vous, mais je vous assure c'est visuellement sublime), vient ensuite une trouvaille scénaristique assez audacieuse : rejouer la destruction de Metropolis qui avait lieu à la fin Man of Steel, mais du point de vue des citoyens, ce qui donne une troublante scène d'action, évidemment marquée par l'imagerie des attentats du 11 septembre. Après cela cependant, j'ai vite déchanté.
Ben Affleck
Si Zack Snyder a un certain talent pour les ralentis esthétisés, on ne peut pas en dire autant de ses scènes de combat, véritables gloubi-boulgas d'images de synthèse perdues dans un découpage anarchique, aussi illisible que toutes ces sous-intrigues inutilement compliquées, bourrées de personnages secondaires à peine esquissés (n'est pas Christopher Nolan qui veut !) et qui cachent en réalité un scénario psychologisant d'une bêtise sans nom. Au final, la raison pour laquelle Batman (Ben Affleck, pas si mauvais) et Superman (Henry Cavill, toujours aussi monolithique) s’affrontent n’a plus aucun sens et ces derniers finissent par se réconcilier car leurs mères respectives s'appellent toutes les deux Martha (??!!).
Entre-temps, on a droit au cabotinage de Jesse Eisenberg, qui incarne un méchant bien souvent pitoyable et dont on ne comprend pas vraiment les motivations, mais j'avoue quand même avoir ri une ou deux fois à ses blagues (oui, je pense à ce petit bonbon à sucer). Par ailleurs, ces rares touches d'humour sont plutôt bienvenues, car Dieu que ce film se prend mortellement au sérieux ! C'est d'un ennui accablant (aussi accablant que la soupe musicale servie par Hans Zimmer et Junkie XL), c'est long, très long, deux plombes et demie, il faut s'accrocher !
Jesse Eisenberg
Ayant fini par abandonner la compréhension du film après une longue lutte contre le sommeil, je n'ai rien trouvé de plus intéressant que d'observer les spectateurs de ma salle. À ma droite donc, un monsieur ronflait et son voisin semblait avoir des impatiences dans les jambes (c'était également mon cas). Devant moi, un ado complètement dépité levait les bras au ciel à chaque scène un peu ridicule (c'est-à-dire souvent) et derrière moi, un couple chuchotait sans arrêt, se demandant si ce qu'ils voyaient était bien réel ou non... Je me suis ensuite endormi, jusqu'à ce qu'une immonde créature numérique vienne tabasser la Justice League (Wonder Woman semble avoir rejoint le groupe) dans un bruyant combat d'effets spéciaux dégoulinants... Quand on croit en avoir terminé, on nous impose encore un interminable épilogue, qui s'achève en plus sur un plan semblant désamorcer une issue tragique (assez couillue, il faut l'admettre) mise en place vingt minutes plus tôt !
Vous l'avez compris, malgré une bonne introduction et quelques qualités esthétiques, Batman v Superman : L'Aube de la Justice est un film de super-héros que je déconseille fortement et très sincèrement. Fuyez, pauvres fous !
Note: ★★★★★