Les Ruines (Les fleurs du mal)

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Genre : horreur (interdit aux - 12 ans)
Année : 2008
Durée : 1h31

L'histoire : Durant leurs vacances à Cancun, Amy, sa meilleure amie Stacy et leurs petits amis respectifs, Jeff et Eric, font la connaissance d'un touriste allemand, Mathis, et de son copain grec, Dimitri. Lorsque le frère de ce dernier disparaît mystérieusement à l'intérieur d'une pyramide maya, le groupe décide d'explorer la ruine, recouverte d'une étrange plante grimpante. Pourchassés par une tribu hostile, les six jeunes sont contraints de gagner le sommet de la pyramide, déclenchant du même coup l'ire et les appétits d'une monstrueuse plante carnivore. 

La critique :

Carter Smith est avant tout un photographe de mode. Les Ruines, sorti en 2008, reste à ce jour sa seule (grande) réalisation pour le cinéma. Certes, le cinéaste a aussi tourné quelques courts-métrages (Me and Max, Bugcrush ou encore Yearbook), mais plus ou moins dans la confidentialité. L'air de rien, Les Ruines est tout de même produit par Ben Stiller, un acteur surtout spécialisé dans les comédies grivoises et licencieuses. Ici point de comédie mais un retour (assez curieux) à un genre horrifique en perdition : l'épouvante et plus précisément un mal étrange qui s'empare d'une région, en particulier d'une pyramide maya. Dans les années 2000, c'est le torture porn qui triomphe dans les salles obscures.
Saw (James Wan, 2004) et Hostel (Eli Roth, 2006) sont synonymes de succès et de rentabilité. Surtout, ils inspirent de nombreux succédanés.

Clairement, Les Ruines ne s'inscrit guère dans cette tendance ni dans celle de "remaker" les anciens classiques horrifiques du cinéma hollywoodien. D'ailleurs, le film ne sortira en France que dans quelques salles de cinéma indépendantes avant de disparaître (plus ou moins) dans l'anonymat. Pourtant, le long-métrage rentabilise son budget impécunier. Hélas, Carter Smith n'apprécie guère ce succès "d'estime". Certes, Les Ruines obtient plutôt des critiques panégyriques.
Mais Carter Smith cherche clairement le buzz avec ce film d'épouvante mutin, qui vise à la fois la simplicité et l'efficacité. Les Ruines est aussi l'adaptation d'un best-seller de Scott Smith. La distribution du long-métrage réunit Jonathan Tucker, Jena Malone, Shawn Ashmore, Laura Ramsey et Joe Anderson. 

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Parmi ce casting, on trouve donc cette nouvelle génération hollywoodienne. Par exemple, on a pu voir Jonathan Tucker dans le remake de Massacre à la Tronçonneuse (Marcus Nispel, 2003), Jena Malone dans Into the Wild (Sean Penn, 2007), Shawn Ashmore dans le remake de Mother's Day (Darren Lynn Bousman, 2011), Laura Ramsey dans Somewhere (Sofia Coppola, 2010), ou encore Joe Anderson dans Across the Universe (Julie Taymor, 2007).
A priori, le scénario de Les Ruines est plutôt laconique. Attention, SPOILERS ! Durant leurs vacances à Cancun, Amy, sa meilleure amie Stacy et leurs petits amis respectifs, Jeff et Eric, font la connaissance d'un touriste allemand, Mathis, et de son copain grec, Dimitri. Lorsque le frère de ce dernier disparaît mystérieusement à l'intérieur d'une pyramide maya, le groupe décide d'explorer la ruine, recouverte d'une étrange plante grimpante.

Pourchassés par une tribu hostile, les six jeunes sont contraints de gagner le sommet de la pyramide, déclenchant du même coup l'ire et les appétits d'une monstrueuse plante carnivore. Ce n'est pas la première fois que le cinéma fantastique confronte le spectateur à des plantes hostiles et fallacieuses. Par exemple, comment ne pas citer L'invasion des profanateurs de sépultures (Don Siegel, 1956) et ses nombreux remakes ? Toutefois, Les Ruines se détache singulièrement de ses modèles.
Ici, point d'invasion extraterrestre insidieuse, mais un récit de facture conventionnelle, dans la grande tendance des films d'horreur consuméristes. Sur ce dernier point, Carter Smith emprunte une formule gagnante et opportuniste : de jeunes acteurs sortis d'une agence de mannequinat, un scénario qui va directement à l'essentiel puis très vite, la présentation des inimitiés.

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L'intérêt du long-métrage ne repose pas vraiment sur ses protagonistes, un peu trop caricaturaux pour susciter réellement l'adhésion, mais plutôt sur son monstre végétal et ses lianes oblongues, meurtrières et tentaculaires. Certes, reconnaissons que l'interprétation est plutôt correcte à défaut d'être transcendante. Après vingt petites minutes de bobine, notre quatre héros, quasi impubères, sont déjà relégués au sommet d'une pyramide maya, au beau milieu de nulle part, tout du moins dans une jungle à la fois touristique et énigmatique. En bas de l'édifice, ce sont de curieux mercenaires du coin qui pointent leurs armes sur Stacy et sa petite bande. Dès lors, le ton du film devient comminatoire.
Une menace incoercible et inexpugnable semble se trouver (à la fois) à l'intérieur et à l'extérieur de la pyramide.

A nouveau, Carter Smith utilise tous les bons vieux clichés du genre : un malencontreux accident qui oblige nos amis à rester sur place, puis l'exploration de l'édifice. A son épicentre, jonchent tout un tas de cadavres dépouillés de leur sang. Le responsable ? Ou plutôt la responsable... Une plante capable de reproduire le son des téléphones portables ainsi que les cris d'orfraie de nos protagonistes.
A partir de là, le film peut s'appuyer sur de nombreuses séquences de suspense et de frousse plutôt bien senties. Au programme, amputation des deux jambes d'un malheureux aventurier puis une plante qui s'immisce à l'intérieur des orifices, provoquant la suspicion, l'ire et la paranoïa au sein de notre petite escouade. Carter Smith joue habilement avec les nerfs du spectateur.
Clairement, Les Ruines se situe dans la moyenne générale des bons films d'horreur actuels, tout du moins les plus probes et les plus corrects. Toutefois, rien de génial non plus. Pas de quoi se relever la nuit. Encore une fois, le script reste beaucoup trop classique et élusif pour transcender son sujet. Par exemple, quid sur les racines et les origines de cette plante mystérieuse ?
Carter Smith esquive volontairement cette piste. Néanmoins, malgré ses petits défauts, Les Ruines méritait un peu mieux qu'une sortie discrète au cinéma.

Note : 13/20

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