Qu'est-ce qu'il y a de plus détestable qu'une mauvaise comédie ? Une mauvaise comédie dont les distributeurs n'ont pas le courage d'assumer les failles, catégorie auquel ce retour des Visiteurs fait parti...
La coutume n'est pas nouvelle pour la critique française, des films comme " Les Profs 2 " ou " Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ? " n'ont pas eu le privilège d'être montrés à la presse par peur de conséquences désastreuses au box-office. Mais en terme de communications, rien n'aura été aussi déplorable que le retour de Jean-Marie Poiré et ses voyageurs temporelles dans le paysage de la comédie française qui n'aura fait parler de lui qu'en surfant sur la communication de TF1, co-producteur du film, en diffusant une publicité de 2h30 chez Arthur et la diffusion obligatoire du premier film. Les journalistes cinémas et critiques auront été privés de projection presse, comme les festivaliers du Festival du Film Fantastique à Bruxelles, afin de limiter le bad buzz. Maintenant que le film est sorti et a pu être vu par critiques, blogueurs et cinéphiles, il est temps de se lâcher une bonne fois et de s'attaquer sur ce néant qu'est le troisième volet des " Visiteurs " .
On retrouve donc le célèbre duo de la comédie française, Godefroy et Jacquoille, capturés par les Révolutionnaires comme à la fin du second volet, " Les Couloirs du Temps ". Transportés à l'ère de la Révolution, on est donc repartis pour suivre la même histoire que les deux précédents volets, le 20ème siècle et l'humour en moins mais toujours avec la même réalisation dorénavant dépassée, donnant l'impression de se retrouver devant un film sorti dans les années 90. Ce troisième volet semble ainsi errer dans les Couloirs du Temps faute à un humour ringard ne provocant aucun rire chez le spectateur, à moins que voir Robespierre ayant une diarrhée ou Christian Clavier singer les mêmes mimiques depuis des années vous fasse encore rire en 2016, ainsi qu'un certain énervement en voyant une comédie ne s'occupant pas de son principal objectif, celle de provoquer le rire.
La vielle-école ( Reno, Clavier, Chazelle etc...) co-opère avec une nouvelle génération d'acteurs comiques ( Franck Dubosc, Karin Viard, Ary Abittan) donnant lieu à une galerie de personnages aussi inexistante que les enjeux du scénario. Pour une comédie, ceci est quelque chose d'extrêmement grave : Si l'équipe de tournage ne croit pas en ce qu'elle fait, pourquoi transmettre cela au spectateur ? Aucune attache aux spectateurs, aucun gag, aucune histoire originale, tout cela est absent dans ce film faisant partie d'une trilogie fort ancrée dans la culture populaire française. Comparé à un film comme " Les Tuches 2 " , plus gros succès français de l'année ne brillant pas pour des qualités cinématographiques et intellects mais qui avait le mérite de faire sourire et de divertir le public, il est triste (mais aussi peu surprenant hélas...) de voir si peu d'effort pour un film prenant son public pour un véritable pigeon.
" Les Visiteurs 3 - La Révolution " est donc une catastrophe cinématographique, probablement industrielle si le bouche-à-oreille calamiteux de la presse et des spectateurs se fait entendre, qui tombera immédiatement dans les oubliettes après son visionnage.
Victor Van De Kadsye