Sortie le 6 avril Réalisation : Jean-Marie Poiré Durée : 1h50
Avec : Jean Reno, Christian Clavier, Karin Viard, Franck Dubosc, Sylvie Testud, Alex Lutz, Marie-Anne Chazel, Ary Abittan
Production : Gaumont, Ouille Productions, TF1 Films Producion, Nexus Factory
Distribution : Gaumont Distribution
Hosanna ?
Après dix-huit ans d'attente, préférer Jacquouille la Fripouille à Jake Gyllenhaal ne fut pas un choix mais une évidence. Ainsi, c'est le cœur palpitant et plein d'appréhension que nous en sommes aller gueroiller en salle pour retrouver notre messire adoré et son fidèle escuyer.
Après un énième micmac dans la recette de la potion, Godefroy de Montmirail et son acolyte Jacquouille la Fripouille se retrouvent coincés au temps de la Révolution. Cette déplaisante diablerie les amène sur la route de la descendance Montmirail, s'apprêtant à fuir pour échapper à l'échafaud, mais aussi à la rencontre du petit petit petit petit fillot de Jacquouille rebaptisé Jacquouillet, accusateur public de son état et proche de Robespierre. Outré par les évènements, le valeureux messire cherche à rentrer en tout hâte au temps des chevaliers, tout ambitionnant de délivrer le dauphin avant...
Peste soit de la Révolution ! Et c'est le cas de le dire... Car une fois l'émotion du thème musical des Visiteurs passée, les retrouvailles tant attendues donnent raison à la méfiance et à la crainte qu'ont pu avoir les fans de la saga quant à ce nouvel opus.
Les plus grandes maisons de productions n'ont rien pu y faire : la fine fleur des acteurs populaires n'a pas su sauver le soldat Godefroy et son fidèle Jacquouille. Avec un scénario particulièrement stérile, le spectateur à presque du mal à comprendre ce qu'il voit et se retrouve aussi perdu dans les couloirs du temps que nos deux protagonistes. Bien que l'on puisse noter l'effort d'avoir voulu créer une histoire à part entière en intégrant logiquement le passé et le futur, force est de constater que cela ne fonctionne pas. Sans prétendre que les films précédents étaient des trésors scénaristiques analysant les dédales de l'esprit humain, l'histoire était pourtant à chaque fois simple et efficace, et, intéressante. Dans ce troisième volet, le récit s'apparente plus à un pseudo cour d'histoire mal joué qu'a un festival de punchlines drôles et moyenâgeuses. Les anachronismes laissent la place à l'humour gras et aux dialogues ratés, donnant la sensation que nos Visiteurs sont perdus pour de bon. On sourit quelque fois, on rit rarement et la déception donne à ces une heure cinquante la sensation d'un enchantement diabolique sous LSD.
Hormis le fait que l'essence même des Visiteurs ait été relayée au second plan - soit le manque de clash entre passé et présent - ce qui a construit le mythe du film est carrément bouté hors de l'écran. Quoique l'idée de passer le flambeau à la jeune génération d'acteurs est bonne et louable, elle reste néanmoins ratée. Aucun des nouveaux Montmirail ne réussit à faire rire et leur omniprésence éclipse le duo qui a fait la gloire des Visiteurs, celui là même que l'on a attendu plus de dix-huit ans. Jean Reno le Grand est quasi inexistant et les scènes entre le seigneur et son serf sont bien trop peu nombreuses, chose d'autant plus rageante puisque ces séquences sont les plus drôles. Les " tayo messire ", " silence maraud " et autre " et on dansera la gigue " (moment furtif mais magnifique, nous tenons à le préciser) mettent du baume sans réussir à recoller les morceaux de notre cœur brisé.
En conclusion, la chaire fraîche des jeunes comédiens ne pallie pas au manque de fraîcheur des Visiteurs : La Révolution et ce sont de bien tristes retrouvailles pour les fans. Le comte de Montmirail et son fidèle Jacquouille resteront nos héros à tout jamais, mais ce n'est visiblement qu'au temps des loups ou à celui des minitels que s'illustre leur fière prestance.
L'avis de Bizard Bizard : tayooooo ! Allez-y au pas, mais juste pour le principe.Crédits images: toutlecine.challenges.fr (couverture) - lexpress.fr - allocine.fr