Un père soustraie son fils des griffes d’une secte où il était considéré comme le messie. Poursuivi par des membres de la secte mais aussi par le FBI ; il va conduire son fils aux pouvoirs troublants vers son destin.Jeff Nichols fait partie de la jeune garde du cinéma américain dont on attend beaucoup… moi le premier. Pour ce 4èmeopus, il va flirter du côté de la SF. Sa SF, teinté 80’s, a bon goût de jouer le décalage avec son époque avec surtout une sobriété bienvenue des effets spéciaux. Nommé par beaucoup comme héritier de Spielberg, en voyant « Midnight Special », des références comme « E.T. » ou « Rencontres du 3ème type » viennent très vite à l’esprit. L’enfant, Alton, est un « E.T. » de chair et d’os ; c’est troublant. Nichols aussi à l’art de l’ellipse narrative comme personne. Il étire à souhait, voire parfois en longueur, son suspense… aboutissant sur un final digne des deux références Spielberguienne précédentes. Mais on peut aussi appeler en renfort Eastwood et « Un monde parfait ». Et pourquoi ? Pour la magnifique cavale d’un père et d’un fils dont on sent la séparation imminente. Jeff Nichols, tout en explorant un genre nouveau, tourne autour des questions qui lui tiennent à cœur : la famille, la différence, la croyance,… et toujours par la fable. Si ce n’est qu’ici, malgré l’intelligence du propos, la psychologie est moins présente qu’à l’accoutumée. Et surtout il ne parvient à atteindre l’émotion narrative d’un « E.T. ». Et pourquoi ? Il retient trop son suspense et étire trop son film ; après une heure, le rythme n’y est plus. Là où dans « Take Shelter » il y avait une angoisse grandissante progressivement autour de la famille ; ici, c’est un peu une répétition de faits. Trop de retenue. Dommage que derrière une mise en scène virtuose dont Nichols est amateur, il y ait des faiblesses au niveau du script et/ou du montage final.Cà reste du bon cinéma… mais les fans de Nichols resteront sur leur faim… peut être trop exigeant avec un jeune cinéaste de 37 seulement et pétri de talent
Sorti en 2016
Ma note: 15/20