Réalisé par : Kevin Munroe et Jericca Cleland
Avec : Squeezie, Jhon Rachid, Kevin Le Rire Jaune, Nikos Aliagas
Sortie le : 13 avril 2016
Durée : 1h34
Budget : /
Distributeur : La Belle Company
Synopsis :Ratchet et Clank unissent leur force, intelligence et courage pour lutter contre le maléfique Drek qui veut détruire la galaxie. Avec l'aide des Rangers Galactiques ils vont se lancer dans une aventure spectaculaire ! Ce duo de choc est basé sur la franchise des jeux vidéo Ratchet & Clank de Sony, qui a été écoulée à plus de 13 millions d'exemplaires à travers le monde.
LE LOMBAX ET SON PETIT ROBOT CRÈVENT L'ÉCRAN !
Nous les attendions avec impatience (enfin, pour être honnête, j'étais certainement le seul chez Pulp Movies à le faire) : Ratchet et Clank, l'un des duos vidéoludiques les plus marquants de l'ère PlayStation, débarquent enfin au cinéma... Depuis leur création par Insomniac Games en 2002, pour accompagner le lancement de la seconde console de salon estampillée Sony, les compères ont fait du chemin avec près de quinze jeux vidéo à leur actif (si l'on compte les spin-off et leurs apparitions dans les PlayStation All-Stars ou Heroes !). 2016 marque pour eux l'année du renouveau, avec ce long-métrage d'animation signé Rainmaker Entertainment, et un reboot avec la sortie d'un nouveau jeu le 15 avril. L'intrigue y est quasiment la même que dans tout le premier jeu, mais s'avère être un bon condensé de l'ensemble de la saga. L'objectif ? Faire redécouvrir la licence à un public jeune, tout en faisant plaisir aux fans... Avec un casting de voix françaises ayant provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, y avait-il vraiment de quoi plomber le film ? Honnêtement, non !
Difficile de réaliser une adaptation plus proche au matériau de base : esthétiquement, on a l'impression d'être devant notre PlayStation, jouant à une partie de Ratchet et Clank, mais sur écran géant ! Aucun écart avec l'univers créé par Insomniac Games (déjà très inspirée par l'animation et les dessins animés lors de la création du premier jeu) n'est permis, et toutes ses particularités parviennent à s'immiscer dans le film... Ses multiples planètes à explorer (forcément bien moins dans le film que dans le jeu, le format ne s'y prêtant pas forcément), les armes et gadgets aux noms farfelus (le Moutonator !) aussi, la fameuse clé à molette de Ratchet ; bref, vraiment tout ! Même les caisses de boulons, que l'on brisait constamment dans les jeux, parviennent à s'incruster sur une grande majorité de plans ! Bon, on regrettera seulement de ne pas avoir vu d'explosion de boulons ou le Groovitron, mais peut-être que ceux-ci nous attendront à l'avenir ?
Au-delà des petits détails, Ratchet et Clank fait bien évidemment réapparaître les personnages emblématiques de son univers, pour réinventer/rafraîchir leur rencontre : Ratchet, le petit lombax perdu sur la planète Veldin, en quête de grandeur et d'aventure (mais un peu naïf), Clank, le robot échappé d'une usine (mais qui n'est pas encore doté de ses petits hélices), et le fameux Capitaine Qwark. Toujours aussi égocentrique, peureux et ridiculement drôle, pour notre plus grand plaisir ! Du côté des antagonistes, Ratchet et Clank met en valeur les deux grands méchants de la première trilogie de l'ère PlayStation, en faisant ressurgir Drek et le docteur Nefarious (revenu dans les épisodes sur PlayStation 3) ! Eux qui n'avaient pourtant aucun lien dans les jeux vidéo forment ici un duo machiavélique mais bien évidemment perturbé, les deux se chamaillant bien plus qu'autre chose... Passé le fan-service, qu'en est-il réellement de l'intrigue ?
Et s'il y a bien autre chose que les équipes de Rainmaker n'ont pas oublié, c'est bien l'humour propre à la saga vidéoludique ! Le pauvre Drek peine à se rendre crédible en tant que méchant, lorsque tous ses sbires s'amusent à tweeter une fois qu'il a le dos tourné. Le Capitaine Qwark est toujours aussi délirant et détestable, et les Rangers Galactiques, les petits nouveaux, parviennent également à se rendre plutôt sympathiques. Grâce à son scénario décomplexé (l'intrigue est simple et certes prévisible, mais le but est est de retrouver cet esprit bon enfant propre à la saga), Ratchet et Clank tient son public en haleine, et fait rire, beaucoup. Et force est de constater que cet humour provient aussi, pour une grande partie, de sa traduction et de son doublage français !
Ce fameux doublage, qui provoqué l'insurrection sur les réseaux sociaux (une pétition a même recueilli plus de 6000 signatures), et même celle de Marc Saez (doubleur de Ratchet dans les premiers jeux vidéo), est finalement très surprenant ! Le fait est que le choix même des comédiens et personnalités ayant participé au doublage contribue à la création de quelques petits vannes ou clins d'oeil plutôt réussis, comme Nikos Aliagas devenant le journaliste Nikas Aliagos, rythmant l'aventure de ses flashs infos, ou bien Christophe Lemoine jouant de ses expériences passées dans la peau de Nefarious... Ratchet et Clank ne cache pas ses inspirations envers la culture populaire (le scénario fortement inspiré de la première trilogie Star Wars, ses transitions identiques à celles de la saga de George Lucas également, les références aux réseaux sociaux...). Et après tout, Squeezie s'en sort plutôt bien dans la peau de Ratchet, tout comme ses amis Jhon Rachid (qui incarne Brax, un Ranger galactique à fond dans l'action) et Kevin Tran (Zed, un petit robot qui saura vous surprendre !). Ils n'ont pas à rougir (ou un peu) face aux poids lourds du doublage également impliqués que sont Patrick Poivey (Qwark) ou Alain Dorval (la voix française de Stallone !)...
Il y a donc de quoi se réjouir devant le travail des équipes de Rainmaker, d'autant plus qu'elles sont également derrière l'adaptation de Sly Raccoon, une autre saga incontournable de la PlayStation ! Et à en croire les quelques clins d'oeil réservés aux franchises estampillées Sony, pourrait-on aussi se rapprocher d'une adaptation de Jak & Daxter ? Pourquoi pas... Le Sony Cinematic Universe est en marche !
Du jeu vidéo au grand écran, il n'y a qu'un pas ! Ratchet et Clank se font aisément à leur nouvel univers, dans un film bourré d'humour et d'action : une réussite.