Carver (Bienvenue dans l'antre de la torture !)

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Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 2008
Durée : 1h38

L'histoire : Deux frères, Pete et Bryan, décident de fêter le départ de Pete pour l'Université. Ils se donnent rendez-vous avec leurs amis Rachel et Zack à Halcyon Ridge, une ville du sud isolée dans les bois. Tous les quatre prévoient de passer quelques jours de camping. Bientôt, ils sont sollicités par un habitant local pour l'aider à nettoyer une cabane dans les bois, avec une petite rénumération à la clé. Les quatre amis acceptent avec réticence. Tout en s'acquittant de la tâche ils découvrent un film en 8MM, qu'ils vont regarder en cachette. Le film dépeint des scènes de violence dont les amis croient d'abord qu'elles sont tournées avec des trucages bon marché. Mais Bryan est le premier à comprendre que les scènes sont... réelles ... et que lui et ses amis seront les prochaines victimes.

La critique :

Bis Repetita ou toujours la même antienne. Depuis le milieu des années 2000 et surtout depuis la sortie de Saw (James Wan, 2004) et Hostel (Eli Roth, 2006) dans les salles obscures, le torture porn s'est démocratisé au cinéma et en vidéo. On ne compte même plus les nombreux succédanés, la plupart du temps avariés, qui sortent en DTV (direct-to-dvd), le but étant de créer à nouveau le buzz et éventuellement les ferveurs des adeptes du cinéma trash.
En général, les scénarios restent peu ou prou identiques et confrontent une bande d'étudiants face à un redoutable tueur psychopathe, fan du bistouri et du scalpel. C'est par exemple le cas de Carver, réalisé par un certain Franklin Guerrero Jr. en 2008. Certes, son nom risque de ne pas vous évoquer grand-chose.

Pourtant, le cinéaste s'est surtout spécialisé dans les courts-métrages et les clips vidéos. Visiblement, Franklin Guerrero Jr. a toujours baigné dans le cinéma d'horreur. Ses classiques ? Massacre à la Tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974), La Colline a des Yeux (Wes Craven, 1977) ou encore La dernière maison sur la gauche (Wes Craven, 1972).
Bref, pas vraiment de surprise au niveau des références. Ca tombe bien. Avec Carver, le réalisateur n'a pas vraiment l'intention de verser dans l'originalité et les grandes nouveautés. Carver constitue également le second long-métrage de Franklin Guerrero Jr., après The 8th Plague. Inutile de mentionner les acteurs à moins que vous connaissiez les noms de Matt Carmody, Savannah Costello, Alex Demah, Erik Jones et Paul Goldblatt, mais j'en doute.

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Le scénario de Carver est à la fois classique et laconique. Attention, SPOILERS ! Deux frères, Pete et Bryan, décident de fêter le départ de Pete pour l'Université. Ils se donnent rendez-vous avec leurs amis Rachel et Zack à Halcyon Ridge, une ville du sud isolée dans les bois. Tous les quatre prévoient de passer quelques jours de camping. Bientôt, ils sont sollicités par un habitant local pour l'aider à nettoyer une cabane dans les bois, avec une petite rénumération à la clé.
Les quatre amis acceptent avec réticence. Tout en s'acquittant de la tâche ils découvrent un film en 8MM, qu'ils vont regarder en cachette. Le film dépeint des scènes de violence dont les amis croient d'abord qu'elles sont tournées avec des trucages bon marché.

Mais Bryan est le premier à comprendre que les scènes sont... réelles ... et que lui et ses amis seront les prochaines victimes. Franklin Guerrero Jr. applique à la lettre la formule (gagnante ?) des derniers tortures porn du moment : de jeunes interprètes sortis d'une école de mannequinat mais condamnés à rester dans l'anonymat, un serial killer au visage disgracieux, des inimitiés qui se déroulent au beau milieu de nulle part et bien sûr toute une série de supplices et d'éviscérations.
Seule petite originalité, toutefois à minorer, le film joue également la carte du (faux) snuff movie à travers cette histoire de quatre étudiants qui trouvent des vidéos de meutres dans la cabane du psychopathe. Eventuellement, Carver pourra peut-être susciter la curiosité et la convoitise des amateurs du cinéma gore avec son interdiction aux moins de 18 ans.

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Certes, au niveau tortures et effusions sanguinaires, le long-métrage délivre largement la marchandise à défaut de l'uppercut annoncé. Comme quoi, l'horreur, le trash et les sévices ne riment pas forcément avec qualité cinématographique. Telle est la leçon à retenir de Carver. Franklin Guerrero Jr. multiplie les incohérences scénaristiques. Certes, avec Carver, ce dernier réalise une sorte de remake de Massacre à la Tronçonneuse avec cette volonté de conférer une ambiance quasi documentaire.
Hélas, et vous vous en doutez, la comparaison s'arrête bien là. En vérité, on se croirait presque dans un mauvais sketch des Inconnus avec cette jeune femme à peine émoustillée par la disparition de sa meilleure amie. Comprenez : elle est partie aux toilettes depuis trois jours mais n'est jamais revenue.

Néanmoins, quand elle va aux gogues, elle rencontre souvent un joli prince charmant avec qui elle lutine et s'énamoure, avant de disparaître mystérieusement dans la nature... Et sincèrement, j'exagère à peine mon propos. A l'image de nos quatre jeunes protagonistes qui s'ébaudissent devant des vidéos de meurtres et de diverses exactions se déroulant dans la forêt du coin. Ensuite, c'est un flic retors qui mène son enquête avant de disparaître à son tour.
Pour le reste, Guerrero Jr. s'applique à dévoiler les tristes réjouissances : un étudiant castré avec un gros plan sur le prépuce sectionné. 
Puis, c'est une jeune femme qui est mutilée et suppliciée en état d'ivresse. La médiocrité de l'interprétation ne vient pas faciliter la vision de ce torture porn de bas étage. De surcroît, Franklin Guerrero Jr. s'attarde longuement sur les discussions byzantines de ces quatre principaux protagonistes. Qu'à cela ne tienne, ces derniers ne présentent aucun intérêt si ce n'est de se demander dans quel ordre ils vont être massacrés.
Seul point positif du film, les trucages et les effets spéciaux sont vraiment réussis, surtout pour ce genre de produit impécunier. Mais ça reste le seul point vraiment positif du film. Bref, en trois mots : un gros navet.

Côte : Navet

sparklehorse2 Alice In Oliver