[Avant-première] Ratchet et Clank : Dieu que c’est laid !

Publié le 10 avril 2016 par Rémy Boeringer @eltcherillo

Ce dimanche 10 avril 2016, nous avons pu assister, dans une salle vide, qui n’a visiblement pas eu notre mauvais goût, la (mal)chance de voir l’avant-première de Ratchet et Clank de Kevin Munroe et Jericca Cleland, qui sortira le 13 avril prochain. Hormis en fouinant dans les bacs promos des supermarchés pour trouver des succédanées plagiaires de Disney, cela faisait très longtemps que nous n’étions pas tombés sur une animation aussi vilaine.

Ratchet (Squeezie), un lombax (sorte de renard galactique, lointain cousin de Fox McCloud, sûrement) et Clank (Xavier Fagnon), un robot gentil fabriqué par erreur par le méchant Drek (Bernard Alane que l’on a entendu dans Astérix – Le domaine des Dieux) décide de rejoindre les Rangers Galactiques pour sauver la galaxie des agissements de ce dernier. Assisté du Dr. Nefarious (Christophe Lemoine), un savant fou, il projette de détruire de nombreuses planètes.

Ratchet (Squeezie)

Soyons clair sur plusieurs points. Premièrement, nous n’avons jamais joué à Ratchet et Clank, chez la graine, depuis la mort des 64 bits, on a définitivement abandonné les consoles pour se consacrer au PC. Et oui, on est déjà, par certains aspects, des vieux cons. Deuxièmement, même si des mecs comme Jhon Rachid (jetez un œil aux excellents J’ai mal à mon rap si vous aimez le hip-hop), nous ont parfois bien fait rire, disons que Squeezie (qui atteint ici le sommet du placement de produit) et Kevin Tran II (Le rire jaune) n’ont jamais vraiment été notre tasse de thé. Surtout le premier d’ailleurs… On aurait plutôt tendance à suivre des types qui allient le fond et la forme comme Sophie Garric (Le meufisme), Matthieu Sommet (Salut les geeks !), Matthieu Longatte (Bonjour tristesse), Dany Calligula (Doxa), Antoine Daniel (What the cut !?) ou encore Pierre Séverin (3615 Usul, Mes chers contemporains) parmi bien d’autre. Et en plus de ça, on a vraiment du mal à comprendre cet engouement de l’establishment médiatique pour débaucher les stars montantes du net. Comme si les décideurs de l’entertainment traditionnel voulait absolument tuer dans l’œuf cette nouvelle génération, riche d’audace et de talent, en la formatant dans son moule. Déjà que l’on se sentait un peu orphelin depuis que Monsieur Poulpe est parti sur Canal +… Bref, autant dire qu’aller voir un film avec Squeezie en tête d’affiche est déjà pour nous, le signe d’un effort incommensurable. Ceci étant dit, et parce qu’il fallait bien comblait le vide sidéral, que dis-je galactique de Ratchet et Clank, fermons cette digression laborieuse pour en venir au film lui-même.

Captain Qwark (Patrick Poivey)

Le premier choc est visuel. Mon Dieu, que ce film est laid ! D’une laideur à faire pâlir les aficionados de cinéma d’exploitation turc. N’importe qui finira par trouver que Turkish Star Wars est un chef-d’œuvre comparé à Ratchet et Clank, c’est peu dire. On a rien contre les cinématiques de jeux vidéo, certaine sont magnifiques d’ailleurs et l’audace narrative de certains jeux n’a rien à envier à l’industrie cinématographique. Mais sérieusement, Ratchet et Clank, le jeu a commencé sa carrière sur Playstation 2, le dernier épisode sortant, courant de la semaine prochaine, en réponse marketing au film, sur Playstation 4. Et pourtant, on dirait quasiment que les textures appliquées sorte de la première mouture de la console de Sony. Le chef des Rangers Galactiques, le Captain Qwark (Patrick Poivey) obtient haut la main, la palme du mauvais goût, son costume étant une resucée immonde de celui des Indestructibles. Et on ne parle même pas du grand méchant au charisme d’une huître, sosie d’Étienne Chicot (Zéro Janvier dans la version 79 de Starmania). On sait que le jeu avait la réputation d’un humour ravageur mais dans le film, tout semble forcé, écrit à la va-vite pour contenter les 3-5 ans en période pipi-caca. À aucun moment, l’humour scatophile complètement à côté de la plaque ne fait mouche. L’univers, quant à lui, peut-être sûrement très agréable à jouer pour de la plate-forme mais, au cinéma, les influences pompées à droite et à gauche, sans aucune originalité, en font une bien piètre aventure.

Clank (Xavier Fagnon)

Contrairement aux héros de Ratchet et Clank qui s’y vautrent à plate couture, fuyez ce spectacle désolant à tous prix, passez même en hyperespace s’il le faut ! Courage !

Boeringer Rémy

Retrouvez ici la bande-annonce :