[Avant Première] Mercredi 13 avril, au cinéma le Zola, Les Malheurs de Sophie de Christophe Honoré

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Mercredi 13 avril à 14h, au cinéma le Zola, projection en AVANT-PREMIÈRE, « Les Malheurs de Sophie », l’adaptation au cinéma par Christophe Honoré du célèbre roman de la comtesse de Ségur.

En partenariat avec la Librairie Lettres à Croquer qui proposera une sélection de livres jeunesse dans le hall du cinéma.

Le cinéma Le Zola, 117, Cours Emile Zola, 69100 Villeurbanne
Site internet : www.lezola.com

Les Malheurs de Sophie
Réalisé par Christophe Honoré
Avec Anaïs Demoustier, Golshifteh Farahani, Muriel Robin…
France , 2016, 1h43

A partir de 7 ans

Sortie nationale le 20 avril 2016

Synopsis

Depuis son château, la petite Sophie ne peut résister à la tentation de l’interdit et ce qu’elle aime par dessus tout, c’est faire des bêtises avec son cousin Paul. Lorsque ses parents décident de rejoindre l’Amérique, Sophie est enchantée. Un an plus tard, elle est de retour en France avec son horrible belle-mère, Madame Fichini. Mais Sophie va pouvoir compter sur l’aide de ses deux amies, les petites filles modèles, et de leur mère, Madame de Fleurville pour se sauver des griffes de cette femme.

Une adaptation de deux livres Les Malheurs de Sophie et les Petites Filles modèles

Le réalisateur Christophe Honoré a, comme beaucoup, découvert les livres de la comtesse de Ségur alors qu’il était enfant. Cette rencontre avec un auteur l’a profondément marqué puisque « pour la première fois, témoigne-t-il, après avoir aimé un livre, j’avais envie de poursuivre avec un autre titre du même auteur ».

Il est lui-même auteur de nombreux livres jeunesse, et voit dans l’adaptation de l’œuvre de la comtesse de Ségur, l’occasion de renouer avec l’enfance, de dire la joie d’être et d’agir dans le monde.

Si le film s’intitule Les Malheurs de Sophie, Christophe Honoré construit son film en prenant appui sur le livre éponyme et sur la première partie des Petites Filles modèles, avec comme personnage central Sophie de Réan. Les deux livres font partie d’une trilogie publiée entre 1857 et 1859 (Les petites filles modèles, Les malheurs de Sophie et Les vacances)

Le réalisateur retient six chapitres des Malheurs de Sophie (1858)  : «La poupée de cire», «L’enterrement», «Les petits poissons», «L’écureuil», «Le thé» et «La boîte à ouvrage», auxquels il ajoute les rêveries enfantines de Paul et Sophie à propos de l’Amérique, qui figurent dans le dernier chapitre, intitulé «Le départ». Il emprunte sept chapitres des Petites filles modèles : «La promenade, L’accident», «Les hérissons», «Camille punie», «Poires volées», «Visite chez Sophie», «Sophie mange du cassis» et «L’illumination».

Le film est ainsi constitué de deux parties distinctes et reliées par le récit de Mme de Fleurville, contant la tragédie que vit Sophie et ses parents lors de leur départ en Amérique.

« Il m’a semblé qu’en réunissant dans un même film «Les Malheurs de Sophie» et « Les Petites Filles modèles », je pouvais construire un modèle de récit brisé que j’affectionne» précise le réalisateur.

Cette rupture entre les deux temps du film correspondant aux deux livres de la comtesse de Ségur, s’est concrétisée dès le tournage puisque la première partie tirée des Malheurs de Sophie a été tournée en été, avec des images très solaires et joyeuses, alors que de la seconde moitié, adaptée des Petites Filles modèles, se déroule dans le froid et la lumière de l’hiver. La douceur de l’été accompagne les malheurs de Sophie qui sont en réalité des aventures, alors que la dureté hivernale nous montre une Sophie maltraitée par une marâtre stupide et méchante.

Sophie vue par Christophe Honoré

« Je la vois comme une exploratrice du quotidien. Sophie est avant tout courageuse, elle fait tout ce que les enfants rêvent de faire sans jamais le faire ! Son absolue liberté en fait une héroïne de la transgression. Alors oui, Sophie détruit toujours ce qu’elle aime : sa poupée, les animaux qu’elle capture… Mais cette destruction s’accorde toujours avec un sentiment plus mélancolique, c’est comme si elle cherchait sans cesse les preuves qu’elle est bien seule au monde. Voilà, Sophie est une exploratrice échouée, qui prend peu à peu conscience que le monde est désert autour d’elle. »

Une histoire transposée à l’époque napoléonienne

Christophe Honoré a choisit de transposer l’histoire à l’époque napoléonienne plutôt qu’au 19ème siècle car cela correspond à l’époque de la propre enfance de la Comtesse de Ségur, une époque où « les hommes n’étaient pas concernés par le monde de l’enfance », selon le réalisateur. C’est pour cette raison que le cinéaste ne filme pas en entier le père de Sophie, on ne le voit seulement que de dos ou juste ses pieds.

De l’animation pour filmer les animaux

Christophe Honoré a choisi d’utiliser l’animation pour les scènes avec des animaux : « Je ne me voyais pas demander à un petit animal sauvage de faire un premier saut sur le dossier d’un fauteuil, de gagner une armoire, de sortir par la fenêtre et de se faufiler sur la gouttière ! Mais je n’avais pas envie non plus de me priver de la précision de la Comtesse de Ségur. L’animation a été la solution. Cela me rappelle aussi Peter et Elliott le dragon (1977), un de mes films d’enfant préférés. L’animation apporte une impureté dans l’image que j’aime », analyse l’artiste. À noter que c’est Benjamin Renner, un des réalisateurs d’Ernest et Célestine, qui s’est occupé de donner vie à ces animaux animés.

Christophe Honoré

Christophe Honoré, né en 1970 dans le Finistère, est écrivain, réalisateur, scénariste, dramaturge et metteur en scène. Auteur de romans pour enfants et adolescents, dans lesquels il aborde les thèmes difficiles : suicide, SIDA, mensonge des adultes, inceste ou secrets de famille.

Il a réalisé au cinéma huit longs métrages dont Les Chansons d’amour (2007), Les Bien-Aimés (2011)… Son travail autour de la chanson et de la musique dans ses films en collaboration étroite avec le musicien Alex Beaupain est notable.