Un + Une

Un grand merci à Metropolitan FilmExport ainsi qu’à Cinetrafic pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le dvd du film « Un + Une » de Claude Lelouch dans le cadre de l’opération dvdtrafic.

Un + Une« Si je comprends bien, il ne faut surtout pas s’attacher à vous ! »

Antoine ressemble aux héros des films dont il compose la musique. Il a du charme, du succès, et traverse la vie avec autant d’humour que de légèreté. Lorsqu’il part en Inde travailler sur une version très originale de Roméo et Juliette, il rencontre Anna, une femme qui ne lui ressemble en rien, mais qui l’attire plus que tout. Ensemble, ils vont vivre une incroyable aventure…

« J’ai l’impression que vous vous apprêtez à oublier votre mari avec qui vous voulez faire un enfant. Et moi à humilier une femme qui veut m’épouser. Et je ne suis pas très à l’aise avec ça »

Un + UneNé à la fin des années 30, le jeune Claude Lelouch passe une partie de l’occupation dans les salles de cinémas où sa mère tente de le cacher des rafles. Il découvre à cette occasion le Septième Art, qui sera la passion de sa vie. Avec sa première caméra, offerte par son père, il réalisera ses premiers films documentaires dès la fin des années 50. Il se fera ainsi remarqué grâce à « Quand le rideau se lève », en 1957, film consacré à la vie quotidienne en URSS tourné sous le manteau dont le succès lui permettra de monter sa société de production. Après la réalisation de quelques scopitones pour les chanteurs de la période Yé-yé, il se lance dans la réalisation de ses premiers longs métrages de fiction dès le début des années 60. Mais c’est véritablement avec « Un homme et une femme », en 1966, qu’il obtient un succès et une reconnaissance internationales. S’en suivra une prolifique carrière, peuplée de gros succès populaires (« L’aventure c’est l’aventure », « Itinéraire d’un enfant gâté ») et de drame sentimentaux (« Vivre pour vivre », « Un autre homme, une autre chance »). A partir des années 80, le cinéma de Lelouch évolue vers des films chorales et des sagas sentimentales et familiales plus ou moins réussies (« Il y a des jours et des lunes », « La belle histoire », « Tout ça pour ça ! »). L’inspiration semblait même l’avoir un peu abandonné aux alentours des années 2000 (« And now ladies and gentlemen », « Les parisiens », « Le courage d’aimer », « Salaud on t’aime »). C’est au cours d’un vol entre Paris et Los Angeles qu’est née l’idée de « Un + Une » : Jean Dujardin et Elsa Zylberstein ont passé des heures à parler de cinéma et notamment de l’un de leur film préféré, en l’occurrence « Un homme qui me plait » de Claude Lelouch. Au point de prendre contact avec le cinéaste qui a ensuite imaginer la trame du film.

« Les indiens disent que ce qui compte dans cette vie, c’est d’apprendre et de préparer la prochaine. Cette vie est un peu un brouillon. »

Un + UneCinquante après le succès de « Un homme et une femme », Claude Lelouch revient à l’un de ses thèmes de prédilection avec « Un + Une ». Une comédie romantique au titre évocateur, qui renvoie implicitement, comme un clin d’œil, à son premier succès. Mais en cinquante ans, le cinéma de Lelouch a beaucoup évolué, gagnant en maturité et en légèreté. Finis les « chabadabada ». La passion a laissé place à la romance. Les personnages ne sont plus des êtres cabossés par la vie mais des enfants gâtés en quête d’encanaillement. D’une certaine manière, « Un + Une » est donc l’exact opposé de ce qu’était « Un homme et une femme » : une comédie romantique légère, échevelée, pleine de charme et d’humour. Un road movie le long du Gange en forme de parenthèses dans la vie de deux personnages que tout semble opposer mais que l’on sent irrémédiablement attirer l’un vers l’autre et qui se livrent sous nos yeux à un magnifique jeu de séduction. Avec un grain de folie qu’on ne lui connaissait pas, Elsa Zylberstein se révèle particulièrement touchante en femme fragile et maladroite face à un Jean Dujardin totalement solaire, irradiant de séduction, d’humour et d’autodérision. Il y a quelque chose d’infiniment juste et émouvant dans la rencontre de ces personnages, dans leurs rapports et dans leur attirance réciproque. Comme si Lelouch retrouvait enfin une grâce depuis longtemps perdue. En cela, les acteurs sont parfaitement servis par des dialogues impeccablement ciselés ainsi que par un scénario totalement maitrisé qui use à merveille de l’Inde (son désordre, sa culture, ses croyances sont autant d’éléments clés qui enrichissent et servent le récit) et de la mise en abyme (le film dans le film, « Juliette et Roméo »). Seul (petit) bémol, les dix dernières minutes du film, qui se révèlent totalement hors-sujet. Comme souvent chez le réalisateur qui ne sait pas finir ses films autrement qu’en mode saga. Dommage donc, car pour le reste, « Un + Une » demeure une bien jolie comédie romantique pleine de fraicheur et au charme fou.

Un + Une

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Le dvd : Le film est proposé en version française ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres optionnels français sont également disponibles. Côté bonus, cette belle et riche édition propose un macking-of (13 min.), des scènes supplémentaires (10 min.) ainsi que deux modules documentaires : « un réalisateur + quatre acteurs » (39 min.) et « Dans les bras d’Amma » (7 min.).

Edité par Metropolitan FilmExport, « Un + Une » est disponible en dvd et en blu-ray depuis le 9 avril 2016.

Le site Internet de Metropolitan FilmExport est ici. Sa page Facebook est ici.

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