Genre : horreur, gore, trash, pornograhique, extrême (interdit aux - 18 ans)
Année : 1998
Durée : 1h09 (cut), 1h16 (uncut)
Synopsis : Kana a rendez-vous avec son partenaire Kiku pour le tournage d'un film pornographique amateur. Alors que dans un premier temps, tout se déroule dans la convivialité, les événements vont rapidement dégénérer pour tourner au cauchemar snuff. En effet, l'équipe du film a décidé de mettre en scène la mort de la jeune femme. Et celle-ci devient, le temps de son calvaire, une "poupée de chair brisée" entre les mains de ses bourreaux.
La critique :
Evidemment depuis 1998, de l'eau a coulé sous les ponts. Et depuis 18 ans, bien des choses ont changé. Le mond a définitivement basculé dans un chaos de violenc irrémissible et le cinéma a logiquement, depuis quelques années déjà, suivi cette courbe unidirectionnelle. A chaque fois, des films toujours plus violents voilent le jour, exacerbant les pulsions les plus primaires d'un spectateur devenu le voyeur de ses propres phobies, de ses propres fantasmes. Même si ces oeuvres barbares ne représentent qu'une partie négligeable de l'industrie cinématographique, ce sont elles en priorité qui provoquent le buzz.
Depuis le début le début des années 2000 et l'explosion d'internet, les exemples de films "à scandale" se sont multipliés de manière vertigineuse. Snuff 102 en 2007, A Serbian Film en 2010 ou encore The Human Centipede 2 en 2011, autant de réalisations qui ont bâti leur sulfureuse réputation par le biais des nouveaux supports audiovisuels. Aujourd'hui, ces films pourtant récents ont déjà été largement surpassés dans l'outrance par d'abjectes compilations, d'infâmes bouillies condensées de consumérisme et de témoignages implacables de la déliquescence des moeurs.
A présent, avoir accès à l'abomination est simple comme un clic de souris. Tamakishi Anaru devait être bien loin de ces considérations sociologiques lorsqu'en 1998, il réalise Tumbling Doll Of Flesh, appelé également Niku Daruma dans son pays d'origine. Obscur artisant de l'ultra underground nippon, Anaru se moque comme de sa première éviscération de dépasser les limites d'une quelconque déontologie. Au contraire, lui, les limites il les fait voler en éclats. C'est donc en mode bombe nucléaire qu'il programme son premier film. Pour ses débuts, le réalisateur japonais va donc frapper très fort.
Car Niku Daruma est une oeuvre véritablement cauchemardesque. Effroyablement glauque, cette monstruosité filmique représente le voyage ultime au bout de l'horreur. Comment ne pas être choqué (et le mot est faible) par ce spectacle terrifiant de réalisme où la frontière de la fiction est si mince que le malaise puis la nausée ne peuvent que s'installer dans l'esprit du spectateur abasourdi. Si le snuff movie reste à ce jour une légende urbaine, Tumbling Doll Of Flesh demeure (avec Juvénile Crime) la seule oeuvre de fiction où il peut s'insinuer un sérieux doute sur la véracité ou non des actes commis à l'écran.
Et si tout cela était bien réel ? Attention, SPOILERS ! Dans un faubourg de Tokyo, Kana, actrice de films X, est en route avec l'équipe du nouveau film qu'elle doit tourner. Après avoir passé un entretien, Kana et Kiku, son futur partenaire, rejoignent les techniciens et tout ce petit monde se met en place dans une ambiance joyeuse et détendue. Le tournage a lieu dans une maison anonyme qui ne laisse en rien présager les événements atroces qui vont s'y dérouler. Le début du tournage se déroule tout à fait normalement, avec deux acteurs au meilleur de leur forme, pratiquant avec délectation tous les actes inhérents à la pornographie. Après une pause déjeuner, l'atmosphère se tend de façon soudaine.
Reprise du tournage pour Kana, les choses vont très vite s'envenimer. Beaucou plus brutaux que lors de son précédent film, son partenaire et les membres de l'équipe technique s'en prennent maintenant physiquement à l'actrice. Dès lors, les sévices sexuels vont se succéder sans aucun répit pour la jeune femme : bondage, flagellation, introduction de divers objets dans le sexe et dans l'anus, fonte de cire brûlante sur les parties sensibles...
Techniciens et réalisateur se transforment en tortionnaires. Ils cherchent à faire vomir la jeune femme, à la faire déféquer par tous les moyens. Sans succès. Les coups pleuvent alors sur la victime, rossée, maltraitée, sans que l'on sache si cela est encore du cinéma. Une deuxième pause intervient au cours de laquelle un chaton sera égorgé sauvagement. Trouvant que la situation devient pour le moins dangereuse, Kana décide de quitter le tournage. Là, un énorme coup de batte de baseball la ramène à sa triste réalité, celle d'une poupée de chair brisée dans les mains de ses bourreaux.
Attachée au lit, on administre à la malheureuse déjà groggy, une drogue qui l'assomme encore plus. La caméra s'attarde sur l'oeil vitreux de la jeune femme qui présente une curieuse dilatation de la pupille. A-t-elle été droguée pour de bon ? Trucages ou réalité ? Le doute est franchement permis. La dernière partie du film sera entièrement consacrée aux terribles sévices endurés par la jeune femme. Encore à demi comateuse, elle subira à nouveau les affres d'activités sexuelles de son partenaire Kiku, tandis qu'un technicien lui sectionnera un pied et un bras à l'aide d'un hachoir.
A partir de là, la victime va vivre l'enfer dans un déluge de violences parmi lesquelles un terrifiant déchirement de la langue. Et son calvaire va encore se poursuivre post mortem puisque son cadavre éviscéré endurera un énième coït où Kiku, s'activant dans ses entrailles, éjaculera du sang et du sperme mêlés. Cette morbide mise à mort s'achèvera par un démembrement traditionnel, non sans que le cadavre n'ait subi quelques derniers outrages, où aucun détail ne sera épargné au spectateur.
Kiku, lui non plus, n'échappera pas à cette tueurie puisqu'il sera émasculé par ses propres complices devenus complètement incontrôlables. Âmes sensibles s'abstenir absolument car le moins que l'on puisse dire, c'est que Tumbling Doll Of Flesh ne fait pas dans la dentelle. Si par la suite, les japonais (toujours prolifiques en pellicules trash) ont accouché des GSKD, Pain Gate et autres Sadi-Scream, ceux-ci n'ont pas réussi à détrôner le film de Tamakishi Anaru de son piédestal. Pourquoi ? Parce que Niku Daruma est le SEUL film au monde qui propose à la fois un étalage de pornographie outrancière et une débauche de gore cataclysmique.
Si l'on ajoute à cela que l'actrice subit des maltraitances qui n'ont pas l'air d'être simulées... Il faut savoir toutefois que 99.99 % des exemplaires trouvables de ce film, que ce soit sur le Net ou en dvd, ne sont disponibles qu'amputées de sept minutes sur la version uncut. De plus et comme l'exige la censure japonaises, les parties génitales des acteurs sont floutées. Cependant, un version beaucoup plus rare, présente la version intégrale et se trouve dénuée de tout floutage.
C'est de cette version dont nous parlons aujourd'hui. Et la différence est de taille car cela montre à quel point les sévices endurés par l'actrice vont loin dans la cruauté. En plus de ses scènes de tortures hors norme, Tumbling Doll Of Flesh se démarque par une ambiance réellement glaciale et ultra malsaine. Le fait que l'on ne comprenne strictement rien aux dialogues (le film n'est disponible qu'en langue japonaise non sous-titrée), ajoute encore un peu plus au malaise ambiant lors du visionnage. L'underground dans toute son inquiétante réalité...
Mais le point fort du métrage reste évidemment le gore. Des effets spéciaux hallucinants viennent se mettre au service d'une histoire qui tourne à la boucherie en règle lors de la dernière demi-heure. Anaru a dû y consacrer l'essentiel d'un budget que l'on devine très restreint. Bien lui en a pris en tout cas, car le résultat est tout simplement stupéfiant. Le démembrement de Kana laisse pantois tant il est réaliste. Ainsi, on peut apercevoir les nerfs et les tendons sous la fausse peau.
Mais le "sommet" du spectacle reste bien sûr le célèbre découpage de la langue à la râpe à pomme de terre. Le graphisme est total, l'horreur à son paroxysme. Et je défie quiconque, même les plus aguerris, de ne pas avoir un mouvement viscéral de recul lors de cette séquence. Sans conteste, l'une des scènes les plus monstrueuses de l'histoire du cinéma ! Clairement, Niku Daruma n'a rien usurpé de sa réputation, sa légende pourrait-on presque dire. Oui, depuis 1998, bien des choses ont changé. Mais Tumbling Doll Of Flesh lui, a conservé sa phénoménale puissance de destruction massive.
Et à vrai dire, les films qu peuvent rivaliser (hormis les death movies) se comptent encore aujourd'hui sur les doigts d'une seule main. Preuve irréfutable que Tamakishi Anaru avait placé la barre très haut lorsque son esprit malade avait imaginé cet ovni outrageant. Par la suite, le réalisateur clôturera sa (très) courte carrière par deux oeuvres moins extrêmes mais tout aussi nauséabondes : Psycho Suicide Dolls et Women's Flesh My Red Guts. Depuis, ce psychopathe de la pellicule a totalement disparu des radars.
Mais peu importe, car il aura laissé une trace indélébile dans l'univers de la J-sploitation en signant un film réellement traumatisant. A réserver donc à un public averti.
Note : ???
Inthemoodforgore