Un homonyme presque parfait
1942, Robert Klein profite du désarroi des juifs pour faire des affaires très lucratives en négociant à bas prix leurs œuvres d’art. Peu enclin à faire preuve d’humanité, il est à l’image de bons nombre de français qui profitèrent du système Vichyste ; la loi était de leur côté. Klein est un personnage cynique à souhait. Il dit : « je ne discute pas la loi, mais elle ne me concerne pas » lorsqu’on le prend pour un juif. « Je n’ai rien à voir avec tout çà ». Peu importe les agissements de la police française à la solde des nazis, il n’est pas touché et çà lui permet même de faire des affaires. Mais voilà tout bascule le jour où il est pris pour un juif. Un homonyme se sert de lui comme couverture. Et là, « le bon français » doit fournir des certificats prouvant sa non juiveté. Il part alors à la recherche de cet homonyme ; innocemment, pensant qu’en tant que français il ne risque rien.Le persécuteur devient le persécuté et l’indifférence fait place à la prise de conscience. Ce film est une démonstration par l’absurde ; absurde comme la situation dans laquelle est plongée M. Klein. Comme chez Kafka, là, Mr Klein se retrouve pris au piège d’une justice absurde et arbitraire. Cette absurdité Kafkaïenne revêt comme limite l’invraisemblance d’un scénario au centre duquel campe un homme courant à sa perte lors de sa quête d’identité. Car il s’agit tout autant d’une condamnation de l’inhumanité de certains par Joseph Losey que d’une quête d’identité. Losey, subtilement, condamne tout ces français qui ont fermés les yeux soit par conviction, soit par couardise ou pire par intérêt, comme Klein. Le scénario est mystérieux et hermétique, mais le film parvient tout de même à rendre une atmosphère tendue digne d’un thriller psychologique et métaphysique. Un cauchemar qui devient réalité avec des zones d’ombre parfois dérangeantes dans le scénario ; mais un film, qui en 1976, eut le mérite de montrer pour la première fois la rafle du Vel d’Hiv’. Un film qui confronta les français à leur propre histoire.
Sorti en 1976
Ma note: 13/20
1942, Robert Klein profite du désarroi des juifs pour faire des affaires très lucratives en négociant à bas prix leurs œuvres d’art. Peu enclin à faire preuve d’humanité, il est à l’image de bons nombre de français qui profitèrent du système Vichyste ; la loi était de leur côté. Klein est un personnage cynique à souhait. Il dit : « je ne discute pas la loi, mais elle ne me concerne pas » lorsqu’on le prend pour un juif. « Je n’ai rien à voir avec tout çà ». Peu importe les agissements de la police française à la solde des nazis, il n’est pas touché et çà lui permet même de faire des affaires. Mais voilà tout bascule le jour où il est pris pour un juif. Un homonyme se sert de lui comme couverture. Et là, « le bon français » doit fournir des certificats prouvant sa non juiveté. Il part alors à la recherche de cet homonyme ; innocemment, pensant qu’en tant que français il ne risque rien.Le persécuteur devient le persécuté et l’indifférence fait place à la prise de conscience. Ce film est une démonstration par l’absurde ; absurde comme la situation dans laquelle est plongée M. Klein. Comme chez Kafka, là, Mr Klein se retrouve pris au piège d’une justice absurde et arbitraire. Cette absurdité Kafkaïenne revêt comme limite l’invraisemblance d’un scénario au centre duquel campe un homme courant à sa perte lors de sa quête d’identité. Car il s’agit tout autant d’une condamnation de l’inhumanité de certains par Joseph Losey que d’une quête d’identité. Losey, subtilement, condamne tout ces français qui ont fermés les yeux soit par conviction, soit par couardise ou pire par intérêt, comme Klein. Le scénario est mystérieux et hermétique, mais le film parvient tout de même à rendre une atmosphère tendue digne d’un thriller psychologique et métaphysique. Un cauchemar qui devient réalité avec des zones d’ombre parfois dérangeantes dans le scénario ; mais un film, qui en 1976, eut le mérite de montrer pour la première fois la rafle du Vel d’Hiv’. Un film qui confronta les français à leur propre histoire.
Sorti en 1976
Ma note: 13/20