Après le monde du rap avec "Ali G" (2002) de Mark Mylod, les différences culturelles avec "Borat" (2006), le monde de la mode avec "Brüno" (2009) et la dictature islamique avec "Le Transporteur" (2002) et"The Dictator" (2012) tous trois de Larry Charles, le scénariste et comique Sacha Baron Cohen revient avec une nouvelle parodie folle furieuse sur le monde de l'espionnage comme on en a vu beaucoup ces derniers temps. A la différence près que Sacha Baron Cohen n'a pas perdu de sa verve trash et très rebrousse-poils. Exit le fidèle Larry Charles, n'oubliant pas les scènes d'action obligatoire dans un tel genre, c'est cette fois Louis Leterrier qui réalise. Ce dernier a fait ses preuves dans ce domaine avec "Danny the Dog" (2005), tandis qu'il retrouve après "Insaisissables" (2013) l'actrice Isla Fisher, qui n'est autre que madame Baron Cohen à la ville. Ca aide...
Note :Donc on suit Nobby (Baron Cohen), exemple typique du beauf anglais fan de foot (la véritable ville de Grimsby en prend pour son grade !), qui rêve de retrouver son frère qu'il a perdu de vue voilà 28 ans. Il le retrouve donc alors que ce dernier, Sebastian, est devenu agent secret. Ni une ni deux, Nobby va aider Sebastian à l'insu de son plein gré, au début en tous cas... Sebastian est joué par l'excellent Mark Strong (déjà vu dans une parodie d'espionnage dans l'excellent "Kingsman : services secrets" (2015) de Matthew Vaughn) qui a donné de sa personne dans ce film avec beaucoup beaucoup de détachement et d'autodérision. Car il en faut pour accepter de jouer dans un film signé Sacha Baron Cohen. Il nous a habitué à un humour particulièrement corrosif, très politiquement incorrect (et le mot est faible !), visant juste au point d'appuyer là où ça fait mal, avec aussi beaucoup d'humour gras et potache... Sur ce dernier point il fait ici particulièrement fort au point que c'est sans doute la ligne jaune pour ce film surtout qu'il insiste pas mal sur 2-3 scènes qui auraient mérité d'être écourtées (éléphants !). Le film démarre sur les chapeaux de roue avec un prologue en caméra subjective impressionnant digne d'un bon James Bond. Usant et abusant d'humour scabreux, on apprécie encore plus l'humour politiquement incorrect anti-Trump, et en osant tout sur le SIDA et les handicapés entre autres. Si Sacha Baron Cohen ne réussit pas tous ses films restent particulièrement jouissifs, et "Grimsby..." ne fait pas exception à la règle car il est le seul à oser autant, l'audace contre la censure, ce qu'il se permet est assez hallucinant et mérite d'emblée un soutien aussi fun et délirant que son film. Néanmoins l'humour gras tombe parfois dans un mauvais goût qui peu lasser. On préfère largement l'humour plus "politique" et "d'actualité". L'équilibre entre les 2 est avec ce film moins solide que ses films précédents. Plus bancal ,ce film est donc le moins réussi de Baron Cohen malgré des passages hilarants.