Jeudi 28 avril à 20h30, le ciné-club chinois du cinéma les Alizés propose de découvrir KAILI BLUES
réalisé par Bi Gan. Un premier long-métrage aux confins de la poésie et du cinéma
Cinéma Les Alizés, 214, avenue Franklin Roosevelt 69500 Bron (Tramway T2 / T5 – Arrêt Les Alizés )
Toutes les informations pratiques sur www.cinemalesalizes.com
KAILI BLUES
Réalisé par Bi Gan
Avec Yongzhong Chen, Yue Guo, Linyan Liu
Chine, 2016, 1h50
Sortie nationale le 23/03/2016
Synopsis
Chen, médecin dans une petite clinique de Kaili, dans la province subtropicale du Guizhou, a perdu sa femme lorsqu’il était en prison pour avoir servi dans les triades. Aujourd’hui, il s’occupe de Weiwei, son neveu, qu’il aimerait adopter. Lorsqu’il apprend que son frère a vendu Weiwei, Chen décide de partir à sa recherche. Sur la route, il traverse un village étrange nommé Dangmai, où le temps n’est plus linéaire. Ce monde est-il le produit de sa mémoire, ou fait-il simplement partie du rêve de ce monde ?
LE CERCLE à propos du film « Coup de foudre absolu »
« J’appelle les gens à harceler leurs exploitants pour qu’ils passent ce film qui à mon avis est déjà l’un des meilleurs de l’année » – Jacky Goldberg
A propos du film
Doublement primé au Festival de Locarno, Kaili Blues est réalisé par Bi Gan , à peine 30 ans. Le film raconte le rite initiatique et mystique d’un médecin parti à la recherche de son neveu. Son parcours sera plus surprenant que prévu. Kaili Blues prend rapidement ses distances avec le drame social chinois réaliste et le surréel s’invite dès le générique de début diffusé… sur un écran de télévision, posé dans le cadre.
Gan Bi a eu l’idée de Kaili Blues pendant le tournage de son dernier court métrage. Durant sa lecture du Sūtra du diamant, le cinéaste a été marqué par une phrase : « L’esprit passé est inatteignable, l’esprit présent est inatteignable et l’esprit futur est inatteignable ». Cette affirmation a donné envie à Gan Bi d’y donner sa propre interprétation.
Kaili Blues comprend une scène en plan-séquence de 41 minutes de traversée d’un village qui a été tournée avec un appareil photo 5d3. Le plan a été filmé par le directeur de la photographie, juché sur une moto, afin de mieux suivre les acteurs. Gan Bi a tenu à filmer un vrai plan-séquence et ne pas en donner l’illusion grâce au numérique afin de coller au plus près de son approche philosophique : « J’ai demandé au chef-opérateur et au perchman de s’asseoir sur deux motos et de suivre un parcours précis. Je n’ai pas utilisé de grue. Je pensais que la caméra devait suivre le personnage avec souplesse et parfois se promener seule aussi. (…) Mon équipe m’a suggéré de tourner le plan en plusieurs parties et de les relier en post-production, comme ce qui a été fait dans Birdman. Mais je ne voulais pas que la réussite de la séquence repose sur la technique, il me semblait essentiel d’éprouver la temporalité du lieu et des personnages », explique le metteur en scène.
Gan Bi a tenu à tourner avec des acteurs non professionnels, il explique : « À deux exceptions près, tous les acteurs du film sont des non-professionnels. L’actrice qui joue la doctoresse et collègue de Chen, Zhao Daqing, est en fait la femme qui partageait la même chambre d’hôpital que ma grand-mère. Pour son personnage, j’avais besoin d’imaginer le portrait d’une femme âgée avec de belles boucles d’oreille, même si elle n’en porte pas dans le film. Le petit Weiwei est mon demi-frère Luo Feiyang. Xie Lixun, qui joue Crazy Face, est vendeur de nourriture pour cochons. Je l’ai choisi pour son visage. Les deux seuls acteurs professionnels sont Yu Shixue (Weiwei plus vieux) et Guo Yue (Yangyang, la jeune fille). Pour moi, il n’y a ni acteur professionnel, ni acteur amateur. Il n’y a que des personnalités ».
(lire l’entretien avec le réalisateur sur film de culte)