« Desierto » : Un film de Cuaron & Fils

Par Victorvandekadsye @BrouillonsCine

Un père se doit toujours d'être présent dans la vie de sa progéniture, il doit l'éduquer, le former à une vie future et éventuellement, lui transmettre un certain héritage. Chez les Cuaron, cette liaison père/fils s'évalue aussi au cinéma. Le réalisateur des " Fils de l'Homme " et de " Gravity " accompagne les premiers pas de son fils, Jonas, pour son deuxième long-métrage " Desierto " , un jeu de chat et souris terrifiant sur fond d'immigration mexicaine.

Désert de Sonora, Sud de la Californie. Au cœur des étendues hostiles, emmené par un père de famille déterminé, un groupe de mexicains progresse vers la liberté. La chaleur, les serpents et l'immensité les épuisent et les accablent... Soudain des balles se mettent à siffler. On cherche à les abattre, un à un.

Avec cette traque sanguinaire, un patriote américain et son Rottweiler chassant des immigrés clandestins comme des animaux, Jonas Cuaron marche sur les traces de son paternel en reprenant le minimalisme et la dangerosité de l'environnement qui ont fait le succès du réalisateur mexicain. L'extrême simplicité de son histoire, n'allant jamais plus loin que son idée, pourrait rebuter mais Cuaron réussi à maintenir la tension pendant 1h30, aidé par la bande-originale tendue de Woodkid, pour captiver son public et proposer une série B simple mais efficace.

Raconter les choses par l'image et non par le dialogue, tel est le parti-pris de cette chasse à l'homme sournoise et malsaine. Les personnages sont confrontés à l'hostilité de l'homme et de la nature tandis que le spectateur se retrouve dans une position inconfortable en restant observateur, sans pouvoir crier garde, de ces personnes en train de lutter pour leur survie.

Se voulant être une charge contre le traitement inqualifiable envers les clandestins, " Desierto " se tourne plus vers le genre du thriller qu'un véritable réquisitoire mais interpelle pour ses scènes chocs. Jonas Cuaron a réalisé une courte traque mais sans temps mort, de quoi réveiller les consciences.

Victor Van De Kadsye