Saint-Amour est le film de printemps par excellence. Frais, fin et drôle. Road-trip sur la route des vins en compagnie de trois joyeux lurons : Depardieu, Poelvoorde et Lacoste. Le film s'attarde sur leurs péripéties amoureuses ou non - voire notamment l'hilarant passage avec Michel Houellebecq s'improvisant propriétaire de chambres d'hôtes. Nous suivons donc un père agriculteur (Depardieu) et son fils (Poelvoorde) qui essayent de se rabibocher. Ils entreprennent un périple vinicole avec un chauffeur de taxi (excellent Lacoste) aux anecdoctes sexuelles les plus cocasses les unes que les autres. Ces arrêts pour voir ses "maîtresses" du passé ont des allures d'un Broken Flowers français. Mais avant tout, Saint-Amour, c'est le nom d'un vin... vin que goûteront d'ailleurs nos trois compères... en compagnie d'une Vénus aphrodisiaque.
En bref, ce septième long-métrage de Kervern et Delépine est peut-être le plus abordable de leur filmographie tant par sa douce poésie freak que par son sujet, une comédie sur la paysannerie. Les réalisateurs ne se moquent jamais de leurs personnages et c'est tout en tendresse qu'ils évoquent l'humanité des agriculteurs mais surtout l'image d'un amour sans d'âge, qu'il soit fraternel, paternel, fusionnel... et au-delà de la mort. Une bien belle comédie française comme il est rare d'en faire ces temps-ci.