Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 2002
Durée : 1h50
L'histoire : Lorsque sa nièce trouve la mort foudroyée par la peur une semaine après avoir visionné une mystérieuse cassette vidéo, Rachel Keller, une journaliste de Seattle, décide d'enquêter sur ce fameux enregistrement. Aidée de son ex-mari Noah, elle découvre que cette cassette est porteuse d'une étrange malédiction : quiconque la visionne est condamné à périr dans de terribles circonstances. Rachel prend tout de même le risque de regarder l'enregistrement. Le téléphone sonne alors, le décompte mortel s'enclenche : la jeune femme ne dispose plus que de sept jours pour sauver sa vie et celle de son fils. Sept jours pour tenter de déjouer le sortilège du Cercle.
La critique :
Avant de devenir le réalisateur de la saga Pirates des Caraïbes (à l'exception du dernier épisode en date), Gore Verbinski s'était déjà illustré en 1997 avec La Souris, une comédie burlesque sur fond de cartoon "live". En 2001, le cinéaste est de retour avec un road movie, Le Mexicain, qui réunit Brad Pitt et Julia Roberts. Le succès étant (à chaque fois) au rendez-vous, les producteurs lui confient la réalisation de Le Cercle -The Ring qui, comme son titre l'indique, est un remake d'une pellicule japonaise (donc The Ring au cas où vous n'auriez pas compris).
A l'origine, le film d'Hideo Nakata est l'adaptation d'un roman homonyme de Koji Suzuki. Sorti en 1998, The Ring premier du nom obtient un immense succès dans ses contrées asiatiques.
Hideo Nakata décidera de réaliser deux nouveaux épisodes par la suite, eux aussi couronnés de succès. Le long-métrage s'inspire de légendes urbaines japonaises et de récits de fantômes populaires dans les années 1950 autour d'histoires de spectres qui viennent hanter et tarabuster des familles lambdas. Ce n'est pas la première fois que l'industrie hollywoodienne s'inspire du cinéma asiatique avec toute une pléthore de remakes. Les sept samouraïs (1954) d'Akira Kurosawa va devenir Les Sept Mercenaires (John Sturges, 1960). Godzilla d'Ishiro Honda (1954) va être lui aussi galvaudé par les soins de Roland Emmerich en 1998, puis par Gareth Edwards en 2014.
Infernal Affairs (2002) sera également repris par Martin Scorsese avec Les Infiltrés en 2006. Old Boy (Park Chan-wook, 2003) va connaître son remake américain avec un film homonyme de Spike Lee en 2013.
Bref, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Et Le Cercle - The Ring ne fait pas exception. Le remake de Gore Verbinski connaîtra à son tour un immense succès au moment de sa sortie. Une suite, donc Le Cercle - The Ring 2, sera même réalisée en 2005, cette fois-ci par les soins d'Hideo Nakata. Ou lorsque les vieilles légendes urbaines asiatiques se transmuent en opération marketing et lucrative.
La distribution de ce premier remake réunit Naomi Watts, Brian Cox, Martin Henderson, David Dorfman, Rachael Bella, Daveigh Chase et Lindsay Frost. Attention, SPOILERS ! Lorsque sa nièce trouve la mort foudroyée par la peur une semaine après avoir visionné une mystérieuse cassette vidéo, Rachel Keller, une journaliste de Seattle, décide d'enquêter sur ce fameux enregistrement.
Aidée de son ex-mari Noah, elle découvre que cette cassette est porteuse d'une étrange malédiction : quiconque la visionne est condamné à périr dans de terribles circonstances. Rachel prend tout de même le risque de regarder l'enregistrement. Le téléphone sonne alors, le décompte mortel s'enclenche : la jeune femme ne dispose plus que de sept jours pour sauver sa vie et celle de son fils.
Sept jours pour tenter de déjouer le sortilège du Cercle. The Ring version Gore Verbinski marque surtout le retour à l'horreur des années 1970. A l'époque, ce sont L'Exorciste (William Friedkin, 1973) et La Malédiction (Richard Donner, 1976) qui triomphent dans les salles obscures et terrorisent les spectateurs sur leur siège. Le mal vient désormais s'immiscer dans notre société consumériste et contemporaine. Il est aussi le vecteur de nos comportements individualistes et égotistes.
Le Malin se nourrit de nos propres failles, de notre solitude et de notre incapacité à communiquer. Il vient également annoncer des heures tristes et funestes, celles de l'Apocalypse et d'une société occidentale condamnée à périr. Le Cercle - The Ring s'inscrit dans cette dialectique. Il suffit de prendre la première séquence de meurtre pour s'en rendre compte. Une jeune étudiante innocente mais un peu trop téméraire est nûment transfigurée par une vidéo énigmatique.
Naomi Watts est une jeune mère divorcée et célibataire. Encore un personnage confronté à sa propre solitude et à l'indifférence de son propre fils. La vidéo démoniaque s'appuie également sur nos peurs à la fois archaïques et terriblement modernes : un monde esseulé, une chaise désespérément vide, une mère en plein marasme qui assassine sa propre fille avant de la jeter au fond d'un puits, une sonorité ambiante qui semble sortir tout droit du néant...
Certes, le remake de Gore Verbinski possède de solides arguments, ainsi que des séquences de frousse solidement troussées. Naomi Watts fait le "job" dans le rôle de cette jeune mère éplorée. Paradoxalement, la formule de ce remake s'épuise rapidement après une petite demi-heure de bobine. En effet, difficile pour ce remake de s'approprier un mythe culturellement japonais.
Ensuite, le film original d'Hideo Nakata s'appuyait davantage sur les thématiques de la famille et sur la psychologie de ses personnages. La version de Gore Verbinski reste invariablement sur la même distance, non seulement avec ses protagonistes, mais aussi avec sa fillette démoniaque. D'où la sensation (parfois) de visionner un film obsolète, définitivement moins riche que son illustre modèle. Bref, un film d'épouvante en "toc" et en demi-teinte, qui saura néanmoins séduire les spectateurs les plus impressionnables... Ou les moins avisés. Vous choisirez.
Note : 10/20
Alice In Oliver