Tout un univers dans 9m²
Ma est séquestrée depuis 7 ans dans une cabane de jardin dans laquelle elle a mis au monde Jack… qui au début du film a déjà 5 ans. Prisonniers dans quelques mètres carrés, Ma a inventé pour son fils tout un univers. Elle a rendu un espace, pourtant si réduit, immense. Ils vont parvenir à s’échapper mais dans le monde réel d’autres problèmes vont se faire jour.Adapté d’un best seller, cette histoire rappelle de nombreux faits divers d’enfants enlevés et séquestrés dont la terrible histoire de Natacha Kampush. Abrahamsson a le talent d’aller beaucoup plus loin que le fait divers pour déployer de vrais thématiques. Dans sa première partie, celle de la séquestration, il parvient à rendre le petit espace de la « chambre » infini, reflet des possibilités de la pensée et de l’imaginaire d’un enfant de 5 ans. Jack parvient, grâce à sa mère, à pousser les murs de cet espace étriqué et prouve les possibilités infinies de l’esprit. Et dans cet huis clos, l’état de stress du spectateur est constant avec les bouffées d’oxygène apportées par Jack. Cette première partie est une belle réussite. Puis la transition est une superbe scène d’évasion pour enchainer avec une seconde partie consacrée à la reconstruction du duo dans le monde réel. Le drame devient plus psychologique, moins tendu et plus conventionnel. Là, où des films se seraient arrêtés sur le revival ; ici, Abrahamsson décide de traiter avec le plus d’intelligence possible de la reconstruction. Et l’on s’aperçoit qu’une autre prison s’élève autour d’eux et la liberté n’est pas tout à fait gagnée.Le réalisateur a aussi bon goût de ne pas s’attarder sur les moments glauques en les laissant toujours hors champ. De même, le propos n’est jamais surligné à outrance ; ce film indépendant se veut avant tout subtil et non spectaculaire même si l’histoire s’y prêtait. Choisir la fable comme trame narrative en se mettant à hauteur d’enfant, surtout dans la première partie, contribue beaucoup à cette réussite.Après j’aurais aimé une fin moins convenue car écrite pour l’académie des Oscars. Tout comme, j’attendais plus du missile balancée par le père de Ma à sa fille le soir de sa libération concernant la filiation de Jack. Cà aurait pu donner lieu à une réflexion plus large sur la nature des liens filiaux et l’acceptation d’un enfant né d’un viol. Mais voilà, un film indé mais taillé pour les Oscars… çà s’arrête au milieu du gué… même pas au milieu puisque cette question cruciale est à peine effleurer et balayée en une réplique.Malgré ce manque de courage, car le film est plein, dense et intelligent ; il s’agit de mon meilleur film de 2016.
Sorti en 2016
Ma note: 16/20
Ma est séquestrée depuis 7 ans dans une cabane de jardin dans laquelle elle a mis au monde Jack… qui au début du film a déjà 5 ans. Prisonniers dans quelques mètres carrés, Ma a inventé pour son fils tout un univers. Elle a rendu un espace, pourtant si réduit, immense. Ils vont parvenir à s’échapper mais dans le monde réel d’autres problèmes vont se faire jour.Adapté d’un best seller, cette histoire rappelle de nombreux faits divers d’enfants enlevés et séquestrés dont la terrible histoire de Natacha Kampush. Abrahamsson a le talent d’aller beaucoup plus loin que le fait divers pour déployer de vrais thématiques. Dans sa première partie, celle de la séquestration, il parvient à rendre le petit espace de la « chambre » infini, reflet des possibilités de la pensée et de l’imaginaire d’un enfant de 5 ans. Jack parvient, grâce à sa mère, à pousser les murs de cet espace étriqué et prouve les possibilités infinies de l’esprit. Et dans cet huis clos, l’état de stress du spectateur est constant avec les bouffées d’oxygène apportées par Jack. Cette première partie est une belle réussite. Puis la transition est une superbe scène d’évasion pour enchainer avec une seconde partie consacrée à la reconstruction du duo dans le monde réel. Le drame devient plus psychologique, moins tendu et plus conventionnel. Là, où des films se seraient arrêtés sur le revival ; ici, Abrahamsson décide de traiter avec le plus d’intelligence possible de la reconstruction. Et l’on s’aperçoit qu’une autre prison s’élève autour d’eux et la liberté n’est pas tout à fait gagnée.Le réalisateur a aussi bon goût de ne pas s’attarder sur les moments glauques en les laissant toujours hors champ. De même, le propos n’est jamais surligné à outrance ; ce film indépendant se veut avant tout subtil et non spectaculaire même si l’histoire s’y prêtait. Choisir la fable comme trame narrative en se mettant à hauteur d’enfant, surtout dans la première partie, contribue beaucoup à cette réussite.Après j’aurais aimé une fin moins convenue car écrite pour l’académie des Oscars. Tout comme, j’attendais plus du missile balancée par le père de Ma à sa fille le soir de sa libération concernant la filiation de Jack. Cà aurait pu donner lieu à une réflexion plus large sur la nature des liens filiaux et l’acceptation d’un enfant né d’un viol. Mais voilà, un film indé mais taillé pour les Oscars… çà s’arrête au milieu du gué… même pas au milieu puisque cette question cruciale est à peine effleurer et balayée en une réplique.Malgré ce manque de courage, car le film est plein, dense et intelligent ; il s’agit de mon meilleur film de 2016.
Sorti en 2016
Ma note: 16/20