De : Sam Levinson.
Avec: Ellen Barkin ( The new normal, Very good girls), Kate Bosworth ( Las Vegas 21, Still Alice), Ezra Miller ( Le monde de Charlie, We need to talk about Kevin), Demi Moore ( La jurée, Margin Call).
Synopsis Allociné: Lynn débarque chez ses parents pour le mariage de son fils aîné, Dylan. Elle est accompagnée de ses deux plus jeunes fils, Ben et Elliot. La propension de ce dernier à mélanger alcool, drogues et médicaments ne le prive pas d’une certaine lucidité sur la joie des réunions de famille.
Et la réunion, de fait, est joyeuse : grands-parents réac, tantes médisantes, cousins irrémédiablement beauf.
Sans compter le premier mari de Lynn qui arrive flanqué de sa nouvelle femme tyrannique.
Chaque matin annonce décidément un nouveau jour de bonheur.
Une comédie sur des adultes en guerre, des ados en crise et le mariage qui les rassemble tous… pour meilleur et pour le pire.
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Je n’avais jamais entendu parler de ce film auparavant; normal, c’est un film indépendant qui a certainement du être peu distribué en France voir pas du tout dans nos salles réunionnaises. Je suis tombée sur lui au hasard à la médiathèque; au vu du casting et du résumé, j’ai été séduite.
Néanmoins, j’avais dans l’esprit une histoire comique, ironique et incisive sur les rapports familiaux. Maintenant que j’ai vu le film, je trouve ce dernier davantage dramatique qu’autre chose. En effet, il y a beaucoup de violence pas physique et c’est peut-être pire dans un sens, entre les différents protagonistes. La film a su capter parfaitement la toxicité, l’inégalité des liens familiaux. Cette souffrance qui se transmet et se ressent de génération en génération comme un cadeau empoisonné; sans que rien ne soit jamais résolu ni dévoilé véritablement.
Comme dans toute famille qui se respecte, il y a les chouchous que ce soit chez les enfants ou/et les petits enfants. Et à côté, il y a ceux qui seront toujours là envers et contre tous, qu’on n’écoute et ne voit pas pourtant. Ces gens-là seront toujours en quête de réponse: qu’ont-ils fait ou pas fait pour susciter autant d’indifférence. Et curieusement dans un même temps, ils cherchent le bâton pour se faire battre toujours à la recherche de l’amour de l’autre, de sa reconnaissance et de son approbation.
Lynn, en est l’exemple parfait. Son personnage m’a énormément touché; un ptit bout de femme qui porte sur ses frêles épaules à la fois ses enfants qui ont de sérieux problèmes et également le désavouement de ses parents. Parents qui lui préfèrent son ex mari; ex mari qui la battait et qui a abandonné un de ses fils. En même temps, je ne pouvais m’empêcher de trouver que Lyn n’avait aucun respect envers elle-même ni pour ses enfants pour rester là . Elle est à la fois rejeté en tant que fille et mère.
Une scène m’a d’ailleurs particulièrement marquée et émue c’est lorsqu’elle se précipite dehors pour ne pas craquer. Le soleil commence à se coucher; et ses rayons transpercent les feuillages tout autour. Lynn est de dos; finissant la scène en pleurs à terre. La puissance de ce moment là m’a scotchée de par ce qu’elle sous-entend de solitude et de détresse. Je trouve ça terrible qu’on puisse en arriver là et rester quand même exposant ainsi ses fils déjà bien fragiles à des blessures supplémentaires et pourtant, inutiles.
Ezra Miller incarne l’un de ses fils, Elliot; l’acteur prouve une nouvelle fois encore toute l’étendue de son talent. Malgré son penchant pour la drogue et l’alcool, son personnage porte un regard lucide sur sa famille. Plus que tous les autres, il distille quelques vérités qui font parfois leur chemin trouvant même parfois une oreille attentive. Mais, aussi quelquefois ses mauvais penchants reprennent le dessus. J’ai trouvé la scène dans les bois saisissante de par l’interprétation de l’acteur et de par le jeu de clair-obscur qui donne un cachet de film d’épouvante.
Le petit frère d’Elliot, Ben (Daniel Yelsky) n’est pas en reste lui non plus. Venant d’apprendre qu’il est autiste, il se pose beaucoup de questions sur lui-même et sur ceux qui l’entoure. Dans la maison familiale, il semble obsédé par la mort certainement parce que c’est ce qui l’inspire. Tout comme Elliot, il porte un regard réaliste sur ce qui se joue entre sa maman et les siens. Mais, il a ses propres doutes et peurs; et malgré une certaine maturité, il est reste quand même un enfant.
Alice la grande sœur, a elle-aussi ses propres démons. Extrêmement fragile, elle craint plus que quiconque cette réunion familiale. Le spectateur voit et craint le moment où elle s’écroulera au moindre bruit au moindre choc pour ne jamais se relever. Porté par une Kate Borworth nature, l’actrice ravit par la modestie de son jeu et par la sensibilité de son personnage.
Le final s’achève sur les chapeaux de roue comme le laissait présager le film. Il n’apporte pas clairement de réponses juste le sentiment que pour le moment, une trêve est signée. Oui mais, pour combien de temps? Cela dit, dans la voiture qui ramène Lynn et sa petite famille, il y a du changement. Il semblerait en effet qu’Elliot et Alice prennent le relais à l’avant de l’habitacle tandis qu’à l’arrière les grands se reposent. Purement symbolique peut-être mais il semble que les rôles se sont inversés en vue des derniers événements. Peut-être que les jeunes ont décidé qu’ils étaient temps de prendre leur vie en main et de laisser leurs parents respirer.
17 SUR 20
De: John Madden.
Avec: Judi Dench ( Skyfall, Philomena), Maggie Smith ( Downton Abbey, Harry Potter), Celia Imrie ( Ce week-end là, Duo d’escrocs), Bill Nighy (Underworld, Love Actually), Ronal Pickup ( Downton Abbey, Parade’s End), Dev Patel ( Skins, Slumdog Millionnaire).
Synopsis Allociné: Maintenant que l’hôtel Marigold affiche complet, ses directeurs, Muriel Donnelly et Sonny Kapoor songent à l’agrandir. Ils ont justement trouvé l’endroit idéal pour ouvrir un deuxième établissement. Tandis que le projet avance, Evelyn et Douglas qui travaillent désormais à Jaipur, se demandent où leurs rendez-vous réguliers autour des délices de la cuisine indienne vont les mener. Norman et Carole essaient de maîtriser les difficultés d’une relation exclusive, et Madge hésite entre deux prétendants aussi intéressants l’un que l’autre. Récemment arrivé, Guy Chambers trouve sa muse en la personne de Mme Kapoor la mère de Sonny, pour écrire son nouveau roman. Sonny doit très bientôt épouser Sunaina, l’amour de sa vie mais il est de plus en plus absorbé par le nouveau projet d’hôtel, qui exige tout son temps… Seule Muriel pourrait peut-être avoir des réponses : personne n’a de secret pour elle. Alors que le grand jour approche, l’ivresse de la préparation d’un mariage traditionnel indien s’empare de tout le monde…
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Quand on annonce la suite d’un film, je suis toujours sur la réserve d’autant plus si le premier était particulièrement réussi. C’est ce que je craignais justement pour le film dont il est question aujourd’hui. Au final, j’ai trouvé cet opus aussi bien voir mieux que le précédent. Je ne me souviens pas d’avoir autant ri pour le premier film par exemple.
Il faut dire que Sony a mis le paquet dans ce deuxième opus; ses répliques sont hilarantes comme son instinct qu’il compare à de « l’odorat mental ». Le duo qu’il forme avec Muriel est plus que charismatique; et bien entendu, intergénérationnel. D’un côté, la jeunesse exaltée; de l’autre, la sagesse, l’expérience plus un caractère de cochon.
Pourtant, Muriel est le pilier, le ciment du film. Il faut dire que son interprète a le chic pour incarner avec brio des personnages peu commodes ( Mamie Violet m’entends-tu?). Ici, sous sa froideur, elle reste pourtant celle qui est la plus fragile face au temps qui passe. Elle prend alors Sony sous son aile presque comme le fils qu’elle n’a jamais eu. Elle lui apprend les ficelles du métier; et distille quelques conseils sur sa vie personnelle. Cet hôtel, c’est comme un héritage; c’est ce qu’elle laissera derrière elle après sa mort. C’est aussi elle qui écoute les problèmes de ses amis même si elle prétend vivement le contraire. A sa façon, elle donne quelques conseils et aussi quelques leçons aux pensionnaires de l’Indian Palace avec une certaine éloquence.
L’autre couple qui me touche beaucoup et ce depuis le début, c’est celui d’Evelyn et de Douglas. J’ai parfois eu l’impression de voir devant moi deux jeunes amoureux qui se tournent autour sans jamais oser franchir le premier pas. On pourrait croire que l’âge aide dans ce genre de choses ben non. Peut-être que c’est pire car on traine derrière soi plus de casseroles plus de blessures; des risques on en veut plus. On est sans doute moins prompt à faire confiance, à pardonner aussi peut-être. Tout ce qu’on souhaite c’est d’être rassuré et en sécurité dans un moment de notre vie où le temps nous ait compté. Aussi, il ne reste pas beaucoup de marche de manœuvre; peu de place donc pour l’erreur.
Il va leur falloir tout réapprendre de l’autre, de l’amour. Lâcher prise finalement et se laisser porter par ce qui se présente à eux. Se réconcilier avec soi-même aussi; apprendre à se pardonner puis mettre toute inquiétude de côté. Pour d’autres, l’heure est aux choix: blesser quelqu’un, finir seule ou s’abandonner totalement.
Outre ses danses endiablées et ses couleurs, Indian Palace 2 offre un portrait touchant de la troisième jeunesse grâce notamment à un casting 5 étoiles avec en guest star, un Richard Gere toujours aussi charmant. En outre, le film montre également que vieillir n’est pas une fin en soi; qu’au contraire, elle peut être synonyme de renouveau aussi bien au niveau personnel que professionnel.